Ugly Kid Joe, aujourd'hui dissout, était un groupe qualifié de heavy metal, mais partant dans certains autres styles, pouvant même être considérés, à certains moments comme blues, parfois hard rock, d'autres fois rock, et d'autres fois, ce groupe se manifestait comme étant un pure groupe de heavy metal. Les Américains nous ont toujours prouvé un côté délirant, notamment pour leurs pochettes, ainsi que certaines mentions et gestes assez délirants dans leur musique. Etant encore jeunes à l'époque, après trois ans de formations ainsi qu'un EP sorti en 1991, le groupe se décida donc à nous sortir leur premier véritable CD, intitulé "
America's Least Wanted".
Si nous jetons déjà un oeil à la pochette, ce côté drôle du groupe sera aux premières loges, nous montrant une facette totalement exagérée de la Statue de la Liberté, nous tirant un doigt d'honneur et portant un livre plutôt cochon. La peinture servant pour cette pochette ne s'avérera pas parmi les grandes réalisations, mais sera tout de même assez originale, aux couleurs oscillant entre le bleu et le vert, majoritairement, mais également accompagnée de rouge et un peu de blanc en arrière plan, sans oublier du grisâtre servant pour les immeubles à l'arrière.
Dans ce premier album, nous n'aurons pas de grands changements depuis leur premier EP, si ce n'est une assez grande amélioration pour l'inspiration et les nuances entre les morceaux. Nous pourrons trouver de morceaux assez durs et agressifs, comme "Panhandlin' Prince", au refrain, disons-le, très accrocheur, (mais ayant cependant un riff légèrement plagié à "Baby Please Don't Go" de Big Joe Williams, reprise par de nombreux artistes, dont
AC-DC) à des morceaux s'éloignant assez du heavy metal, gardant tout de même les racines du style, comme "Same Side", plutôt rythmé et très prenant, à l'ambiance funk à souhaits, ayant des solos magnifiquement réalisés.
Si "
Neighbor" nous fera entrer directement dans le monde de l'affreux gosse, avec ses bruits de crachats ainsi que ses rots, "Goddamn
Devil", quant à lui, sera plutôt du côté assez déprimant du groupe, tout en gardant une certaine puissance et une légère intensité, mais possédant (Toujours des bruitages, je tiens à en parler !) des sons de voix féminine en pleurs.
America's Least Wanted contient également des ballades, comme "
Cats in the Cradle" tranquille, ayant une mélodie de départ magnifique, et un refrain magnifiquement saupoudré de choeurs féminins assez aigus, accompagnant à merveille ce chant s'avérant pourtant très fêtard dans les morceaux précédents. La suite du morceau deviendra un peu plus speed, progressivement, laissant doucement s'ajouter la batterie à la musique, aboutissant à une dernière mélodie de guitare.
Cet album nous donnera également des morceaux originaux, plongés dans un très bon hard rock, comme "I'll Keep Tryin'", ce dernier ayant une agressivité assez accrocheuse et ambitieuse. "Evertything About You", s'inscrira également dans cette lignée, un peu moins agressive, cependant. Néanmoins, l'ambiance de ce morceau laisse à désirer.
Ugly Kid Joe est en costard cravate, prêt à vous accueillir dans un salon de thé. Décevant, très décevant. Heureusement, cette mauvaise ambiance se laissera convaincre de céder sa place à une musique très ambiante et festive, le chant prouvant ceci en premier. Un petit mot sur "Madman", qui nous éblouira de toutes parts, notamment avec sa batterie et sa basse groovy, magnifiquement joué.
L'affreux morveux nommé Joe, pourtant très capricieux et turbulent, nous offre un premier album très bien abouti, avec certaines compositions vraiment bluffantes et stupéfiantes. Alors, votre serviteur vous le dit, chers lecteurs, précipitez vous sur cet album, d'un ancien groupe assez regretté, si vous avez envie d'une très bonne coordination de styles et d'ambiances.
Cependant, "Cat's in the Cradle" n'est pas une reprise de Johnny Cash, mais du chanteur Folk, Harry Chapin, sur l'album "Verities & Balderdash" de 1974.
De très bons titres, pas forcément les plus connus d'ailleurs, un bon chanteur - que je ne placerai quand même pas parmi les meilleurs de l'histoire du rock -, et une prod' juste parfaite.
Et sinon Zaz, il est un peu discret Rob Halford sur "Goddamn evil" non? Juste les choeurs me semble-t-il.
Merci pour la chronique Silent Flight.
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