The Interbeing aura marqué la scène danoise avec la sortie de son premier opus "
Edge of the Obscure" en 2011. Véritable bombe moderne cybernétique, il aura été nommé "album de l'année" sur Gaffa, le plus gros webzine danois, et n'aura pas moins impressionné les amateurs du monde entier. La bande, alors méconnue, se révèle au grand jour et joue aux côtés des plus grands comme
Meshuggah,
Parkway Drive ou
Stone Sour. Son opus jouit aussi d'une seconde vie au Japon en
2012 avec une nouvelle édition comprenant quelques bonus tracks...et une piste finissant même dans un jeu vidéo.
Mais ce qui frappe surtout, c'est le (très) long temps d'attente entre la sortie du "
Edge of the Obscure" et du nouveau "
Among the Amorphous". La faute à un groupe perfectionniste, qui n'a pas arrêté de peaufiner ses compos de sorte à ce qu'elles s'intègrent parfaitement dans le nouveau concept. La dystopie est toujours à l'honneur avec cette fois-ci une plongée dans les modifications d'
ADN.
L'opus démarre sans morceau d'introduction et se démarque ainsi de son prédécesseur. On rentre assez rapidement dans le vif du sujet avec "Spiral into
Existence", qui après ses quelques secondes cybernétiques, envoie la purée avec de gros riffs modernes et des sons électroniques. La polyrythmie est de nouveau mise en avant avec ces relents meshuggesques, première influence de
The Interbeing. Mais la bande sait aussi tirer son épingle du jeu grâce à l'utilisation des bidouilles, des refrains pessimistes et futuristes et de cette façon d'alterner sans difficultés les différents types de chant. Dans son registre, le vocaliste Dara Corcoran est très bon, switchant growls, screams, chants clairs, murmures et autres à l'envi.
Les ambiances sombres se développent au fur et à mesure de l'opus ainsi que la variété et la technicité des riffs. Ces derniers font souvent ressortir un côté mécanique inhérent au style, et les mélodies, lorsqu'elles se manifestent, sont souvent dénuées de tout optimisme. "Deceptive
Signal" montre ce côté désespéré avec une progression impeccable et beaucoup de sensibilité dans les refrains. Les couplets ne sont pas en reste avec ces discrètes mais efficaces nappes de claviers. De même pour "Sins of the Mechanical", qui sonne très suisse avec son feeling à la
Sybreed,
Breach The Void, etc.
Les pistes sont relativement efficaces et apportent pas mal de fraicheur. On retrouve sans mal l'originalité de
The Interbeing et de son "
Edge of the Obscure" en peut-être plus punchy et tempétueux. On ne reste pas dans le même schéma et les changements de rythme sont les bien venus, avec des surprises comme "Pinnacle of the
Strain" ou encore l'ambiant "Cellular Synergy" et son atmosphère transhumaniste noire qui ferait penser à la bande son des jeux Deus Ex. La montée en puissance est parfaite avec son rythme mécanique, ses voix déshumanisées, ses sons inquiétants, ses arpèges futuristes et son final bruitiste seulement...soit il y a un goût de trop peu, soit on aurait aimé une suite metallisée avec la déflagration qui va avec comme sur "Fields of
Grey" du "
Edge of the Obscure".
The Interbeing nous frustre !
C'est encore du tout bon pour
The Interbeing, ravivant les flammes du cyber metal, un genre qui semble redevenir timide ces derniers temps. On était agréablement surpris en 2011, et en 2017 on apprécie de nouveau les qualités du style. Les changements de line-up et de label n'ont eu, apparemment, aucun effet sur la détermination du groupe qui nous pond un très bon "
Among the Amorphous". La production est toujours très bonne avec un côté synthétique qui colle parfaitement à la musique (Jacob Hansen étant toujours aux manettes du mastering). Allez, on y retourne !
ps: Petite erreur c'est breach the void et pas beach the void
Pour les albums, y'a rien de spécial pour le moment c'est assez creux cette année. Dommage !
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