All I Am

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17/20
Nom du groupe End Of The Dream
Nom de l'album All I Am
Type Album
Date de parution 24 Mars 2015
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album22

Tracklist

1.
 Follow the Angels
Ecouter06:17
2.
 Away
Ecouter05:29
3.
 Colder
Ecouter03:54
4.
 Shadow's Embrace
Ecouter07:43
5.
 Collide
Ecouter04:38
6.
 All I Am
Ecouter04:15
7.
 Through the Dark
Ecouter04:53
8.
 Dark Reflection
Ecouter09:36
9.
 Gone
Ecouter03:22

Durée totale : 50:07

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End Of The Dream



Chronique @ ericb4

20 Juillet 2016

A condition de se désaliéner de son modèle identificatoire, la formation batave a assurément de beaux jours devant elle.

Sorti des eaux en 2013, le quintet metal sympho mélodique néerlandais co-fondé par Armen Shamelian (claviers, guitares), Robin van Ekeren (guitares) et Micky Huijsmans, charismatique chanteuse au chatoyant grain de voix (proche de celui d'Amy Lee (Evanescence)), vient s'inscrire parmi pléthore de jeunes groupes tous prêts à en découdre dans un registre metal déjà largement infiltré. A la différence près que cette formation s'est laissé le temps nécessaire au peaufinage de ses compositions, à l'affinage de ses textes, à l'octroi d'une qualité d'enregistrement de bon aloi, d'un mixage équilibrant parfaitement les parties vocales et instrumentales, jusqu'au réglage des petits détails susceptibles de la démarquer de la concurrence. En effet, le trio originel s'est adjoint les talents conjugués du bassiste Tim van den Hooven et du batteur Pim Geraets (en remplacement de Pieter Driesen), réquisitionnés pas avant 2014. Ce n'est qu'un an plus tard que le combo livrera ce premier album full length, auto-production de 9 pistes se succédant sereinement sur un ruban auditif de 50 minutes. Celui-ci nous fera naviguer au cœur d'un metal habité par les empreintes coalisées de Within Temptation sur le plan mélodique, Delain sur l'assise harmonique, Xandria sur l'axe atmosphérique, avec un zeste de Sirenia et de Stream Of Passion eu égard au champ rythmique, et surtout d'Evanescence relativement à l'empreinte vocale. A l'instar de cette production soignée, inspirée et rigoureuse dans son principe d'émission, autant dire que l'on entre dans le vaisseau amiral sous les meilleurs auspices...

En premier lieu, le combo nous octroie quelques moments susceptibles de figurer dans les charts du metal symphonique à chant féminin, qui n'auraient rien à envier aux sources sus-citées. Déjà, l'entraînant « All I Am », titre éponyme de l'opus dans la veine mélodique conjointe de Delain, Evanescence et The Murder Of My Sweet, d'influence metal atmosphérique/rock mélodique, déploie des trésors d'ingéniosité pour nous rallier à sa cause. Il y parvient sans avoir à forcer le trait, la justesse et les variations du sillon mélodique et les assauts répétés des fondantes volutes oratoires de l'interprète parachevant de nous convaincre de ne pas lâcher prise. Entreprise qui serait assurément prestement vouée à l'échec sur une piste naturellement destinée à intégrer les charts. On comprend déjà, à l'aune des couplets comme des refrains, éminemment catchy, que le combo batave commence à enfiler les perles sur son collier. Plus encore, d'ondulantes nappes synthétiques corroborent un riffing acéré sur le syncopé « Colder », dans la droite lignée harmonique d'Evanescence. Fondant par le truchement d'une ligne mélodique d'une grande rigueur scripturale, ce titre joue dans la cour des hits en puissance. Disposant d'un arsenal orchestral et vocal en phase, aux fines et hypnotiques modulations, susceptible de générer un inlassable headbang, cette piste se taille la part du lion, n'ayant aucun complexe à avoir face à ses sources d'influence. A cela s'ajoutent quelques notes haut perchées que vient chercher la douce avec un déconcertant naturel que bien de ses homologues pourraient lui envier. Mais, le spectacle n'est pas encore terminé... Une délicate entrée en matière nous invite à infiltrer « Away », flamboyant et romantique morceau à la rythmique syncopée et aux riffs effilés, dans le sillage atmosphérique de Stream Of Passion. Des couplets bien ciselés, pénétrants et sensibles jusqu'au bout des ongles, alternent avec des refrains immersifs à souhait, avec des airs de Delain et de We Are The Fallen mêlés. Un sémillant solo de guitare vient enorgueillir un titre qui ne manque ni de caractère, ni de panache. Ou l'art de transformer une pierre précieuse en inaltérable gemme, apte à faire vaciller plus d'une âme, nouer plus d'une gorge et liquéfier toute résistance. Assurément l'un des moments à la charge émotionnelle la plus prégnante, tout à fait à la hauteur de ce que l'on attendrait d'un maître inspirateur, c'est dire...

