Aeon

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17/20
Nom du groupe Angel Nation
Nom de l'album Aeon
Type Album
Date de parution 27 Octobre 2017
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album15

Tracklist

1.
 Burn the Witch
Ecouter04:08
2.
 Blood Is on Your Hands
Ecouter03:52
3.
 Breathe Again
Ecouter03:45
4.
 Wonder Who You Are
Ecouter04:05
5.
 Farewell
 04:48
6.
 Free
 04:18
7.
 Enough Is Enough
Ecouter03:35
8.
 Music Plays
 05:20
9.
 Fireflies
 03:54
10.
 Destination
 06:17

Durée totale : 44:02

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Angel Nation



Chronique @ ericb4

22 Avril 2022

Racée, rayonnante et fortement chargée en émotion, cette livraison symbolise un retour en force du combo britannique...

Fort du retentissement de son seul et unique album full length, « Tears of Lust », auquel lui succèdera, en 2016, le vibrant single « Do It Anyway », sans oublier ses nombreuses et mémorables prestations scéniques (Bloodstock Festival, Lankafest...), EnKelination n'allait pas rester terré dans l'ombre bien longtemps...

Voici donc le groupe de metal symphonique gothique, créé en 2011 par la mezzo-soprano finlandaise Elina Siirala, revenu sur les rails, quelques semaines plus tard, et ce, sous la dénomination d' Angel Nation, signifiant précisément ''enkelination'' en langue finlandaise. Un retour en force symbolisé par un album de même acabit, « Aeon », signé, lui, chez le puissant label suédois Inner Wound Recordings. Opus dont l'artwork a été confié à un certain Jan Yrlund, fin guitariste (Imperia, Prestige, Satyrian, ex-Ancient Rites...) et prolifique graphiste finlandais, sollicité à cet effet par Amberian Dawn, Coronatus, Dark Sarah, Imperial Age, Korpiklaani, Winter In Eden, parmi tant d'autres. Un heureux présage, sans doute. Aussi, les 44 minutes du ruban auditif de cet opus seraient-elles de nature à propulser dorénavant le combo britannique parmi les valeurs montantes d'un registre metal symphonique à chant féminin toujours en proie à une féroce concurrence ?

Dans ce dessein, le line-up originel a subi de profondes transformations qui en ont précisément redéfini le contenu. Ainsi, aux côtés d'Elina, se conjuguent désormais les talents de : Sonny Antoniou (Secreum, Annunciation), à la suite de Shadow Venger (Empyreal Destroyer, ex-EnKelination), aux guitares ; Julia B. Cadau (Night Screamer), en remplacement d' Alasdair McNeill, à la basse ; Lucas Williamson (Isarnos, ex-ShadowStrike), succédant à Benjamin Tarten et à Ben Welburn (ex-EnKelination), à la batterie. De cette étroite collaboration émane une œuvre metal symphonique gothique classique, à la fois racée, épique, pulsionnelle et romantique, dans le sillage de Nightwish, Xandria, Amberian Dawn, Dark Sarah, Delain, et consorts, la touche personnelle en prime...

Côté production, le rayonnant méfait a fait l'objet d'une attention particulière. Produite et mixée par MW, ce dernier ayant par ailleurs co-enregistré et arrangé l'album avec Dan Marshall, la rondelle équilibre à parités égales lignes de chant et instrumentation tout n'accusant que d'infimes sonorités résiduelles. Mastérisé par l'ingénieur du son Ed Woods, le méfait offre, en prime, une belle profondeur de champ acoustique. Ainsi, le combo britannique aurait élevé ses exigences propres en matière de production d'un cran, laissant à penser que c'est dans une tout autre dimension que s'effectuera le voyage...

Afin de renforcer son corps oratoire d'un bémol, le collectif britannique a non seulement largement sollicité les fluides inflexions de la choriste Clare Butterfield-Elsey mais aussi requis le puissant et graveleux organe du vocaliste Jukka Pelkonen (Omnium Gatherum, ex-Elenium) sur l'une des pistes. Pour l'occasion, le guitariste Olly Steele (Monuments) ainsi que la violoniste Merit Palas ont également été de la partie, contribuant de fait à densifier tout en le magnifiant le convoi instrumental. C'est dire que la fibre symphonique s'inviterait plus volontiers à la danse aujourd'hui qu'autrefois. Que peuvent bien alors nous réserver les 10 pistes d'une galette dont tous les voyants seraient au vert et comptant dans ses rangs deux singles aisément inscriptibles dans les charts ?


C'est à l'aune de ses pistes les plus enfiévrées que la troupe marque ses premiers points, essaimant par là même quelques gemmes dans son sillage. Ainsi, c'est d'un battement de cils que le refrain catchy exhalant des entrailles du vivifiant et ''nightwishien'' single « Burn the Witch » happera le tympan du chaland. Glissant le long d'une radieuse rivière mélodique, sur laquelle se greffent les fluides oscillations de la sirène, sans pour autant relâcher la pression d'un iota, le solaire argument s'avère difficile à prendre en défaut. Dans cette énergie, on retiendra à la fois les trépidants up tempi syncopés « Wonder Who You Are » et « Fireflies », véritables torches incendiaires aux riffs crochetés adossés à une frondeuse rythmique. Difficile, en effet, de se départir de ces ''amberiens'' méfaits, headbangants à souhait, tous deux jouissant d'un fin legato à la lead guitare et mis en relief par les angéliques ondulations de la belle. Enfin, dans la veine coalisée de Delain et Xandria, « Enough Is Enough » interpelle tant par son énergie aisément communicative et la fulgurance de ses frappes que par le judicieux positionnement de ses changements de tonalité. Mais le magicien a encore bien d'autres tours dans sa manche...

