Liste des groupes Black Metal Divine Codex Ante Matter

Ancêtres des livres que nous connaissons aujourd'hui et méthode littéraire révolutionnaire de la Rome Antique, les codex faisaient office de recueil sur tout ce qu'une société connaissait quelque soit le domaine, le thème et l'époque. Aujourd'hui, bien que ces écrits aient disparu, un codex divin porteur de noirceur et de misanthropie vit le jour en Italie en 2009 par l'association de deux musiciens live de Setherial, Atum et GUH.LU, offrant au monde un nouvel élément de Black Metal brutal manquant encore un peu de maturité, mais indéniablement efficace et jouissif et abouti pour un premier album.

Paru sous la bannière de War Arts Productions et enregistré au Music City Studio par Nicolo Gasparini, ce premier opus nous offre un son et une atmosphère qui sont presque l'antithèse de la pureté et la blancheur que nous dévoile l'artwork dessiné par Atum lui-même. Là où la beauté cristalline de l'imagerie de Jens ryden sur le terrible "Nord..." se reflétait au travers du souffle épique des compositions de l'album accentuées par les éléments symphoniques et mélodiques en dépit de la brutalité déjà bien présente, ce "Ante Matter" ne nous attirera non pas dans l'univers qu'il représente, mais reflétera de fort bonne manière la façon dont les ténèbres de l'illustration tentent de prendre le pas sur tout éclat de lumière.

Le ton est donné dès le départ de "S.O.S (Scream Of Scourge)", simple introduction arborant des samplers macabres et des cris digitalisés, mais qui a tout de même le mérite de poser le décor dans lequel nous évolueront durant la prochaine demi-heure. Autant vous le dire tout de suite, si vous n'êtes pas friand de ce genre d'interlude alors cet album pourra vous ennuyer quelque peu étant donné que plusieurs pistes sont de cet acabit, malgré qu'elles soient composées par un invité de qualité. En revanche, les amateurs de Brutalité prendront du plaisir dès le second titre "Departure From The Flesh" assez représentatif du reste de l'album : un jeu de batterie brillant, alternant avec une grande facilité entre les blasts fracassant et les rythmiques plus travaillées sans jamais faiblir, des riff véloces et agressifs n'offrant aucun moment de répit si ce n'est de léger ralentissements lors de quelques break servant à rendre le tout moins étouffant. La basse quant à elle est moins audible (on a l'habitude...) mais reste bien présente et sait se démarquer lors des crescendo comme c'est le cas sur "Anti Dogma Decoded" en gardant la lourdeur qui lui est propre tandis que la guitare part dans une envolée plus mélodique, le tout offrant une homogénéité très agréable, apportant une touche de technique et de finesse malgré la hargne des compositions.

Si à la base Divine Codex est un duo, GUH.LU et Atum ont des fréquentations de qualité. En effet, non content de rallier Lord Mysteriis (Setherial) et M.Svavel ( aka Magnus Ödling de Setherial également) en tant que membres session au chant, Attila Csihar (que l'on ne présente plus par contre) est également présent en tant que compositeur et chanteur sur les différents interludes tels que "Lost Chants Of The Depths" ou "Demonic Incarnations" où les sonorités aussi étranges qu'éthérées viendront apporter un supplément d'ambiance en dépit d'un réel intérêt musicale si ce n'est se délecter des cris inhumains d'Attila.
En dehors de ces intermèdes dont certains discuteront peut-être l'utilité, l'album suit une progression logique dans une violence maîtrisée et une technique certaine. Si l'album peut paraître monolithique dans sa forme, au fil des écoutes les subtilités, crescendo, decrescendo, break...se formeront infailliblement dans notre esprit, nous apportant le sursaut nécessaire à la compréhension intégrale de la chose et ainsi en jouir pleinement. En témoigne l'excellent "Beyond The Sands Of The Weak-Minded" et son break martiale accentué par les cris de GUH.LU, dont la voix sied parfaitement à la musique bien qu'elle ne soit pas originale en elle-même, qui laissera la place à une remontée en puissance des plus jouissive.

Ce premier opus est donc une sortie de très bonne qualité pour ces italiens. Les amateurs de Brutal Black devraient y trouver leur compte et les néophytes auront peut-être une bonne occasion de s'y mettre. En attendant, il ne reste plus qu'à espérer qu'ils continuent dans cette voie là pour une éventuelle prochaine sortie, car malgré un manque d'originalité et une légère perte d'inspiration qui se fait ressentir sur certains passages, cela reste du bon et on en redemande.

Val'.