Animal Man

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16/20
Nom du groupe Rogue Male
Nom de l'album Animal Man
Type Album
Date de parution 1986
Style MusicalNWOBHM
Membres possèdant cet album62

Tracklist

1. Progress
2. L.U.S.T.
3. Take No Shit
4. You're on Fire
5. The Real Me
6. Animal Man
7. Belfast
8. Job Centre
9. Low Rider
10. The Passing

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Rogue Male


Chronique @ samolice

22 Fevrier 2012

Des compositions en béton, une production en carton

- Animaaaaaaaaaaaaaaaaaaaal
- Maaaaaaaaaaaaaaaaaaaan

Hips ! Barcelone. En ce soir d’octobre 1986, dans les rues de la cité catalane, trois ados éméchés s'étant extirpés quelques heures du voyage culturel organisé par leur lycée, se répondent en scandant à tue-tête le refrain du titre éponyme du deuxième album du Male Solitaire. Hips. La police locale apprécie peu. Elle les escorte en carrosse jusqu'à leur hôtel - qu'ils mettront plus de deux heures à retrouver, ne se souvenant même plus du nom de l'établissement, hips oblige -.
Après une telle expérience, puisque je faisais partie des trois joyeux lurons, vous comprendrez bien aisément pourquoi je porte cet opus dans mon cœur.

Nous l'avons écrit sur ce même site il y a quelques semaines, le premier album du groupe, "First Visit", a fait exploser les oreilles de nombreuses têtes de métal. La presse et le label pensent tenir "the next big thing". Elektra souhaite faire vite pour profiter du buzz. La composition du band est la même que sur "First Visit", à l'exception d'un changement de batteur (Danny Fury prend les baguettes), qui parait-il ne joue pas sur l'album, un musicien de session s'en étant chargé. Un an plus tard seulement, Rogue Male revient donc avec un disque que l'on peut somme toute qualifier d'expérimental. Voilà qui apprendra au label à mettre la pression aux boys pour qu'ils enchaînent rapidement!
"Animal Man", c'est réellement un virage, sinon à 180 degrés - ben oui si c'est pour repartir en sens inverse ça sert à quoi! -, tout au moins à 90 degrés par rapport à « First Visit ». Dés le premier titre, "Progress", il est évident que quelque chose a changé. Ralentissement très net des tempi ("L.U.S.T.", "Belfast", "Animal Man" et son rythme pesant), rythmiques parfois à la limite de la pop ("Progress", "Belfast"), le groupe a mis la pédale douce.
Dans l’ensemble, Rogue Male met encore davantage à l'honneur que sur son premier album des sonorités synthétiques, voire électroniques (l’intro de "Progress", "Animal Man", "Take No Shit"). Ce dernier titre, véritable pamphlet anti-drogue à l'énergie incroyable, est probablement le meilleur titre jamais écrit par le groupe.

L'esprit punk très présent musicalement sur le premier album est ici principalement lié aux textes proposés par Lyttle ("Progress", "Job Center", "L.U.S.T.", acronyme pour Lesbians Use Sex Terribly avec sa superbe analogie « Music is our lust, just like big bust are lust »), exception faite du réjouissant "Job Centre". Outre ce dernier, certains morceaux s'inscrivent quand même dans la lignée du précédent opus tels que "Low rider", une ode aux bikers qui fait écho au grand "Crazy motorcycle", "The real me" qui tourne au bon gros boogie bien gras du bide, ou encore "You're on fire". J'ai lu sur la toile que lors des auditions - qui aboutiront au recrutement de Fury - une centaine de batteurs aurait fini par jeter l'éponge en s'essayant à ce dernier titre.
Le chant rageur de Jim est toujours aussi habité, parfois presque crié ("You're on fire", "Animal Man") mais avec en contrepoint des lignes de chant plus originales qu'auparavant et parfois totalement addictives ("L.US.T., "Animal Man", "Belfast", hommage à la terre natale de Lyttle, avec ses paroles ironiques, « Belfast is a wonderful city, Belfast is a wonderful town »).
Un petit mot également sur la performance de Johnny Fraser Binnie, guitariste inspiré ("Take no shit", "The real me", "Animal Man", "Low rider") dont les mélodies évoquent parfois un autre groupe irlandais, non pas Thin Lizzy mais U2. Sérieusement ? Posez donc vos oreilles sur "L.U.S.T. ", "Progress" ou à un degré moindre "Belfast". Je dois cependant vous prévenir que vous devrez les poser très trés fort ces oreilles.

