Abomination

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14/20
Nom du groupe Abomination (USA-2)
Nom de l'album Abomination
Type Album
Date de parution 1990
Labels Nuclear Blast
Style MusicalThrash Death
Membres possèdant cet album45

Tracklist

1.
 The Choice
 07:45
2.
 Murder, Rape, Pillage and Burn
 03:59
3.
 Reformation
 05:05
4.
 Redeem Deny
 03:47
5.
 Possession
 04:49
6.
 Suicidal Dreams
 04:03
7.
 Life and Death
 04:22
8.
 Victim of the Future
 03:53
9.
 Tunnel of Damnation
 03:42

Bonus
10.
 Follower
 03:10
11.
 Impending Doom
 03:29

Durée totale : 48:04

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Abomination (USA-2)


Chronique @ wodulf

10 Mars 2013

Décevant par rapport aux démos mais sympa quand même

Un petit retour en arrière.
1983, Paul Speckmann intègre son premier groupe : War Cry, sorte de heavy doom un peu à la Trouble. Le groupe enregistre une démo puis se retrouve sur la compilation Metal Massacre IV. Mais comme le dit Speckmann, "n'importe quel groupe de heavy ou de thrash pouvait se retrouver sur une compilation Metal Massacre, il suffisait de donner 500 dollars à Brian Slagel".
Quoi qu'il en soit les retours sont plutôt positifs et une signature sur Metal Blade est même envisagée. Mais suite à des incompatibilités d'humeur avec le membre fondateur, Speckmann et le batteur Schmidt se barrent et fondent Master à la fin de l'année 1983 pour jouer une musique beaucoup plus agressive influencé par des groupes comme Motörhead, Venom et Slayer. Cependant, ils n'arrivent pas à trouver de guitaristes et Schmidt lassé de cette situation s'en va.
De son côté, Speckmann en proie avec des problèmes familiaux, notamment une belle-mère insupportable, va déprimer et ne plus rien foutre. Puis en novembre 1984, c'est la mort de son père et c'est ce jour même que Speckmann, seul dans la maison familiale, va composer le morceau "The Truth" et retrouver l'envie de jouer dans un groupe. Il forme donc Death Strike et reprend le matériel qu'il avait composé pour Master.
Death Strike sort sa fameuse démo Fuckin' Death en janvier 1985. Puis Speckmann renoue avec Schmidt qui venait de se faire virer de son groupe. Comme Speckmann n'était pas du tout satisfait de son batteur John Leprich, "plus porté sur la bouteille que sur sa batterie", il accepte de reprendre Schmidt dans le groupe et d'un commun accord ils décident de reprendre le nom de Master. Malheureusement, ça va mal se passer entre les deux et après quelques concerts, le groupe splitte dans le courant de l'année 1986.
Speckmann fonde alors Assault qui va rapidement devenir Funeral Bitch. Ce groupe était une sorte de version grindcore de Master / Death Strike avec des gros blasts. Le groupe sort deux démos mais Speckmann en a un peu marre. C'est alors qu'il rencontre le batteur Aaron Nickeas avec qui il va se lier rapidement d'amitié. Speckmann veut revenir aux sources d'un thrash plus traditionnel, comme au début de Master.
Ils commencent à répéter ensemble dans le dos de Funeral Bitch. En fait, Speckmann attendait que les mecs se barrent du local de répétition et appelait Nickeas pour répéter. Puis dans le courant de l'année 1987, Speckmann se barre définitivement de Funeral Bitch et fonde Abomination avec Nickeas.
Après une première démo vraiment excellente d'un thrash à la fois primitif et très violent, puis une seconde très sympa également, le groupe entre en contact avec Nuclear Blast. Le label signe Abomination et propose à Speckmann une autre signature en cas d'une reformation de Master. On est en 1989, et Master, considéré comme un des premiers groupes de death metal, était devenu culte.
On sent dans cette signature d'Abomination une stratégie mercantile de la part de Nuclear Blast qui voulait surtout se payer Master. D'ailleurs, avant même la signature de Master, Nuclear Blast vendait déjà des T-Shirts non officiels du groupe.
S'en suit un imbroglio entre les enregistrements du premier album D'Abomination et celui de Master. La première version de l'album de Master avec Schmidt / Mittleburn a été refusé par le label la jugeant pas assez "heavy". Nuclear Blast demande donc à Speckmann de réenregistrer l'album avec son batteur d’Abomination et le guitariste Martinelli. Ils sont envoyés au Morrissound studio et l’album est ré-enregistrée avec des titres supplémentaires sous la houlette de Scott Burns. Le résultat ne plaît toujours pas au label qui en fin de compte va demander à Burns de remixer le premier enregistrement. Quant au second, il sortira quelques années plus tard sous le titre Speckmann Project.
Et Abomination dans tout ça ? Le disque est donc enregistré à la va-vite et avec peu de moyens et surtout dans un climat pas top avec un label qui s’en fout et ne pense qu’à Master.
Comparé aux démos, l’album est assez décevant. C’est dans l’ensemble moins speed et certains morceaux ont tendance à traîner en longueur, notamment « The Choice » qui avec ses presque 8 minutes et ses trop nombreux changements de rythmes n’ouvre pas l’album de la meilleure manière qui soit. En fait, il faut attendre le troisième morceau, « Redemption » pour avoir une première poussée d’adrénaline. Chose qui n’étonne pas puisque ce titre est issu des démos. On s’aperçoit d’ailleurs bien vite que ce sont surtout les vieux morceaux issus des démos qui sortent du lot : « Redemption » donc, mais surtout les terribles « Victim Of The Futur » et « Tunnel Of Damnation », puis « Possession » même si la version de l’album est moins énervé que celle de la démo, et enfin les morceaux « Follower » et « Impending Doom » pour la version CD de l’album.
Le thrash d’Abomination découlant de Slayer et Venom dégageait à l’origine un côté très primitif qui associé à des tempos bien speed donnaient un rendu assez jouissif (surtout la première démo). Sur ce premier album, bien que le son reste sale, on a l’impression que le groupe tente des choses. C’est un peu dommage car quand Abomination reste dans un thrash simple et bas du front, c’est bien plus agréable.
Mais bon, décevant soit, mais pas du tout désagréable. On reste quand même dans l’esprit originel, très loin de l’esprit humoristique ou technique qui était un peu en vogue à l’époque dans le thrash metal.


