Mieux vaut tard que jamais!
Venu du Nord et actif depuis la fin des années 80, deux points communs les rapprochant de ses congénères
Loudblast, force est de constater que les deux combos ne jouissent pas de la même popularité. Après moult splits ou Ep,
Putrid Offal se mit en hibernation pour ne ressortir de la fosse commune qu’après vingt-cinq années de pourrissement, avec la publication de «
Mature Necropsy » en 2015, montrant par la même occasion, que le propos du groupe fleure toujours aussi bon la putridité, et que la putréfaction de ce rejeton est toujours aussi ragoutante. Ce comeback inespéré leur ouvrira les portes de nombreux festivals comme le Hellfest, Le
Fall Of Summer ou l’
Obscene Extreme, ajouté à cela, de nombreuses parties très gratifiantes comme celles de
Mercyless ou de
Loudblast.
Putrid Offal a la tête dans le sac mortuaire depuis sa résurrection et compte bien battre le macchabé tant qu’il n’est pas totalement décomposé.
Exit Kaotoxin Records, bienvenu chez XenoKorp, nouveau refuge de Putrid offal, en charge de publier «
Anatomy », un format court, composé de 6 titres, ayant surtout la particularité de comporter 2 titres totalement inédits, une première depuis vingt-cinq ans. Cet Ep a été enregistré et mixé au Psykron Studio (
Mercyless) et masterisé au Conkrete Studio (
Defeated Sanity,
Anata,
Otargos). Hormis les deux inédits, la formation voit l’arrivée de Laye Louhenapessy, connu également pour martyriser ses fûts au sein des féroces
Dehuman.
Ce bout de bidoche avarié s’ouvre par «
Anatomy » et « Didactic Exploration », les deux morceaux tous neufs, à la structure similaire, alternant passages furieux en blasts hystériques et moments écrasants. L’alternance sera également de mise sur les vocaux éructés par Franck Peiffer, tantôt grassouillets, caverneux et glaireux, tantôt criards et dérangés. Le riffing est acéré et la découpe s’effectue donc sans aucun effort, rythmé par un batteur tentaculaire qui apporte une réelle valeur ajoutée à l’ensemble, véhiculant une sorte de chaleur à cette viande froide. L’ambiance générale est glauque et malsaine, érigée par des aliénés assoiffés de sang et de barbaque fraîche. La mise en son est à l’avenant, en forme de rouleau compresseur et très bien équilibrée.
Putrid Offal reprend les viscères là où il les avait laissé, avec un savoir-faire et maîtrise supérieurs.
«
Rotten Flesh » et « Gurgling
Prey » sont deux titres issus de “
Mature Necropsy” mais ré-enregistrés par le line-up actuel.
Pas grand-chose à signaler si ce n’est que la puissance décuplée grâce à l’apport d’une vraie batterie et, la présence de Stéphane Buriez (
Loudblast) qui vient y pousser la chansonnette. «
Requiem For A
Corpse » et «
Purulent Cold » sont des captations live de l’Unideath Fest, qui montre la férocité sonore des nordistes sur qui, le poids des années, ne semble avoir eu aucun effet.
Limité à 500 exemplaires, «
Anatomy » deviendra sans doute un objet de collection car la notoriété du groupe ne cesse de s’accroître, un juste retour des choses. Mais cet Ep laissera un arrière-gout de « trop peu », car deux inédits en vingt-cinq ans, c’est un peu maigre, même si ceux-ci sont hautement qualitatifs. Il ne reste plus qu’à espérer que
Putrid Offal daignent nous débiter une pièce du boucher bien sanguinolente afin de finir par nous sustenter complètement.
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