Liste des groupes Black Metal Lucifugum (UKR) And the Wheels Keeps Crunching

Lucifugum est sûrement un des rares groupes de Black Métal à avoir su garder un statut dit Underground tout en se forgeant une réputation de groupe actif et à l'avant de la scène Black Métal. De plus, c'est un des rares groupes de Black Ukrainien.

2002, cette année-là Lucifugum sort un album qui fera beaucoup de bruit:"...And the wheel keeps cruching..."
Un album froid et pesant, presque dénué de clavier, avec par moments quelques sons assez old school un peu cliché avec des loups ou des grincements (de roues?).
C'est de plus le dernier album avec le line-up complet de Lucifugum avant le départ de Faunus, et le décès de Bal a Myth (mort d'une overdose rappelons-le) la même année (le dernier album qu'il fera avec Lucifugum sera le "Stigma Egoism" ou "Kleymo Egoizma" qui sortira une année après).

Au niveau du son, Lucifugum fait un Black Métal assez simpliste au niveau des riffs, mais nom de dieu qu'est que c'est bon! De plus, les riffs sont très mélodieux et recherchés en ce qui concerne les parties guitares sèches (bien que simpliste). Pour continuer sur l'album, le son est quand même très clean pour un groupe qui a plus ou moins le statut d'underground et ça reste donc parfaitement écoutable, pas comme certains albums (cf: Pure Fucking Armageddon!)d'autres groupes.

Cependant, on peut se poser des questions sur les idées politiques des membres à la vue de la pochette (croix gammées, ou croix de fers,...) Les groupes de Black Métal ayant souvent la réputation d'être nazis, on peut se poser la question, mais si on y réfléchit de plus près: la croix gammée était le symbole de Thor dans la mythologie Nordique, donc qui sait... (si toutefois on arrivait à trouver une traduction des paroles de Lucifugum, on pourrait peut-être répondre à cette question)
Si ça se trouve les croix sur la cape du beau monsieur blond aux yeux bleus sur la pochette de Daudi Baldr de Burzum ne sont pas des croix gammées mais des croix de Thor... Affaire à suivre!

En bref un album génial à posséder bien sur pour tous les fans de Lucifugum, mais si vous êtes Blackeux, je ne peux que vous le conseiller très fortement!

Alakihel.

NOTE 17/20

Lucifugum est décidément un groupe à part de la scène black européenne. Longtemps resté dans l’ombre des compatriotes ukrainiens de Nokturnal Mortum, Lucifugum s’affirme d’albums en albums. Attention toutefois car d’une production à l’autre les différences sont parfois énormes, au point de ne plus reconnaître le groupe. Méfiance, donc…
Ce « And The Wheel Keeps Crunching », sorti alors que Bal-A-Myth était encore vivant, se démarque des précédents albums orientés black sympho (« On The Sortilage Of Christianity » et « On Hooks to Pieces »). Ici point de nappes de clavier, l’ambiance est plus personnelle. On perçoit une sensibilité, un feeling slave très particulier, empreint de mélancolie, de nostalgie, un peu comme sur le somptueux « Blood In Our Wells » de Drudkh. On retrouve de magnifiques passages acoustiques et des ambiances très travaillées. L’instrumentation n’est pas en reste (contrairement à certaines réalisations passées ou le métronome devait être en ballade) : la batterie est efficace, assez variée, alternant cavalcades à la double et passages plus mid-tempos. La voix rugueuse est bien mise en avant et l’utilisation de la langue ukrainienne (ou russe ?) apporte un charme incontestable. Pour une fois les guitares ne sont pas en reste, bien audibles, n’agressant pas les oreilles avec une surenchère d’aigus, la basse est même perceptible, c’est dire !
Personnellement, connaissant le groupe depuis longtemps et possédant tous leurs albums, je reste persuadé qu’ And the Wheel Keeps Crunching est (et de loin) la meilleure réalisation de Lucifugum. Dès les premières secondes de "Potroha Spravedlivosti" la magie fonctionne, on ferme les yeux en se laissant emporter pour un superbe voyage à travers les hautes terres noires d’Ukraine. Fantastique, tout simplement.

Contrairement à ses autres productions, Lucifugum fait ici quasiment abstraction des claviers : il ne s'agit plus du black sympho à tendances folk de "On The Sortilage Of Christianity", (ou alors pas encore, je ne sais pas lequel est sorti en premier), mais d'un black plus "gras", plus lourd, mais tout de même un minimum mélodique (la magnifique intro du 3ème morceau). Il y a quelques fois des passages à la guitare acoustique, comme dans le 3ème ou le 4ème (qui dure presque 1/4 d'heure). L'album est normalement constitué de 5 morceaux, mais il y a 2 bonus qui se classent dans un registre plus folklorique. Tous les titres et paroles sont en cyrillique ; l'artwork est assez simpliste, mais si on regarde bien, il contient, comme tout album de bm ukrainien qui se respecte, quelques symboles douteux, plus ou moins dissimulés (une belle surprise vous attend derrière le cd). Il s'agit d'un album réalisé par Faunus et Bal-A-Myth (r.i.p.). morceau recommandé : le 3ème.