Liste des groupes Hard Rock Abbygail Abbygail

Abbygail, ou Abby pour les intimes est une jeune entité née en 2010, qui se porte comme un charme et fait le bonheur de ses cinq papas qui l’élèvent au jus du Hard Rock des 70’s/80’s. Hard Rock, certes mais avec l’apport des petites touches bluesy qui font la différence et qui lui charpente une silhouette bien vigoureuse. Voici le premier mini album de la formation, paru environ 3 ans après la création du quintet, avec un packaging très professionnel et dont l’Artwork affiche clairement l’objectif nos musiciens hexagonaux, « The Stage ». Comme il s’agit d’un mini cd, le track by track semble indispensable pour en apprécier pleinement le contenu.

Il incombe ainsi à « I Don’t Know Why » d’ouvrir ce mini album, et de galvaniser les foules par son Hard Rock hérité d’un savoir faire qui a su faire mouche par le passé. Et ce premier titre est direct, montrant toute la solidité d’une section rythmique, à la fois inébranlable à l’écriture inspirée par ceux qui ont consacré tout leur effort pour établir les codes et donner au Hard Rock ses lettres de noblesse. Le chanteur, Jeremy Singer, dévoile un chant qu’il exécute avec ce qu’il faut de justesse et d’authenticité pour convaincre son auditoire, dévoilant également l’impact qu’ont eu les albums de Led Zeppelin et Aerosmith sur l‘écriture de ses lignes. La mélodiquement parlant, les envolées guitaristiques restent fidèles à cette mouvance des années 70/80, à savoir peu démonstratives mais pêchues et attractives, plus au service du morceau que du musicien qui l’interprète. Et ce ressenti se renforcera sur l’ensemble du mini, notamment sur un « Circomvolution », qui apporte une diversité par son côté plus lourd et gras et aux soli toujours très inspirés par Page et Tony Iommi dans une certaine mesure. Un titre constant et consistant, mélodique et surtout doté d’un refrain qui vous restera dans le citron toute la journée.

« In The Sky », quant à lui, nous emmène dans des contrées rythmiques et mélodiques typiques d’AC/DC ou encore de Krokus, son clone suisse. Le titre jouit d’une section rythmique implacable, auréolée par le travail des deux guitaristes sévissant mélodiquement en son sein, Luke Debruyne et de Fabien Stortini, nous balançant en pleine face, tout comme au long des vingt minutes que durent ce mini, des riffs plombés, carrés et des soli finement ciselés.
« Lady Black Coat » ferme la marche et propose un contenu intéressant, je pense toutefois que le raccourcir aurait été une bonne chose car il perd un peu en efficacité du haut de ses quatre minutes. Je ne peux pas clore cette chronique sans vous parler de « Something Wrong In Your Head », dire de garder le meilleur pour la fin avec cette power ballade aérée et mid tempo. Le groupe se montre à l’aise dans cet exercice donnant une interprétation juste sans jamais sombrer dans le mélodrame pénible. Le son y est assez équilibré même si la production est le mixage demeurent perfectibles.

Nos musiciens honorent ce premier mini d’Abbygail d’une écriture inspirée, sans être surannée. Et comme c’est dans les vieilles marmites qu’on fait les meilleures soupes, nos musiciens revisitent musicalement les tournures catchy en vogue il y a quelques décennies, mais qui font un retour en force depuis quelques années. Cette inspiration ne s'engage cependant jamais vers une sorte d’idolâtrie qui déboucherait sur une pâle copie de la recette originale. Du Hard Rock carré, professionnel, inspiré et ayant conservé la touche groovy et bluesy intacte, avec une simplicité non dénuée de charme. Abbygail devrait très vite trouver son public. Il reste maintenant à affirmer une personnalité déjà bien trempée. Vivement la suite…