5 Commentaires

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tormentor - 28 Fevrier 2016: Moi cet album me botte bien en attendant de trouver les démos. En tout cas merci pour cette chro bien écrite et informative qui donne envie de se plonger dans ce groupe Underground
grogwy - 19 Août 2016:

Merci Wodulf (alias Rossbaycult) pour cette instructive chronique car entre Master, Death Strike, Speckmann Project, et Abomination j'avais complètement perdu le fil de l'histoire.

Ceci dit le comportement de Nuclear Blast était assez détestable, car en comparant les premiers albums des trois premiers groupes cités, on retrouve parfois les mêmes titres qui sont en double voir en triple ("the truth", "mangled dehumanization", et "pay to die") !

LeMoustre - 07 Novembre 2016: Voilà typiquement un disque boudé à sa sortie, devant une période propice à des nombreux excellents albums sortis en ces temps jadis.
A tort, je pensais idiotement que Abomination, c'était du death velu, à l'image de son leader. En fait, c'est plutôt du thrash. Quelle surprise ! Mine d'or d'infos que cette chronique, sur les dessous de tout ce pan d'histoire imbriquant nombre de projets plus ou moins reconnus. Surpris aussi de voir le nombre de plans que comporte le titre "The Choice" qui ouvre le disque. Sans le nom du groupe, j'aurai presque été jusqu'à mettre ça dans du techno-thrash, vu les changements de rythme parfois surprenants (quel solo). Ah, et puis, les photos de Speckmann au verso de la pochette avec les T-shirts de Venom et Slayer auraient dû me mettre sur la voie, tout comme les remerciements appuyés à Sindrome, dont les récentes rééditions de démos sont à recommander.
Sinon, ben, tout est dit dans la passionnante chronique.
grogwy - 13 Octobre 2017:

Pour info le guitariste Jim Martinelli qui a participé au ré-enregistrement du premier album de Master (cet enregistrement ne sera pas retenu par Nuclear Blast, puis sera commercialisé par le label en 1991 sous le nom de...Speckmann Project, et cela sans aucune explication !) était également membre de Burnt Offering, un groupe de Thrash Metal basé (comme Master) à Chicago qui avait sorti cette même année 1989 un éponyme (et très bon) premier album complètement passé inperçu.

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