Ann - Chapter 2: Anastasia Romanova

Liste des groupes Metal Symphonique Ex Libris Ann - Chapter 2: Anastasia Romanova
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17/20
Nom du groupe Ex Libris
Nom de l'album Ann - Chapter 2: Anastasia Romanova
Type EP
Date de parution 15 Mars 2019
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album7

Tracklist

1.
 The Motherland
Ecouter06:45
2.
 The Healer
Ecouter05:42
3.
 The Exile
Ecouter08:10

Durée totale : 20:37

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Ex Libris



Chronique @ ericb4

02 Avril 2019

Un second mouvement d'une rare intensité émotionnelle...

Un an à peine suite au palpitant EP « Ann – Chapter 1 - Anne Boleyn », premier chapitre d'une trilogie d'EPs consacrés à une Anne célèbre, le combo néerlandais revient, doté du second mouvement, à l'instar de « Ann - Chapter 2 - Anastasia Romanova » ; EP entièrement dédié à quelques moments-clés de la vie de cette grande duchesse de Russie, née en 1901 à Peterhof (près de Saint-Pétersbourg), fusillée en 1918 à Ekaterinbourg, à l'âge de 17 ans, mais dont les circonstances de sa mort restent à ce jour un mystère. Ainsi, une passionnante saga en trois temps nous est contée au fil des 20 brèves mais intenses minutes de notre parcours, dont la quatrième et libertaire fille de l'empereur Nicolas II de Russie et de l'impératrice Alexandra Feodorovna est, cette fois, l'actrice principale. Un effort à nouveau écrit par la talentueuse mezzo-soprano Dianne van Giersbergen (ex-Xandria), dont la magnétique empreinte vocale ne sera pas sans procurer quelques émotions difficiles à éluder...

En digne successeur, ce second propos a conservé le line-up de son aîné. Aux côtés du claviériste Koen Stam (Equisa) et de la frontwoman Dianne van Giersbergen, deux des initiateurs du concept, s'illustrent à nouveau : le bassiste Luuk van Gerven (Cardamon, Xystus), le guitariste Bob Wijtsma (Xystus) et le batteur Harmen Kieboom. Afin de densifier d'un cran la teneur du corps oratoire, nos compères ont sollicité la puissante et troublante empreinte vocale de ''the Ural Cossacks Choir'', chorale conduite par Gregor Bak. De cette étroite conjugaison de talents exhale une offrande metal symphonico-progressif gothique à la prégnante mélodicité, à l'experte technicité instrumentale, aux textes renseignant sur la finesse de plume de leur auteure, et toujours dans la lignée de Dark Sarah, Amberian Dawn ou encore Xandria.

Tout comme sa devancière, cette galette a été produite, finement enregistrée et mixée par le claviériste Joost van den Broek (Star One), mastérisée par Darius Helfteren (Amsterdam Mastering) et bénéficie d'une ingénierie du son rutilante, estampée Jos Driessen, ce qui a eu pour effet de lui procurer une confondante profondeur de champ acoustique, un mixage à parités égales entre lignes de chant et instrumentation et des arrangements d'excellente facture. De plus, la pochette de l'opus jouit d'un artwork aux tons chatoyants et aux traits affinés, signé Jelle Steenhuisen, et dont chaque détail symbolise à sa façon le thème de l'opus. Mais ouvrons plutôt cette nouvelle page d'histoire...


