Mon désintérêt, presque viscéral, pour ces formations usant de la langue espagnol pour exprimer leur créativité, pour peu que vous suiviez mes divagations écrites, n'est plus vraiment un secret pour vous. De tous temps les
Avalanch et autres
Red Wine m'auront, en effet, laissé de marbre et ce malgré de nombreuses, de très nombreuses, tentatives. Pour imaginer à quel point cette allergie est ancré au plus profond de mon être et ne saurais être soignée, j'ajouterais que même les
Tierra Santa et autres
Baron Rojo n'auront pas trouvé grâce à mes oreilles. Partant de cette vérité contre laquelle, malheureusement, je ne peux rien sinon la subir, il y avait donc peu de chance pour que les Hispaniques d'
Heresy Of Dreams et leurs titres intégralement chantés en Ibérique, par un Chema Fernández sur lequel nous reviendront plus tard, me séduisent. Et pourtant, contre toute attente, c'est bel et bien ce qui se produisit alors que je découvrais leur premier album,
Ante la Bestia. A tel point que j'en oubliais complètement cette langue dans laquelle ils s'exprimaient.
Il faut dire que pour me convaincre le quintet de Valence aura eu la bonne idée de sortir les lourdes pièces d'artillerie d'un Heavy
Metal aux parfums parfois vifs et âpre dont les
Judas Priest,
Death Dealer, Cage et autres
Primal Fear seront les portes paroles les plus représentatifs.
A cet atout, de taille, il faudra en ajouter un autre: Chema Fernández. Le vocaliste aux interprétations aigues, écorchée et puissante, s'illustrera particulièrement, et notamment en parvenant à éviter, avec une intelligence étonnante, tous les piège de ce lyrisme mélodique latin (notamment italien et hispanique) aux trémolos et aux vibratos habituels que, personnellement, je trouve désormais très pénible. Tout comme il s'abstiendra d'ailleurs de se laisser prendre à celui consistant à singer Rob
Halford (à contrario de beaucoup dont je tairais le nom par charité), et notamment ces suraigus dont le Britannique nous gratifia, au hasard, sur l'album Painkiller.
Et comme si ces bienfaits ne suffisaient pas à offrir à ce disque une tenue tout à fait satisfaisante, nos cinq musiciens natifs de Castellón de la Plana y auront composé des titres dont la plupart, pour ne pas dire tous, seront de suffisamment bonnes tenues pour ne pas nous ennuyer ne serait ce qu'un seul instant. Même cette linéarité, qui est souvent l'un des reproches que l'on adresse aux travaux de certains des groupes cités en préambule de cet article, ne sera pas vraiment de mise ici tant le groupe saura jouer sur les nuances pour ne pas nous ennuyer. Comme par exemple avec ce
Divide y Vencerás plus "lourd" qui vient donner une respiration nécessaire après l'intensité furieuse d'un
Ante la Bestia et d'un Bienvenido al Juego. Sur le féroce Imparable, à l'introduction presque Thrash, ce sont quelques voix gutturales
Death que l'on pourra entendre. Un morceau qui porte parfaitement son nom soit dit en passant. Titán sera, quant à lui, plus mélodique (presque trop. Notamment dans ses refrains) avant qu'un véloce, et très réussi, Quiero Heavy
Metal ne viennent clôturer cette belle démonstration.
Avec ce disque, nos cinq Espagnols ne remporteront certainement pas la palme de l'album le plus originale qui soit. Ils ne seront pas davantage à l'origine d'un bouleversement sans précédent. Ils pourront cependant se vanter d'avoir réussi à se trouver un peu plus de personnalité que beaucoup d'autres se contentant d'imiter le plus fidèlement possible leurs idoles. L'étape suivante consisterait à s'affranchir davantage encore de ses propres modèles.
Heresy Of Dreams en est-il capable? L'avenir nous le dira...
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