Act I - Origins in Darkness

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14/20
Nom du groupe Esperfall
Nom de l'album Act I - Origins in Darkness
Type Album
Date de parution 01 Avril 2022
Labels H-Music
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album3

Tracklist

1.
 A Gift from the Gods
 01:30
2.
 Tempest in Paradise (The First Advent)
 05:32
3.
 Retreat into Dreamland
 03:50
4.
 Plato’s Cave
 05:01
5.
 Nature of the Disease (The Second Advent)
 04:04
6.
 Don’t Leave Me Behind
 05:15
7.
 No Tomorrow (The Third Advent)
 05:28
8.
 Futures & Options
 05:10
9.
 Black Flag
 04:58
10.
 Cortex Breakdown
 04:36

Durée totale : 45:24

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Esperfall


Chronique @ ericb4

19 Mai 2022

Ce palpitant, corrosif et énigmatique effort fait du sextet hongrois un redoutable outsider...

Le temps semble venu pour le sextet hongrois de marquer de son empreinte les esprits, du moins plus que ne l'avaient fait l'introductif « A Leap of Faith », en 2018, et son encourageant successeur « The Leaf Legacy », un an plus tard. A ces deux EP succéderont un premier album full length, « Act I - Origins in Darkness », que trois années d'un long et exigeant travail en studio séparent. Aussi, effeuille-t-on un set de 10 compositions inédites égrainées sur un ruban auditif d'une durée de 45 optimales minutes, signé, cette fois, chez le puissant label hongrois H-Music. A l'aune de ce nouvel arrivage, six années suite à sa fondation, le combo budapestois serait-il en mesure de tenir l'âpre concurrence dont ce registre metal continue de faire l'objet en respect ?

Dans ce dessein, l'équipage du précédent effort a essuyé une partielle refonte. Si l'on retrouve la soprano et parolière Nóra 'Nonee Darkling' Sima, suivie du bassiste/vocaliste Péter Wachal, du guitariste László Gábeli (Long Road, ex-Sorronia), du claviériste Zsombor Zathureczky (Nightquest) et du batteur Attila 'Zakk' Pécz, à la barre, Vilmos Zathureczky, lui, s'est vu remplacé par Szabolcs Kerek, à la guitare rythmique. Resté fidèle à ses fondamentaux stylistiques, le collectif hongrois nous plonge à nouveau au sein d'un metal mélodico-symphonique gothique à la fois fringant, incisif, parfois intrigant, et jouant à plein sur la fibre émotionnelle pour tenter de l'emporter. Aussi, l'ombre de Nightwish (première période), Xandria, Epica, Tristania et ses compatriotes de Tales Of Evening plane-t-elle toujours sur nombre de mesures de la galette.

Enregistré tout comme son devancier, mais aussi Dalriada, Ideas, Leecher ou encore Meteora, au Denevér Sound Studio (Szolnok, Hongrie), sous l'égide du bassiste Béla Boros (Chronology, Palmetta), cet opus ne concède que d'infimes sonorités résiduelles. A nouveau mixé et mastérisé dans ce même studio par le guitariste Zoltán Cserfalvi (Chronology, ex-Palmetta, ex-Ossian), à l'image de Mood, Omen, Wall Of Sleep, Thornwill, entre autres, le méfait bénéficie d'une parfaite équilibration des forces entre lignes de chant et instrumentation. Mais embarquons sans plus attendre à bord du vaisseau amiral en quête de pépites intimement cachées dans sa cale...


