Une fois de plus je sors de ma torpeur pour raconter un disque. Car celui-ci mérite que l'on s'y attarde.
Celestia nous livre ici son troisième album après une longue attente pour raison d'artwork (et certes la pochette est une photo sans rien de spécial mais le packaging est une fois de plus magnifique) dans la continuité directe du précédent, toujours ce style relativement singulier appelé "Aristocratique" (même si à part le nom des chansons toujours aussi étrange, je ne vois pas pour le coup). Qu'est-ce qui a changé cette fois? Dans le fond pas tellement de choses.
Même si cette fois-ci Noktu n'est plus tout seul aux commandes et Ghaast vient apposer sa griffe un peu partout. Malgré ce sursaut de fraîcheur l'on constate que ce CD n'est que le frère du précédent, en plus mature. La production est exactement la même au décibel près. Le chant est toujours le même souffle criard excellent, les guitares sont toujours toutes en accords inversés mélodiques avec quelques touches acoustiques superbes, la basse s'entend toujours relativement bien malgré son jeu pauvre. Et là je ne suis pas sûr mais je suppose (je n'ai trouvé aucune information à ce sujet dans le livret) que la batterie pour l'enregistrement a toujours été exécuté par Astrelya et non leur nouveau batteur (le style est identique, et c'est pas plus mal, malgré le fait qu'il n'ait rien de spécial, il est parfois innovant et je l'aime bien) même si l'on note ici l'apparition de quelques blasts.
Mais alors pourquoi une telle note? Le disque est même plus court (à peine 33 minutes) même si je préfère un excellent et court album (le dernier
Anaal Nathrakh) à un album long et moins bon. Mais parce que
Celestia donne un nouveau sens au terme mélodie, son sens, chose qui est si rare désormais. La fraîcheur apportée par le second compositeur donne une diversité bienvenue même si tout se lie parfaitement, le style est identique, comme issu de la fusion des deux cerveaux. Ces accords froids tout en tremolo vous captivent malgré leur ton de mort, dans un renouveau perpétuel de mélodies. Les ambiances sont une fois de plus la clé de voûte de l'œuvre, ce melting-pot pourrissant et glacial nous envoûte et nous charme sur ce rythme posé. Et quand ce n'est pas les ambiances, c'est simplement la mélodicité des guitares géniales qui nous entraîne.
Plus mature car malgré tout
Celestia ose plus, comme les parties sèches bien plus nombreuses (les trois premières minutes de l'album ne sont que des arpèges et accords acoustiques) côtoyant ces grésillement morbides. Le style est plus concis, plus direct, les claviers sont pour ainsi dire absents ou plutôt quelques rares et ténues nappes de fonds. Quelques chansons se targuent même de paroles en français, ce qui est pour moi un plus indéniable, et le style lyrique a évolué vers un anticléricalisme certain, mais plus posé (je veux dire pas juste un
FUCK GOD à la
Nunslaughter).
Et le groupe réussit complètement son pari d'emporter l'auditeur. La première écoute du disque nous accroche directement, et des titres comme "Phoenomenae of Chreation" ou "
Dominus Crux Spiritus" se collent déjà l'étiquette de culte au premier avis. Mention spéciale à l'incroyable dernier titre, fusion improbable de batterie martiale et de guitares acoustiques, entrecoupées de sursaut glaçants de violence.
Qu'est-ce qui fera la différence? La formule n'a pas changé d'un iota, mais l'inspiration n'a pas faibli, elle s'est peut-être même régénérée dans ce style plus direct et concis, mais ô combien prenant, aux mélodies uniques qui prouve que l'art noir a encore de longues années devant lui. Aussi je conseille ce disque à tous les fans, et aux amateurs de black metal atmosphérique.
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