En effet, si l’album est excellent (presque) de bout en bout ("The passing", le dernier titre est franchement dispensable), il y a un ENORME bug, il est produit, au mieux, par un manchot, au pire par un sourd ! Et dire que trois producteurs différents ont travaillé sur l’album pour parvenir à un tel résultat, et ce pour un coût total de 90000 euros environ : Bob Musso, Jason Casarro et Steve James (ce dernier étant officiellement crédité). Là où "First Visit" proposait une prod clinique mais sauvage, ce "Animal Man" sonne terriblement lisse et sans aucune puissance ni relief. La batterie est difficilement supportable, trop assourdissante, les guitares sont souvent reléguées au fin fond de la classe, tandis que la basse résonne surtout par son absence. Franchement, un morceau comme "Animal Man" est parfois à la limite de la bouillie sonore. J'exagère? Laissons Jim Lyttle conclure sur ce point :
« Nous avons connu bien des difficultés pendant l’enregistrement, principalement dues au label qui nous a imposé deux producteurs différents. Le groupe a senti que nous ferions un meilleur taf en produisant nous même, mais hélas nous avons du faire des compromis et faire le meilleur mix qu’on pouvait dans ces conditions. Et encore vous auriez du entendre le mix qu’Elektra voulait faire avec encore un autre producteur aux manettes, et sans nous prévenir ! Et dans ce mix il y avait encore des petits bouts de prises, du blabla et des conneries d’enregistrement qui n’étaient même pas coupés ! Quelle blague ! ».
Merci qui? Il n'en reste pas moins un album d'une qualité indéniable qui a su conserver une certaine fraicheur malgré le poids des ans. Un album qui vaudra à Rogue Male sa première et unique couverture française dans Hard Rock magazine (juin 86) et un passage remarqué dans Télécommando, émission qui succède aux Enfants du Rock (cf. lien ci-dessous du titre "I Don't Take No Shit").

Verdict du public? Le succès n'est pas au rendez-vous. Clap de fin, rideau.

"Animal Man" a été réédite en 2008 avec le titre bonus "Rough Tough (Pretty Too)" présent sur le maxi "Belfast" sorti quelques semaines avant l'album. Avec au passage une perle dans le livret d'accompagnement : "The band was formed in 1985 in Belfast, UK”. Allez dire ça à un Irlandais!!! Une nouvelle version digipack a également vu le jour le 8 septembre 2011. Vous êtes prévenus...

11 Commentaires

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samolice - 07 Mars 2012: Exact Menozz, ils sont passés dans Télécommando.


C'est écrit dans la chronique d'ailleurs...
MarkoFromMars - 09 Avril 2012: Fallait oser l'analogie Irlandaise et le comparo avec U2! Détails que je vais essayer de détecter maintenant. Merci.
ZazPanzer - 04 Septembre 2012: Merci pour la découverte de ce site, qui vient de m'apprendre dans la rubrique "Playlist '86" de P. Touchard que Patrick Sebastien avait sorti à cette époque un disque appelé GIGN (Groupement d'Intervention des Gros Nichons). Je pense que je vais retourner à la pêche aux infos régulièrement avec des scoops pareils.
jeffff - 29 Novembre 2014: belle chro qui me rappelle de bons souvenirs
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