Woah, pas encore de chronique pour cet album puant le charisme? OK, je me lance pour ma première.
A Pale Horse Named Death, c'est au départ la rencontre entre les survivants de
Type O Negative et Bobby Hambel de
Biohazard, pour produire un
Doom qui dépote et tend vers le
Sludge.
En effet, contrairement à ce que laisse penser la fiche du groupe, ce n'est pas vers une musique éthérée que se sont principalement tournés les anciens compagnons de route de Peter Steele, mais bel et bien vers un son crasseux aux relents
Hard Rock et Post-Punk, dans la lignée du side project
Seventh Void, donnant un résultat pour le moins saisissant, prouvant que O- comportait des talents créatifs derrière le "géant vert".
La pochette et l'intro annoncent la couleur : "
And Hell Will Follow Me", c'est l'hisoire d'une promenade mortelle dans la semi-ruralité désabusée, ou plutôt, qui n'en a plus rien à chier. Reste alors à savoir qui de l'homme ou de la monture sera le premier épuisé.
Les thèmes évoqués : la mort et l'horreur des sentiments, restent proches du gothique mais sont traités avec un certain recul, dans une ambiance globalement plus bad-ass et mature, moins à fleur de peau, sauf sur quelques titres dont l'excellente balade finale "
Die Alone". L'addiction est acceptée et une sérénité émane de la déchéance.
Ce n'est pas non plus une violence typique du Hardcore qui est imposée. Pour donner des points de comparaisons, on est entre d'autres new yorkais (plus ou moins) développant une ambiance "amérique profonde" :
Monster Magnet, et
Alice In Chains, le tout sur rythme un peu plus lent : celui d'un
Doom mordant comme peut l'etre celui de
Cathedral. Les guitares, au sonorités typées
Sludge(l'intro de "To
Die In Your Arms" est un bon exemple) ou hurlantes à la façon d'un Heavy Rock sombre s'approchant du gothique("
Devil in My Closet"), se marient parfaitement à la voix rance de Sal Abruscato.
Les premiers titres s'enchaînent donc, délivrant l'engagement d'une entrée en matière puis une lourdeur jouissive. Mais quelques surprises sont au rendez vous et donnent du relief, même une saveur devenue inattendue à cet album : la lenteur dépressive puis la progression de "Cracks In The Wall" dont le goût me fait penser à du
Acid Bath ouvre une première brèche. Viennent ensuite les influences Indus sur l'instrumentale "Bad
Dream", le Hardcore soft de "Bath In my
Blood" et plus tard "Serial
Killer" : hymne au Headbang dans tous les sens du terme, relativement basique, mais qui contient lui aussi une bonne idée que je ne vais pas spoiler. Les titres de transitions ne laissent aucune place à l'ennui.
"When Crows
Descend Upon You" sonne comme une apothéose avant l'heure avec son ton joyeusement fataliste et précède donc la treizième et dernière chanson de la galette : un "
Die Alone" dépressif mais teinté de riffs lumineux annoncé plus tôt par un "Meet The
Wolf" au rythme typiquement
Doom. Un final qui fait passer le tout au niveau supérieur et ne donne qu'une envie : se replonger dans l'écoute d' "
And Hell Will Follow Me", jusqu'à en devenir accroc.
En conclusion, "
And Hell Will Follow Me" est un excellent album Hollywoodien avec un gros potentiel "culte". Il comporte des chansons qui rockent avec une atmosphère constante et de plus en plus prenante mais des ambiances musicales variables. Il est bien construit, avec un début et une fin, raconte une histoire, évite l'ennui, il est fait pour déprimer mais apporte son lot de divertissement et de transcendance...
Par contre, cette galette aurait mérité de mieux mélanger ses influences pour oser être plus expérimentale. Ainsi, elle constitue une écoute particulièrement plaisante qui ne peut toutefois prétendre au statut de chef d’œuvre absolu.
Je la recommande donc autant aux amateurs de musique à gueule, qu'ils soient amateurs de
Doom,
Sludge, Grunge ou
Hard Rock pesant, qu'aux fans de Type O plus axés sur le Rock Gothique qui retrouveront les structures rythmiques et le jeu musical du groupe.
Note : ça vaut bien un 16, mais comme
A Pale Horse Named Death est allé chercher ma subjectivité comme peu de groupes savent le faire, ce sera 17.
Il y'a juste un point noir que j'ai aussi sentis, c'est qu'ils auraient pu pousser comme tu la dis "mélanger ses influences pour oser être plus expérimentale" avec l'ajout d'un clavier qui n'aurait pas fait de mal (mais dans ce cas sa aurait été surement un Type O Negative 2.0...)
Entre Sludge et doom avec des influence Grunge, j'ai hâte d'écouter leur nouvel album qui sortira en 2013.
Sinon, il y a aussi les boucles et boites à rythme typées Indus qui auraient pu aller plus loin au delà de la courte instrumentale, et le samples créant une toile de fond cinématographique (hurlements, cris d'animaux, mouvements et pas...) qui auraient pu être encore plus présents pour former une sorte d'Electro-Doom-Sludge cohérent.
Mais ce n'était qu'un premier album sous ce nom, donc, quelque part, une transition. Si le suivant pouvait mieux intégrer et développer ces aspects, ce serait génial. D'ailleurs, merci pour l'info. Du coup, ce sera aussi une de mes attentes pour 2013.
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