Après un
Victim of Yourself plutôt sympathique sorti en 2014 bien que manquant de moments réellement forts sur la durée, le trio féminin
Nervosa a écumé les concerts et s'est fait un nom sur la scène OSTM (
Old School Thrash
Metal), tant aux US qu'en Europe. Deux années après, on prend les mêmes et on recommence, avec un
Agony à la pochette fort réussie.
Le thrash metal de
Nervosa se rapproche globalement d'un
Kreator période 1987. Rageur, simple et efficace. Si
Victim of Yourself ne se distinguait pas par son originalité ni par une qualité supérieure au gros de la mouvance thrash, nul doute que ce
Agony risque fort de frapper de manière plus marquante les esprits. Les Brésiliennes, fortes de concerts incessants, ont progressé de façon indéniable.
Plus efficace, plus précis, agencé de façon moins linéaire, et ajoutant des influences qui agrémentent les compositions (un peu de death rampant sur "Theory Of
Conspiracy", ou les accords pincés de "Hostages", un soupçon d'immédiateté crossover)
Agony se situe à un niveau supérieur. Fernanda Lira y va de quelques modulations vocales de bon aloi (un soupçon de growl parfois) dans cette avalanche de cris thrash éraillés typiques, et Prika Amaral martyrise sa guitare avec plus de variations amenant ainsi une diversité bienvenue ("
Deception" qui porte mal son nom ou "Failed System" et son beau solo).
Comme le boulot d'Andy Classen au mix/mastering est impeccable de précision, ce
Agony à l'image du personnage sur la pochette bien plus menaçant que sur le premier jet, constitue sans nul doute une vraie réussite (le méchant "
Guerra Santa" et son début apocalyptique, "
Hypocrisy" et ses leads lugubres). Malgré tout, quelques riffs un peu passe-partout, voire redondants subsistent, et empêchent de faire monter l'appréciation finale ("
Devastation", répétitif). Comme le thrash de
Nervosa est facile d'accès ("
Intolerance Means War"), tout ceci reste finalement cohérent (on est loin de
Vektor). Les vocaux doublés lors des refrains sont toujours de la partie, et le côte
Slayer est prégnant lors de quelques riffs malsains typiques fort bien restitués (les intros de "Surrounded By
Serpents" ou "
Hypocrisy" notamment).
Une bonne surprise que ce
Agony, montrant un groupe plus sûr de son fait et en confiance. Preuve en sont le moshy "Cyberwar", capable de faire danser la gigue à un militant CGT en pleine pause, ou un "Wayfarer" en bonus pendant lequel Fernanda Lira surprend en s'essayant à la voix claire de manière fort surprenante sur un morceau au feeling rock. Un album entêtant, râpeux, menaçant, et qui définit de mieux en mieux le style
Nervosa. Lors de la tournée qui se profile cet automne (
Nervosa se joint au package
Destruction,
Flotsam And Jetsam et
Enforcer), il ne faudra pas arriver en retard sous peine de manquer un groupe aussi agréable à regarder qu'à écouter.
Bonne chro Jeje!
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