A l'image de son prédécesseur, l'opus témoigne de sémillants harmoniques doublés de lignes mélodiques des plus enchanteresses, aptes à nous retenir plus que de raison. Ce qu'illustre tout d'abord l'épique et plantureux mid tempo progressif « The Motherland ». Ce titre à la fois altier et mélancolique relate l'injustice ressentie quant à l'incapacité du tsarévitch Alexis, frère cadet d'Anastasia, alors atteint d'hémophilie, à régner suite à l'abdication de son père Nicolas II, le régime impérial étant remis en cause par la Révolution de février 1917. Un vibrant message musical qui, dans le sillage de Xandria, se cale sur des arrangements instrumentaux d'obédience cinématique, tout en générant des riffs épais adossés à une rythmique tantôt plombante, tantôt meurtrière, et d'ondoyants et élégants gimmicks guitaristiques. Et ce, au fil des saisissantes envolées lyriques d'une mezzo-soprano un poil plus aguerrie aujourd'hui qu'hier, dont les inflexions rendent compte du caractère tragique de la destinée du jeune homme et de ses conséquences ; funeste destin contrastant avec l'adoration du peuple pour une famille alors élevée au rang d'une quasi divinité, et donc vouée à l'immortalité. Une poignante entrée en matière...

Le propos se fait, par ailleurs, plus énigmatique, voire tourmenté, nous plongeant alors au cœur de sombres abysses, avec d'insoupçonnés effets de contraste atmosphérique à la clé. Autant de moments fortement chargés en émotions susceptibles d'éveiller d'authentiques plaisirs. Ainsi, « The Healer », mid tempo progressif estampé symphonique gothique dans l'ombre de Dark Sarah, se fait tantôt ténébreux, tantôt luminescent, nous immergeant alors dans un bain orchestral aux houleux remous. Réservant de multiples et galvanisants coups de théâtre, le tortueux méfait nous octroie parallèlement d'immersifs refrains mis en habits de lumière à la fois par les angéliques et infiltrantes modulations de la maîtresse de cérémonie et les enivrantes ondulations d'une chorale qui, d'un pas assuré, semble fendre l'air, sans que rien ni personne ne puisse enrayer la progression. Un troublant épisode susceptible d'essaimer quelques frisson, en somme...

Enfin, le collectif batave aspirera d'un battement de cils le pavillon à l'aune de sa dantesque pièce en actes d'obédience metal symphonico-progressif. Ainsi, au fil de ses quelques 8:10 minutes, l'offensif et chevaleresque « The Exile » nous immerge au cœur d'une des pages les plus sombres de l'histoire des Romanov. Les cristallines volutes de la déesse se faisant de plus en plus déchirantes au fur et à mesure de sa progression témoignent du caractère inéluctable du sort tragique réservé à ses membres, ces derniers ayant d'abord été assignés à résidence, puis emprisonnés à Tobolsk et à Ekaterinbourg, à la maison Ipatiev, demeure où ils seront séquestrés et exécutés en 1918. En conséquence de cet exil forcé, renvoyée à un passé magnifié, Anastasia en vient désormais à implorer les dieux de lui laisser la vie sauve. Dans ce champ de turbulences, l'instrumentation s'avère grandiloquente et les gimmicks guitaristiques tourmentés. Et ce, parallèlement à une inébranlable muraille de choeurs, cette dernière venant fermer la marche sur une note d'espoir, implorant la terre-mère d'autoriser aux Romanov l'accès au paradis pour être à ses côtés pour l'éternité.


En digne héritier de son poignant aîné, le second chapitre de la trilogie ne manque guère d'arguments pour nous retenir, à commencer par une qualité de production d'ensemble difficile à prendre en défaut. Ce faisant, la menue mais infiltrante rondelle joue à plein sur les effets de contrastes atmosphériques et rythmiques, théâtralise et densifie d'un cran sa mise en voix, témoigne d'un jeu d'écriture tout en délicatesse, et s'avère tout aussi chargée en émotions que sa devancière. On appréciera également une mélodicité abondant en fines nuances, qui a pour corollaire une technicité instrumentale éprouvée et une empreinte vocale des plus ensorcelantes. L'amateur du genre devrait y trouver de quoi se sustenter, et ce, en dépit de la brièveté du message musical, d'ailleurs largement compensée par la richesse de composition affichée et la féconde inspiration de ses artisans. De quoi nous faire patienter jusqu'au troisième volet...

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Fonghuet - 02 Avril 2019:

Merci tu m'a donné envie de l'écouter! Belle chronique!

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