Célèbre pour son jardin de roses (le plus grand du monde), son équipe de basket les TrailBlazers (où jouèrent Bill Walton et Clyde Drexler)et ses actions en faveur de l’écologie, Portland recèle aussi une autre richesse, certes beaucoup moins mise en valeur aux yeux du grand public : son actuelle scène death metal.
En effet, depuis une quinzaine d’années, de nombreux groupes ont émergé des basses fosses de cette ville :
Torture Rack, Sempiternal
Dusk,
Ritual Necromancy,
Triumvir Foul, Petrification … Ces groupes ont quasi tous la particularité d’officier dans un death metal sombre, d’obédience old-school et le plus souvent réussi.
Formé en
2012 par Vincent Van Dell (batterie) et Tony Thomas (guitare et chant),
Witch Vomit ne déroge pas à cette règle. Le groupe se met rapidement au travail de composition en produisant en
2012 la démo
Drowned in
Filth, suivie en 2014 par l’EP
The Webs of Horror. Intégrant l’écurie espagnole
Memento Mori et rejoint par
Jason à la basse (également membre de
Torture Rack), le groupe investit le
Red Lantern studios de Portland en 2015 pour l’enregistrement de son premier album.
Paru en 2016,
A Scream from the Tomb Below démarre de fort belle manière avec
Ripped From
The Crypt, où le groupe fait étalage de sa science du riff putride, du growl glaireux et sombre, sans oublier d’adjoindre des variations rythmiques judicieusement agencées. On retrouve cette alternance de blasts et de tchoukas sur les vindicatifs Below The Dirt et Witch Cunt, qui fait la part belle également à des rythmiques punkisantes propices à l’agitation des cervicales. Les « vomis de sorcière » savent aussi alourdir la machine sur la menaçante
Primal Rite of Death, où l’organe de Tempter (aka Tony Thomas) se diversifie pour vous filer le frisson. Se nourrissant d’influences venues aussi bien des grands
Incantation et Autposy que du swedeath des débuts, le trio laisse entrevoir de sérieuses qualités en écriture de morceaux, comme en atteste le terrible final
Twisted Altar of
Sin. Un des maîtres mots de
Witch Vomit est l’efficacité et cet album voit droit au but, sans fioritures inutiles, comme en témoigne sa durée somme toute modeste (30mn50 pour 8 morceaux).
Niveau production, le travail d’Evan Mersky confère à l’ensemble une rugosité pertinente, tout en faisant la part belle aux guitares et au growl et arrive à ne pas trop perdre la basse dans le mix. La batterie sonne naturelle et n’empiète pas sur le reste.
L’ambiance générale, qu’elle soit sonore et littéraire, comme souvent avec ce genre de death metal, tend vers l’horreur, la sorcellerie et la putréfaction. On est plongé tête la première dans un chaudron de sorcière qui a vu passer tout un tas d’entrailles, de morceaux de cadavres et autres baves et venins. L’artwork sobre et efficace (œuvre de Matt Stikker) corrobore cet ensemble.
Raul de
Memento Mori, grand amateur et pourvoyeur de old school death metal, ne s’est pas trompé en ajoutant
Witch Vomit à son catalogue. Si le seul grand reproche qu’on puisse faire à cet album réside en son manque d’originalité, l’amateur ne peut que constater la qualité des morceaux proposés (élément qui me satisfait pleinement). N’hésitez pas alors à y prêter une écoute attentive, le brouet concocté par
Witch Vomit ayant un bon goût de reviens-y.
Ah excellent album oui ! Je l'aime beaucoup cette sortie Memento Mori !
Je ne connais pas ce groupe et cette Chronique me parle bien et me donne envie de découvrir leur death. Faut que j'aille jeter une oreille là dessus.
Merci pour la chro et la découverte.;-)
Vraiment addictive cette sortie, il y a pas un mois où je ne l'écoute pas ! Allez écouter Torture Rack, ils partagent des membres similaires et le même goût pour le death old school des 90's !
Ouais il est bien cool aussi le premier album de Torture Rack ! Le deuxième par contre je l'ai trouvé plus fade...
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