Sans jamais atteindre ces terres inaccessibles qui nous auraient permis de louer quelques-unes de leurs hypothétiques qualités (surtout fantasmées par eux-mêmes soit dit en passant), les Brésiliens de
Skull and
Bones, avaient su, sur un single intitulé
Children of the Matrix, entretenir quelques maigres espoirs quant à une quelconque rédemption. Délaissant ce piètre Heavy
Metal qui était le leur au profit d'un Heavy
Power Gothico-Symphonique à chanteuse certes convenu et ennuyeux mais, au moins, écoutable (avec beaucoup d'indulgence tout de même), ils nous laissaient entrevoir un semblant de lueur blafarde dans leurs cieux immuablement ébènes. Même Carlos Fernando Souza, alias Spartacus, s'était effacé, laissant à un ersatz plutôt agréable de Simone Simons le soin de nous éblouir de sa voix cristalline ("de nous jeter de la poudre aux yeux" diraient sans doute les plus lucides d'entre-nous, et ils n'auraient sans doute pas foncièrement tort). Aussi ce nouvel EP,
Ancient Aliens of Damnation, ne pouvait assurément être que l'opus étincelant qui allait déchirer ce voile opaque et révélé enfin à tous le talent de ce groupe laissant pleuvoir des myriades de particules lumineuses dont nous, pauvres ignorants aveuglés, nous nous serions alors régalés.
Mouais...mouais...mouais...Ne nous emballons pas...
Le premier étonnement, ou plutôt la première déception, que nous hurle ce nouvel effort, concerne le départ de Julia Thetinsk et, donc, de fait, le retour unilatéral de Carlos Fernando Souza, alias Spartacus, au chant. Une des conséquences fâcheuses de ce changement, outre les catastrophiques interventions du vocaliste qu'il nous impose, un point sur lesquelles nous reviendrons bien sûr plus tard, réside dans le fait qu'il induit, bon gré ou mal gré, un retour à l'art d'autrefois de cette formation. Celui-là même où il s'illustrait si peu. Ou plutôt celui-là même où il s'illustrait si mal.
La partition musicale de ce pamphlet nous laisse donc entendre ce Heavy
Metal médiocre dont cette formation a le secret. Un peu mieux produit et un peu moins pire que d'habitude cependant. Du moins dans ces phases les moins lancinantes. Il est en effet assez consternant de constater qu'alors que sur
Children of the Matrix ces Brésiliens avaient montré quelques aptitudes dans la composition de titres sympathiquement entraînants (au moins un en tous les cas), ils anéantissent totalement ici ces vertus en usant essentiellement des rythmes lourds et pesants (Is
Hell Here, Meaning of
Life, Fly Away...).
Et que dire de l'inspiration de ce manifeste? Non content d'être souvent lents, et parfois aussi confus et dissonants, ces titres sont également pénibles et ennuyeux. De ce marasme, seul
Changes parvient difficilement à s'extraire, et notamment grâce à ces passages plus tourmentés aux guitares sombres (ceux-là volontairement par contre. Enfin espérons-le). De là à dire qu'il est le meilleur titre de cet opus, il y a toutefois un pas que votre humble serviteur ne franchira pas.
Toutes ces considérations, aussi terribles soient-elles, ne sont pourtant que broutilles. Quiconque aura, un jour, entendu la voix "chantée" (les guillemets s'imposent) de Spartacus comprendra, bien évidemment, la teneur de l'étape suivante. Puisque cette chronique doit se revêtir d'une certaine objectivité critique minimale, impossible, en effet, de ne pas s'arrêter quelques instants sur ses prestations. Comment, et pourquoi surtout, taire le désastre de ces chants ânonnés parlés à l'accent hispanico-latin improbable que seule la décence, et peut-être l'éducation, m'interdise de fustiger davantage? On ne peut pas chanter ainsi. On ne doit pas chanter ainsi. On ne doit pas. On! Ne! Doit!
Pas!
S'agissant des thèmes abordés ici, une certaine surprise nous étreint. Bien évidemment Spartacus, artiste à la fois étonnamment érudit et étonnamment convaincu par toutes sortes de thèses conspirationnistes aussi diverses que farfelues, défend ici encore ses convictions sur ses thèmes de prédilections. Inutile de dire donc, qu'une fois encore, extraterrestres et complots seront de mise. Néanmoins il sera intéressant de noter que le natif de la terre de braise aura aussi ici écrit quelques chansons sur des sujets aux préoccupations plus universelles qui, pour le coup, seront moins caricaturales et imbéciles qu'à l'accoutumée. Citons Meaning of
Life dont le texte s'interroge sur le sens de la vie mais aussi, on ne se refait pas totalement, sur l'existence d'autres civilisations dans d'autres univers. Parlons également de
Hell is Here? qui, quant à lui, se pose la question de savoir s'il y a un salut en dehors des systèmes sociétaux que nous connaissons.
Le single
Children of the Matrix ne fut donc qu'une légère embellie, les Brésiliens de
Skull and
Bones se sont, à nouveau, fondu dans une créativité noire, informe et laide.
Mon commentaire ce résumera à :
https://www.youtube.com/watch?v=M1r4d2UWRPc
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire