"Je peux dire que la musique est une sorte de tradition dans ma famille. Mon oncle était membre de la Fanfare d'Aigio et jouait de la trompette, mon père était chantre à l'église locale et je me souviens que ma mère chantait avec ses sœurs lors des célébrations familiales."
Telle est l'introduction de la biographie d'Aggeliki Antoniadi, chanteuse lyrique de la formation symphonique grecque
Vault Of Acanthus fondée par John Simaiopoulos (guitariste), George Georgousopoulos (claviériste) et Thanasis Kokkalis (batteur).
Grande blonde forte d'une expérience de dix ans en tant que chanteuse professionnelle, Aggeliki rejoint
Vault Of Acanthus en
2012 après avoir été démarchée par George lors d'une prestation live de cette dernière avec un groupe local.
A la suite de ça, le groupe sort son premier EP en août 2013 : «
An Acanthus Tale ».
Avec cet EP,
Vault Of Acanthus nous propulse dans une atmosphère semi-épique et semi-féérique. En effet, les claviers y assurent un background omniprésent, comme l’impose le style dans lequel le groupe officie, permettant de renforcer l’univers dans lequel
Vault Of Acanthus veut nous emmener.
Notons que le groupe est très friand du changement régulier de tempo dans leurs compositions car c’est un élément qui se retrouve dans pratiquement toutes les pistes de l’EP et cela rend les morceaux très dynamiques.
Les envolées lyriques sont un exercice commun à toutes les chanteuses de cette catégorie. Et c'est un pur régal à entendre lorsque cela est bien orchestré et maîtrisé. Aggeliki n’échappe pas à la règle. S’en sort elle bien ? Bien sûr que oui. Aggeliki dispose de la maîtrise nécessaire lui permettant de savamment doser les niveaux de sa voix de telle sorte que ses envolées lyriques sont impressionnantes, sans pour autant nous vriller les tympans.
Vault Of Acanthus aime à varier les styles. Alors que nous trouvons des pistes débutants sur des notes de piano ("
An Acanthus Tale"), d'autres s’ouvrent sur un riff heavy à souhait dont les sonorités rappellent les groupes des années 80/90 ("Miserable Battle", "The
Others Are Gone").
Encore une fois, le groupe navigue allègrement entre des moments speed et plus posés, ce qui donne pas mal de relief aux compositions. Précisons également qu’Aggeliki est épaulée par John à plusieurs reprises tout au long de cet EP. Si sa voix n’est pas toujours juste, il n’empêche qu’elle se marie plutôt bien avec celle d’Aggeliki et rend ses quelques interventions plutôt sympathiques, bien que sa voix nécessite tout de même un peu de travail.
Autre point, on remarque que la coalition entre l'instrumental et la voix d'Aggeliki fonctionne parfaitement bien. Que ce soit sur des introductions de rêve au piano ou sur un rythme mesuré par les tambours et la guitare, jamais la voix ne nous donne cette impression de "rien à faire ici" ou de "mal utilisée". Tout est contrôlé et bien agencé, pour notre plus grand plaisir. Pour reparler de l'atmosphère que créée le groupe, la présence d’une cornemuse vient accentuer cette sensation de voyage et de féérie qui se dégage de l'œuvre. Dommage que cette petite touche soit si peu utilisée.
Avec «
An Acanthus Tale »,
Vault Of Acanthus réalise un carton quasiment plein. L’instrumental est juste, équilibré et maîtrisé, tout comme la voix d’Aggeliki. Toutefois, si les changements de rythme sont le pêché mignon du groupe, attention à ne pas en abuser sur une œuvre plus longue tel qu’un album car cela pourrait rapidement devenir rébarbatif. Il faudra également que John peaufine un peu sa voix s’il désire continuer d'accompagner Aggeliki sur le chant par la suite.
Soulignons également la qualité de cet EP malgré le fait que ce soit une autoproduction. Les bonnes autoproductions sont rares et il faut savoir l’apprécier lorsque l’on en écoute une.
Vault Of Acanthus n’a pas encore décollé mais dispose déjà pratiquement de tous les atouts des grands.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire