All Is Beautiful... Because We're Doomed

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16/20
Nom du groupe We Came As Romans
Nom de l'album All Is Beautiful... Because We're Doomed
Type Album
Date de parution 22 Août 2025
Style MusicalMetalcore
Membres possèdant cet album6

Tracklist

1.
 All Is Beautiful
 01:10
2.
 Bad Luck
 04:05
3.
 Lake of Fire
 02:56
4.
 Red Smoke
 02:46
5.
 One by One
 03:18
6.
 Culture Wound
 03:31
7.
 Where Did You Go?
 03:45
8.
 No Rest for the Dreamer
 03:08
9.
 b2tm
 02:49
10.
 Circling a Dying Sun
 02:55
11.
 Knowing Pain
 03:18
12.
 So Lost (Burning Flowers)
 03:27
13.
 Because We'Re Doomed
 03:53

Durée totale : 41:01

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We Came As Romans


Chronique @ Groaw

22 Septembre 2025

Entre réflexion de soi et fragilité, We Came As Romans livre un témoignage sincère mais encore trop conventionnel

Né au milieu des années 2000 à Detroit, We Came As Romans s’est très rapidement imposé comme l’une des figures de proue du metalcore moderne. Portés par une énergie juvénile et une volonté de mélanger les breakdowns typiques du genre avec des touches électroniques et mélodiques, ses musiciens ont marqué leur époque avec To Plant a Seed (2009), un premier album devenu culte pour toute une génération de fans de post-hardcore et d’electronicore. Il s’ensuivra plusieurs disques où le groupe affinera sa formule en oscillant entre lourdeur implacable et refrains fédérateurs jusqu’à atteindre une maturité sonore sur Tracing Back Roots (2013) et Cold Like War (2017).
Toutefois, leur parcours a aussi été marqué par le drame avec la mort de Kyle Pavone en 2018, claviériste et chanteur clean du groupe qui a bouleversé la formation et redéfini sa trajectoire. Malgré cette perte, le quintet a choisi de poursuivre l’aventure et a transformé la douleur en moteur créatif ainsi qu’en un message d’espoir. Leur retour discographique par le biais de Darkbloom (2022) illustre cette résilience puisqu’il montre une esthétique à la fois sombre et lumineuse, où la mélancolie se marie à la rage comme pour affirmer que la musique reste un refuge et un exutoire. Malheureusement, le disque reste quelque peu dans l’oubli, la faute à une écriture devenue trop classique, presque quelconque.

Sur son septième ouvrage nommé All Is Beatiful… Because We’re Dommed publié sous la maison de disques SharpTone Records, la formation poursuit ses étapes du deuil : après être passé du choc à la colère sur son précédent tableau, nos artistes sont davantage dans l’idée de la mélancolie, dans une certaine acceptation de la perte et dans l’idée de renaissance. Si le nom de l’opus dresse déjà un bilan pesant et morne (tout est beau parce que nous sommes condamnés), sa structure est construite telle une boucle avec l’introduction All Is Beatiful… et la conclusion Because We’re Dommed, comme une manière de souligner que chaque fin contient déjà le germe d’un nouveau départ. Le collectif a d’ailleurs largement poussé ses intentions avec des thématiques aussi bien personnelles comme l’introspection et la lutte interne qu’universelles comme le cycle de la vie et de la mort.

Dans l’exécution, les Américains ne s’éloignent aucunement de leur identité à savoir des riffs corpulents, des breakdowns imposants et des alternances entre chant clair mélodique et screams voire growls fulminants.
Cette signature est suivie à la lettre sur b2tm, sans conteste l’une des compositions les plus violentes du quintet mais aussi l’une des plus réussies de ce nouveau méfait. Bien que sa durée soit assez limitée et son schéma calibré au détail près, on retrouve une brutalité et un engagement que l’on avait pas tant entendu sur la précédente toile. Le chant clair est quasiment inexistant et laisse place à des cris emplis de hargne avec même quelques rares instants au chant guttural. Le morceau est d’une telle effervescence qu’elle ne possède aucune seconde de répit et déploie un riffing certes familier mais irréprochable. Sa petite touche en plus viendra de ces glitchs et autres effets électroniques qui rendent la mélodie moins redondante.

Plusieurs chansons se distinguent également par leur caractère morose, leurs propos forts et leurs émotions tourmentées. Parmi elles, where did you go? joue un rôle primordial dans cet aspect émotionnel avec son rythme plutôt lent, son regard sur la perte et le doute ainsi que son invitation à la réflexion. Il découle de ce titre une forme de force brute mêlée à une grande vulnérabilité, une bulle contemplative qui mise davantage sur la sensibilité que sur l’impétuosité.
D’autres singles nous préparent à ce désespoir, à cette acceptation et à cette résistance, à l’instar du surprenant Bad Luck, véritable hymne à la persévérance. L’esprit reggaeton à la batterie reflète parfaitement l’idée du morceau : certes les difficultés rencontrées se sont accumulées et ont créé des doutes, des chagrins, de la malchance mais ils sont aujourd’hui transformés en force et en espoir.

Malgré de bonnes intentions, cette septième esquisse souffre des mêmes maux que Darkbloom. Si la production est dans l’ensemble irréprochable, elle manque toujours de variétés et la fusion entre metalcore et électronicore est souvent trop standardisée pour nous surprendre. Et lorsqu’il ne s’agit pas d’une absence de diversité ou d’un style trop formaté, ce sont des propositions discutables qui rendent l’écoute plutôt éprouvante. Un des cas les plus parlants est celui de circling a dying sun et de l’utilisation d’effets vocaux qui viennent complètement déstabiliser la perspective languissante du titre. Quand il s’affranchit de ces « expérimentations » maladroites, le chant clair évoque celui du regretté Chester Bennington (Linkin Park) mais sans en retrouver l’intensité ni la profondeur, ce qui laisse une impression d’imitation sans relief.

À l’image de son titre, All Is Beautiful… Because We’re Doomed oscille sans cesse entre beauté et fatalité. Là où Darkbloom explorait surtout le bouleversement et la fureur, ce nouvel opus s’enfonce davantage dans la mélancolie, l’acceptation et la résilience et transforme les blessures passées en un récit sonore. We Came As Romans mêle avec aisance rage et vulnérabilité, intensité et introspection, alternant riffs puissants, breakdowns et moments contemplatifs traduits par une cohérence émotionnelle rare. Pourtant, malgré cette profondeur et cette sincérité, la formule reste souvent familière et quelques expérimentations maladroites viennent tempérer la force de l’ensemble. L’album sonne ainsi comme une étape nécessaire, un pont sombre et imparfait vers une renaissance musicale qui, on l’espère, trouvera bientôt toute son éclat.

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