A la différence de nombre de formations de même obédience stylistique, nos compères ont concocté pas une, mais deux fresques, avec chacune ses particularismes qui en fondent leur originalité. Exercice où ils se sont montrés particulièrement à leur aise. D'une part, de profonds arpèges au piano nous ouvrent les portes de l'imposante et frénétique fresque « Shadow's Embrace », où les riffs crissent, la rythmique martelant parallèlement le sol de sa présence. D'inspiration sympho-gothique, dans l'esprit d'un Sirenia de la première heure, cette ample tirade nous plonge dans les affres d'une scénographie à l'imagerie tourmentée, où les éléments se déchaînent un à un, une lead guitare nous assénant une flopée de notes en série avec brio, précédant un captateur solo cheveux au vent. Les angles d'attaque abondent, sans y perdre en luminescence mélodique, et l'on est happé par cette cohésion groupale qui, progressivement parvient à atteindre le point de non retour. Quant à la belle, elle s'autorise à embrasser deux octaves successivement, montant en puissance au fur et à mesure de son avancée dans cette forêt orchestrale qui peu à peu s'embrase, la scène finissant crescendo. D'autre part, d'inspiration heavy symphonique, l'énergisant et grisant « Dark Reflection » déploie avec majesté ses 10 minutes dictées par une insatiable et plombante rythmique étreinte de riffs roulants et crayeux, au fil d'un tracé mélodique de pure jouissance auditive, à cheval entre Xandria (seconde mouture), Sirenia (première cuvée) et Evanescence. Complexe techniquement mais d'une confondante cohérence harmonique, offrant quelques effets de surprise bien amenés, notamment sur un pont au dispositif instrumental soufflant de brio, cet impressionnant acte permet au collectif de signer une seconde fresque, différente de sa voisine tant dans son atmosphère que dans sa structure formelle. Et ce, non sans rappeler Epica. Au cœur de cet incandescent parterre orchestral, la princesse se meut avec grâce et aisance, plutôt dans les médiums, cette fois, ce qui lui sied à merveille. On poursuit cette entreprise de séduction massive jusqu'au terme, l'ensemble témoignant d'une réelle capacité à nous émouvoir, même sur les passages les plus insoupçonnés. Nul doute que l'on y retourne une fois sorti du chaudron bouillonnant.

Par moments, le tempo s'est ralenti, sans pour autant y perdre en dynamique rythmique. Ce que réalise de bien belle manière le collectif néerlandais. Ainsi, le mid tempo « Through the Dark » nous immerge dans un bain orchestral aux doux remous, les riffs s'étirant en feulant doucement. Caressé par de voluptueuses rampes au piano et sous le joug des angéliques volutes oratoires de la douce, on pénètre dans un champ mélodique invitatoire, laissant transpirer malgré nous une émotion. De sulfureux couplets s'enchaînent sereinement à des refrains qui, soit dit en passant, n'auront aucun mal à imprégner durablement les mémoires du rai de lumière qu'ils propagent. Encore une pépite au tourbillon de saveurs exquises qui nous pousse à l'addiction. De son côté, le vrombissant mid tempo « Follow the Angels » développe un riffing resserré accolé à une rythmique massive, que l'on suit sans sourciller eu égard à un cheminement harmonique d'une redoutable précision, non sans rappeler Evanescence. Difficile de rester de marbre face à la déferlante de nuances de l'espace mélodique, enjolivées par les chaudes inflexions de la déesse, notamment sur un refrain apte à magnétiser plus d'un tympan rétif. Renforcée par le recours partiel à une forteresse de choeurs, cette envoûtante assise oratoire prend toute sa dimension, pour venir nous chercher jusqu'à nous toucher en plein cœur à chaque manifestation oscillatoire. Sans oublier la qualité des arrangements, ni une enivrante lead guitare s'immisçant dans une plage aux allures d'une pièce épique.