C'est volontiers sur une terre de lave en fusion que nous plonge la troupe, non sans quelques gemmes placées çà et là sur notre chemin. Comme de coutume pour bon nombre de formations de cette obédience metal, la fenêtre s'ouvre sur une brève et somme toute dispensable entame symphonico-cinématique aux arrangements ''nightwishiens'', dénommée « A Gift from the Gods ». Si c'est à pas de velours que démarrent les hostilités, les saillants coups de boutoir de son voisin, le bien-nommé « Tempest in Paradise (The First Advent) », ne sauraient tarder à pleuvoir ; une ''xandrienne'' tourmente aux riffs acérés, dotée d'un entêtant refrain mis en exergue par les fluides inflexions de la sirène. Dans cette dynamique et non sans rappeler Epica, le tempétueux et anxiogène « No Tomorrow (The Third Advent) » tout comme l'enjoué « Futures & Options » n'auront pas davantage tari d'armes pour asseoir leur défense : couplets bien customisés, soufflantes montées en régime de leur corps orchestral, et duos mixtes en voix de contraste bien habités sont au programme des réjouissances. Mais là n'est pas l'ultime argument de nos acolytes, loin s'en faut...

Quand le propos en vient à s'obscurcir plus franchement, le groupe trouve là encore matière à nous retenir, un peu malgré nous. Ce qu'attestent « Retreat into Dreamland » et « Plato’s Cave », tonitruants up tempi symphonique gothique aux reflets dark, tous deux également calés sur le schéma oratoire de la Belle et la Bête. Ne relâchant que rarement la pression, chacun décochant parallèlement un fuligineux solo de guitare assorti de grisantes rampes synthétiques, ces détonants manifestes dans la lignée coalisée de Tristania et Draconian ne sauraient être éludés par l'aficionado de gorgonesques ambiances. Tout aussi vitaminés et non moins intrigants, le ''draconien'' « Black Flag » et le ''tristanien'', quant à eux, se font à la fois crépusculaires, tourmentés et rayonnants : l'une, surmontée d'un clavecin samplé, enjolivée de sonorités orientalisantes et témoignant d'enchaînements intra piste ultra sécurisés, la seconde, inondant l'espace sonore de ses frappes sèches et de ses growls ombrageux, ces deux pistes pousseront à un headbang bien senti. Deux espaces d'expression qui, assurément, laisseront quelques traces dans les mémoires de ceux qui y auront plongé le pavillon.

Un poil plus en retenue, l'un des passages pourra non moins aspirer le tympan du chaland. Ainsi, jouant sur les effets de contraste atmosphérique et vocal, le ''tristanien'' mid-up tempo « Don’t Leave Me Behind » se fait à la fois tonique, énigmatique, un tantinet romanesque et mélodiquement avenant. Un subtil et seyant patchwork, laissant entrevoir un refrain immersif à souhait mis en habits de lumière par les angéliques oscillations de la déesse doublé d'un fin legato à la lead guitare.

En dépit de ses mérites, le propos ne va pas sans accuser l'un ou l'autre bémol susceptible d'atténuer sa portée. Recelant pourtant une inaltérable et communicative énergie, mais nous menant sur d'insécurisants chemins de traverse, et empruntant un bourbeux et glissant cheminement mélodique, le glaçant « Nature of the Disease (The Second Advent) » ne saurait prétendre à une inconditionnelle adhésion. On passera donc son chemin, cette fois.


Ce premier album de longue durée se fait à la fois enchanteur, tourmenté, parfois intrigant, un tantinet démoniaque, mais surtout, incitatif à une remise en selle dès l'ultime mesure évaporée. Délivrant à nouveau une forte charge émotionnelle, témoignant également d'une technicité instrumentale éprouvée et d'une mélodicité bien inspirée, et reposant sur une production d'ensemble plutôt soignée, les qualités de cet opus ne manquent pas à l'appel ; un enivrant propos qui, par ailleurs, se savourera davantage au fil des écoutes.

Plus varié que ses aînés sur les plans atmosphérique et rythmique, ce grisant manifeste concède toutefois une baisse de régime, et la mise à distance déjà requise vis à vis de leurs sources d'influence peine à se faire jour. Si un zeste d'originalité transparaît à la lumière de certains de ses passages, on aurait, par ailleurs, souhaité voir inscrite l'une ou l'autre ballade et/ou fresque dans le cahier des charges. Relevé par les poignantes oscillations de la soprano, interpellant par la finesse d'écriture de ses harmoniques et jouissant d'arrangements de bon aloi, ce palpitant, corrosif et énigmatique effort fait néanmoins du sextet hongrois un redoutable outsider...

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