Moins directement orientés vers les charts, d'autres plages tout aussi pimpantes sauront à leur tour se jouer de toute tentative de résistance à leur assimilation. Ce qu'atteste, d'une part, le ''xandrien'' mid/up tempo « Farewell » eu égard à la soudaineté des montées en régime de son corps orchestral et à sa sente mélodique toute de fines nuances vêtue. Une invitante offrande dotée de fringants arpèges d'accords, pourvue d'enchaînements intra piste des plus sécurisants, octroyant un bref mais éblouissant solo de guitare et, là encore, relevée par les saisissantes envolées lyriques de la frontwoman. Dans une même dynamique rythmique, l'incisif « Free » aux faux airs d'un Epica des premiers émois recèle lui aussi un arsenal défensif des plus dissuasifs pour nombre de leurs opposants. Jouant à plein sur les effets de contrastes oratoires, le gracile filet de voix de la maîtresse de cérémonie venant se lover dans les growls ombrageux d'un Jukka Pelkonen bien habité, et instillant de sémillants harmoniques dans sa trame, le rageur méfait ne pourra davantage se voir esquivé par l'amateur du genre tonitruent.

Un tantinet plus en retenue, certains passages pourront non moins nous assigner à résidence. Ce qu'illustre, en premier lieu, « Blood Is in Your Hands », engageant et aérien mid tempo au carrefour entre Dark Sarah et Nightwish. Au regard de ses grisants gimmicks guitaristiques et de son entêtant refrain encensé par les limpides modulations de la princesse, ce hit en puissance ne se quittera qu'à regret. Dans cette mouvance, on ne pourra davantage résister aux vibes enivrantes essaimées par le single « Breathe Again », félin low/mid tempo dans la veine d' Amberian Dawn, première mouture. Enjolivé d'un bref mais seyant solo de guitare et, là encore, mis à l'honneur par les poignantes impulsions de la diva, ce tubesque effort poussera peu ou prou à une remise en selle sitôt l'ultime mesure envolée.

Que l'aficionado d'intimistes moments se rassure, l'ingénieuse araignée ne l'aura nullement laissé pour compte, lui ayant d'ailleurs tissé une toile de satin apte à le retenir plus que de raison. Aussi ne pourra-t-on que malaisément esquiver la petite larme au coin de l'oeil sous l'impact des fondantes séries d'accords jaillissant des tréfonds de « Music Plays ». Cette romantique et classieuse ballade, ''nightwishienne'' en l'âme, se voit mise en habits de soie par les caresses oratoires d'une frissonnante mezzo-soprano. Surmonté en prime de délicates gammes pianistiques auxquelles répond en écho le mélancolique coup d'archet de la violoniste Merit Palas, l'instant privilégié fera plier l'échine à plus d'une âme rétive.

Avant que ne s'achève la traversée, histoire de boucler la boucle en toute sérénité, nos acolytes nous ont concocté une pièce en actes symphonico-progressive du plus bel effet. Aussi ne saurait-on passer outre « Destination », poignant mid/up tempo aux riffs acérés, à la confluence entre Xandria et Amberian Dawn. Si elle ne délivre ses plus beaux atours qu'une fois la première minute envolée, la souriante et épique fresque n'aspirera pas moins un pavillon déjà sensibilisé aux travaux de leurs maîtres inspirateurs. Egrainant ses couplets finement ciselés, relayés chacun d'un refrain immersif à souhait mis en exergue par les limpides volutes de la déesse, et doté d'un seyant solo de guitare de clôture, le propos n'aura pas tari d'arguments pour asseoir sa défense. Chapeau bas.


A l'issue d'un parcours à la fois chavirant, chatoyant, un brin tumultueux, et parsemé de terres d'abondance, un doux sentiment de plénitude nous étreint. Varié sur les plans rythmique et vocal, égrainant des lignes mélodiques finement esquissées et des plus efficaces, témoignant d'une technicité instrumentale difficile à prendre en défaut, et surtout, d'une ingénierie du son rutilante, le luxuriant opus se suit de bout en bout sans encombres, poussant même à y revenir sans tarder, histoire de plonger à nouveau dans cet océan de félicité. S'il se place encore parfois dans l'ombre de ses modèles identificatoires, certaines gammes dispensées démontrent que le combo tend cependant à s'en démarquer plus volontiers désormais.

A l'instar de « Tears of Lust », on aurait souhaité davantage de diversité atmosphérique ainsi qu'un zeste d'originalité pour se sustenter. Un effort devra être porté à cet effet, l'une des conditions si ne qua non pour lui faciliter l'accès au rang si convoité de valeur confirmée d'un registre metal au demeurant surinvesti. Etat de fait qui ne saurait cependant empêcher nos acolytes de générer un certain engouement auprès d'un auditorat déjà familiarisé avec les travaux de leurs maîtres inspirateurs. Aussi, l'émérite et charismatique interprète et ses musiciens disposeraient-ils d'un arsenal artistique et technique suffisamment solide pour espérer convoler parmi les valeurs montantes du metal symphonique à chant féminin. Racée, rayonnante et fortement chargée en émotion, cette livraison symbolise un retour en force du combo britannique...

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