Vallenfyre, qui avait pour but d’expier la douleur du deuil du père de Gregor Mackintosh et qui n’avait pas vocation à perdurer, tira sa révérence fin 2018, après trois albums d’excellente qualité. Cependant, le goût prononcé pour le « death-metal » brute de décoffrage et sans concession du guitariste de
Paradise Lost, fit naître Strigoi qui s’inscrit peu ou prou dans la droite lignée de
Vallenfyre, surtout sur le troisième album « Fear
Those Who Fear Him » qui lorgnait vers le « crust », le « grindcore » et le « powerviolence » à la
Nails (d’ailleurs l’artwork n’est pas sans rappeler celui de «
Burn In
Exodus »), Gregor Mackintosh ne s’imposant que peu de limite.
Et cet état de fait sera encore plus palpable sur «
Abandon All Faith », premier enregistrement en date de Strigoi, qui explore un large panel du métal extrême allant du « doom » le plus lourd («
Carved Into The
Skin » ou le morceau titre), au « grindcore » sur «
Nocturnal Vermin », en passant par le « punk » (« Enemies Of
God ») et l’indus sur « The
Rising Horde » et l’introduction de «
Parasite », le tout sous-poudré de « crust », avec pour ligne directrice principale un « death-metal » primitif, hostile et très frontal.
Rapidement rejoint par son compère de toujours Cris Casket (ex-
Vallenfyre et
Extreme Noise Terror), auteur de l’ensemble des textes, le duo n’aura de cesse de tout écraser sur son passage et d’instaurer une ambiance moite et poisseuse, malsaine au possible, grâce à certaines dissonances (« Phantoms »), la mise en son de
Kurt Ballou qui confère à «
Abandon All Faith » un son gras et charbonneux, mais aussi grâce à l’imagerie très typé « black-metal » (regardez l’intérieur du LP et vous m’en direz des nouvelles) et aux vocaux effrayant du père Gregor qui sont doté d’une belle profondeur. Il est à noter que sa forte personnalité musicale éclabousse ce premier opus et les riffs marqués du sceau Mackintosh sont immédiatement reconnaissable.
La liberté qu’octroie Strigoi à son géniteur peut donner l’impression d’un patchwork musical et que le propos du groupe part un peu dans tous les sens, d’où une certaine incohérence, mais ceci est contrebalancé par une vraie homogénéité apportées par les atmosphères oppressantes et glauques constantes. Aussi, même si l’organe vocal de Gregor Mackintosh est assez séduisant, il manque cependant de puissance.
Au final, «
Abandon All Faith », premier méfait de Strigoi, projet qui est voué à durer, est d’une qualité intrinsèque élevée et force le respect quant au talent de compositeur de son fondateur dans divers styles musicaux (Imaginez le ravin qui sépare « Host » de
Paradise Lost et cet album). Même si cet opus ratisse large, aucune longueur n’est à déplorer et, après un survol de la zone sinistrée, force est de constater qu’il ne reste que très peu de survivants.
Merci pour la chronique.Par contre en parcourant la discographie de Nails je n'ai pas trouvé "Burn In Exodus", si ce n'est cette inscription imprimée sur un de leur tee-shirt.
Est ce que ca ne serait pas 1 couplet de lyrics....? Il est tjrs surprenant de voir des "anciens" revenir vers des sonorités des plus dures alors qu ils fleurtaient vers depeche mode à 1 periode!
@grogwy
Oui, il s'agit bien du tee-shirt :)
Un putain d'album... Genre de Triptykon en plus lourd, plus gras, plus violent, et encore plus malsain... C'est dire !
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