Enfin, la formation signe de saisissantes compositions relatives aux moments tamisés. Ainsi, un alerte picking à la guitare acoustique nous ouvre les bras sur « Collide », touchante power ballade, dans le sillage mélodique d'un Within Temptation des premiers émois. Il s'avère illusoire de chercher à esquiver la petite larme qui inconsciemment s'échappera, sous les assauts répétés du gracile et ondulant filet oratoire de la sirène, appelant de ses vœux à venir la rejoindre dans son univers feutré où les mots bleus nous sont subtilement contés. De judicieux changements de tonalité ainsi que des séries d'accords efficaces et bien enchaînés parsèment conjointement le parcours auditif, sans oublier un solo de guitare au legato éprouvé. Une progressivité de l'intensité de la charge percussive nous assigne à résidence, jusqu'à l'ultime note, semblant s'imposer trop tôt. Stratégie gagnante qui nous pousse irrémédiablement à la remise du couvert. Mais, là ne s'arrête pas la ronde des saveurs. Aussi, tout en douceur, la mélancolique ballade a-rythmique « Gone » livre ses armes de séduction, à la lumière d'une féérique ligne mélodique. Un somptueux et vibrant piano/voix nous est destiné, comme l'aurait fait Evanescence, avec non moins de talent chez nos acolytes. Cette fois, la mezzo-soprano prend des airs de cantatrice, bien habitée par son sujet, déroulant de radieuses et sensibles impulsions, faisant cohabiter puissance organique et vibrantes fêlures, comme personne. Une fois de plus, on est pris dans les filets tendus par la parolière et interprète de ce bref mais poignant moment intimiste.

On ressort de l'écoute de la galette avec l'indicible désir d'y goûter à nouveau, le combo ayant réussi à nous retenir plus que de raison sur la plupart des pistes de cette livraison. Pour viser à davantage de neutralité qu'un seul passage aurait éludée, plusieurs réécoutes espacées de plusieurs jours ont été nécessaires, et ont abouti au même constat : un potentiel substantiel s'affirme déjà à l'aune de cette initiale offrande, tant d'un point artistique que mélodique, technique ou logistique. Manifestement, le groupe a beaucoup appris de ses courants d'influence, s'en est inspiré, mais a restitué ses compositions avec sa propre touche et sa fraîcheur, avec toutefois quelques accords empruntés ça et là aux formations sus-citées. Il lui faudra encore gagner en épaisseur artistique et en maturité compositionnelle pour exister par et pour lui-même. Un auditorat galopant lui sera alors définitivement acquis, comme ce fut le cas pour ses modèles avant lui. Il conviendra aussi de diversifier l'offre, par exemple, avec des duos, des instrumentaux et autres frasques polyrythmiques. Cela dit, nous profitons déjà d'une production propre, engageante, bien inspirée, émouvante, voire attachante. Que les amateurs de metal symphonique à chant féminin se rassurent, ils y trouveront largement de quoi se sustenter à l'instar de cette petite bombe en puissance, prête à exploser et à infiltrer durablement le pavillon de celui ou celle qui y aura goûté. A bon entendeur...

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Dark_Candice - 18 Fevrier 2017: Wow jolie découverte ! Je viens d'écouter cet album et franchement j'adhère ! Un CD qui va bientôt rejoindre ma discographie !
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