Liste des groupes Black Epique Zuriaake Afterimage of Autumn

"Les Chinois sont partout", dirait un certain gras du bide du Colorado dans son cauchemar. Oui, partout, et quand j'ai vu qu'ils s'adonnaient au Black Ambiant ma première réaction se résumait à cela : "Doux Jésus, Dieu du Ciel, mais où va le monde ?!"
Autant vous dire qu'il fallait sérieusement que je revois mes préjugés et mes pseudo-croyances-théologiques (ça frise le pléonasme c'que j'viens d'dire là...) Car c'est vraiment une claque que je me suis mise à moi-même en écoutant le premier album de ce groupe originaire de Xi'an, perdu en plein centre de la Chine.

Zuriaake, découvert sur le label Pest Productions (qui a entre-autre produit Dysthymia, Anhedonia, Heretoir etc.), est tout simplement surprenant et il vaut la peine d'être bien accueilli même s'il ne compte qu'une dizaine de fans et que personne ne lira ce que j'écris... j'en ai rien à faire ! AH AH AH !
Mélanger musique Black Metal et instruments traditionnels chinois ? Pari risqué, mais pas impossible. Mais pour quoi faire ? Tout simplement un éloge de la nature, un hommage à Gaïa, qui se ressent de la pochette (une peinture traditionnelle vraiment envoutante, sublime et singulière pour un groupe de Black Metal) jusqu'au premier titre... Une introduction où faune et flore vivent en harmonie avec une petite guitare qui grattouille en paix au bord d'une rivière...

"God of Scotch Mist" démarre avec le Black Metal proprement parlant et c'est là que tout change. La qualité n'est pas analogue à celle de leur industrie pékinoise. Si vous vous êtes habitués au plastique mal moulé et aux fringues passablement confectionnées, rabattez vous sur ce CD de Zuriaake ! Un son proche de Sombres Forêts, un chant déchiré et qui laisserait également penser à un quelconque autre groupe du Nord, bref, à tout sauf à des Chinois ! Des mélodies qui bercent et donnent en même temps froid... A moins que ce ne soit l'arrivée de l'hiver qui me fasse cet effet là ? Quoiqu'il en soit, c'est bien le but de cet album "Afterimage of Autumn".

Dans ce titre éponyme - et comme dans beaucoup d'autres - on peut retrouver entre autre de la flûte (qui semble parfois piteusement reproduite sur synthétiseur), des guitares acoustiques et de la cithare. La batterie est presque impeccable ; on ne pourra pas dire grand chose de négatif à propos de la musique, excepté peut-être que les guitares saturées meurtrissent un peu l'oreille à la longue.
Les gazouillis d'oiseaux, les cris de chauve-souris, le murmure intumescent des rivières, le bruissement des feuilles mortes, le vent soufflant au travers des arbres sont autant d'éléments naturels judicieusement bien choisis pour accompagner les compositions. On oublie vite sa nature humaine pour se fondre dans l'environnement autour de soi, et la balade continue en cet automne asiatique...

Un rapide clin d'oeil à l'étoile la plus scintillante de notre voûte céleste avec "Sirius" et nous voici arrivés à la fin de ce premier opus sur une magnifique musique d'ambiance : "Moon of Frost*******", qui mêle piano, guitare, flûte enchanteresse, psaumes des flots d'un ruisseau... Un mélange tout simplement divin qui me donne envie de terminer avec ce texte d'un des plus grand poète chinois de ces derniers siècles. Les poèmes chinois sont courts, simples, mais d'une beauté saisissante et naturelle et se résumant en général à quatre vers que voici :

"Passant la nuit sur les cimes, au temple du sommet
Levant la main, caressant étoiles et astres
Sans oser parler à haute voix
Par crainte d'effrayer les êtres du ciel"

"Inscrit sur le temple au sommet des pics", Li Po


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Chronique publiée depuis
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