Attention, attention voici un autre album du groupe bien barré japonais, j’ai nommé
Boris. Le groupe qui fait ce qui lui plait et qui s’efforce farouchement à ne pas se ranger dans un style défini : un album doom, un album sludge. Alors maintenant, grande question : de quel style est façonné cet album ? je vous le demande bien. La pochette très psychédélique et retour en arrière dans le temps, devrait vous mettre la puce à l’oreille. Bon allez, je vous le dit, «
Akuma No Uta » est un disque de (roulement de tambours, lancer de cotillons) de rock psychédélique !!!
Première baffe, rien ne pouvait supposer que
Boris se transforme en groupe de rock très porté sur les années 70. et pourtant, le premier titre semble nous faire croire, dent contre dent, que les Japonais n’ont rien changés de leur style. Presque dix minutes de sludge lourd, réverbérations de basse et guitares nanties d’une structure très jazzy, mais c’est après qu’arrivent les réjouissances. Et c’est parti pour des titres qui sont tout sauf abstraits, ou, plutôt, qui sont tout sauf
Boris. Je vous mets dans le mille, un rythme trépidant (!), un chant (!!), des titres globalement courts et une impression de revenir en plein milieu des années 70 (!!!), bref, du gros rock bien gras aussi énergique que planant.
Là, par contre, vaut mieux prévenir que l’on ne retrouvera pas réellement l’effet mise en apnée qui éprouvait si bien le ressenti de l’auditeur sur une bombe comme «
Absolutego ».
Pas de climat de peur mais toujours un certain goût (et il a bon dos) pour l’étonnement musicale. Ceci étant dit, c’est la parole de celui qui connaît
Boris uniquement via les albums antérieurs qui parle. Quand aux autres, ils découvriront un album très sympa, simple, direct et jouissif, mais qui se démarque par une sonorité très grasse et crasseuse de l’ensemble, rendant l’écoute de ce disque pas si normale que ça.
Le virus du sludge rôde toujours aux alentours de ce retour au passé. Ça persiste, ça colle à la peau, ce petit truc donnant un aspect plus sombre dans cette errance psychédélique. Ce qui fait que le connaisseur reconnaîtra LA touche
Boris, un côté marécageux atténué, peut-être, par le style de cet album, mais où pointe toujours un côté fou et plus atteint qu’il n’y paraît.
Éventuellement trop court (36 minutes), mais je ne suis pas sectaire pour autant, «
Akuma No Uta » est l’album accessible de
Boris pour tous, à part si vous n’aimez pas le rock psychédélique, mais, dans ce cas, je ne peux rien de plus pour vous.
Bref, un album planant mais dont la croûte laisse suggérer des parcelles d’angoisses et de folie, comme dans les années 70, en fin de compte. Perso, j’adhère.
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