Sur ce deuxième opus, les Brésiliens de
Tormentor Bestial nous offrent un Heavy
Metal cru aux guitares épaisses, aux chants rauques écorchés, aux accélérations bien senties et aux accents Rock, Thrash et Punk cruciaux. Une musique qui, sans s'inscrire dans un propos tout à fait semblable à ces groupes-là, fera naître en nos esprits tortueux l'idée saugrenue que nous avons à faire ici à un collectif dont la démarche n'est pas loin d'être là même que celle des
Baphomet's Blood,
Hammer Fight,
Bat et autres Motorhead. Un programme tout à fait alléchant en somme. Sauf que ceux qui auront jeté une oreille attentive sur le premier opus de ce groupe se souviendront que nos cinq musiciens originaires de Sao Paulo y étaient déjà animés de beaucoup de bonnes intentions mais qu'ils s'étaient contentés, en une première partie de disque très moyenne, de se reposer sur l'artifice commode de cette lourdeur et de ces aspérités délicieusement crasses. Et que, de surcroît, le traitement sonore de ce premier méfait n'était pas tout à fait à la hauteur de nos espérances.
Quand sera-t-il de ce second?
Déjà, le son. Parlons en effet de cette production, désormais, tout à fait au niveau de ce que l'on serait en droit d'attendre pour accompagner une telle démonstration.
Plus lourde et grasse qu'elle ne le fut pour ce premier effort bancal, du moins à ce niveau-là, elle est aussi plus précise et plus soignée. En d'autres termes, dorénavant elle est parfaitement adaptée à la situation. Là où, autrefois,
Tormentor Bestial avait donc échoué en nous proposant un mixage aux aigus, et notamment s'agissant des parties batteries, un peu trop présents, dorénavant l'instrument derrière lequel se tient Niko Teixeira se fond nettement mieux dans un ensemble plus homogène.
Pour ce qui est de pistes à proprement parler de ce manifeste, on sera bien vite rassuré et conquis (
Human Trash, Gods of
War,
Betrayer...). Et cette fois-ci le groupe sera suffisamment inspiré pour nous proposer des titres variés et intéressants qui ne seront pas basés uniquement sur la densité de ces six cordes épaisses et sur la rugosité de ces chants. Point d'ennui à l'horizon en somme.
On notera aussi ici le retour du titre
God Save,
Satan Deprave, issu du premier disque, dans une meilleure version que celle qui nous fut proposée naguère, et ce, notamment grâce au meilleur traitement sonore. Pourquoi pas. Sauf que, personnellement, j'aurais davantage préféré réentendre Almost
Human ou le furieux
Highway to Death. Le très Punk et très court Slut aura aussi l'avantage d'apporter, davantage encore, de cette diversité qui manquait tant à ce prédécesseur. Marching
Blind au solo très rock fera aussi partie des pistes attachantes. Tout comme d'ailleurs
Kill or
Die et son entame pesante et occulte, presque
Doom, avant qu'une furieuse accélération ne vienne tout dévaster.
La suite de ce disque sera du même acabit et ne viendra absolument pas nous décevoir. Sauf peut-être un When my Heroes Go Away étrangement quiet dont on ne saisit pas vraiment l'intérêt dans un tel déluge de fer et de feu. Cette ballade aux guitares sèches bluesy, et aux voix claires, sans être totalement affreuse, se distingue, en effet, bien trop du reste de ce manifeste pour véritablement nous séduire.
Avec ce nouvel effort
Tormentor Bestial signe donc un presque sans faute qui fera naître en nous une certaine impatience quant à la suite de ce parcours au démarrage prometteur.
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