A Prayer for the Loud

Liste des groupes Hard Rock DAD (DK) A Prayer for the Loud
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16/20
Nom du groupe DAD (DK)
Nom de l'album A Prayer for the Loud
Type Album
Date de parution 31 Mai 2019
Labels AFM Records
Style MusicalHard Rock
Membres possèdant cet album28

Tracklist

1.
 Burning Star
 03:38
2.
 A Prayer for the Loud
 04:08
3.
 Nothing Ever Changes
 04:14
4.
 The Sky Is Made of Blues
 04:18
5.
 The Real Me
 04:25
6.
 No Doubt About It
 03:17
7.
 A Drug for the Heart
 04:11
8.
 Musical Chairs
 03:31
9.
 Time Is a Train
 04:05
10.
 Happy Days in Hell
 03:37
11.
 If the World Just
 04:43

Durée totale : 44:07

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DAD (DK)


Chronique @ largod

03 Décembre 2020

Vague à l’âme

Comme il parait loin ce soir du 24 novembre 2109 durant lequel D-A-D prit d’assaut la scène du Petit Bain pour venir défendre ce nouvel album !
Si loin…
Ce soir-là, dans cette salle lovée le long de la Seine à Paris, les frères Binzer nous jouèrent 6 titres de cet opus, lors d’une messe populaire d’un dimanche soir, que Jesper passa son temps à vouloir ancrer un vendredi. Pour que la fête soit encore plus belle, pour que chacun se lâche, pour que chacun trinque avec insouciance et oublie que le lendemain du lundi signifie retour à la dure réalité quotidienne.

Quel pied de nez magistral lorsque l’on songe à cette période mortifère pour le spectacle vivant ! Contraints de tapiner sur le net quelques bribes d’instants arrachées à un contexte de morosité oppressante, les artistes et ceux qui les mettent dans la lumière n’ont plus que leurs yeux pour pleurer. Tels des prophètes des temps incertains, leurs chants et leurs mélodies se perdent dans les méandres d’une toile qui ne rassasie en rien l’envie de décibels et de sueur que seules les salles de spectacles savent éponger à grands seaux d’adrénaline.

Est-ce à une prière pour les artistes et leurs apôtres intermittents de galère que D-A-D aurait rêvée par anticipation, conjurant ainsi la pandémie mondiale de 2020 qui s’abat depuis sur un monde incrédule, forcé à mettre genou à terre devant un sinistre virus, comme groggy et sans solution ?
Rendons-leur plutôt grâce de sortir un album de très haute volée après plus de 30 années de carrière. Un album à placer sans le moindre doute dans le top 3 du groupe avec « No Fuel Left for the Pilgrims » et « Riskin’it All ». Et oui, carrément. Pourquoi ? Déjà, les 11 titres ont une durée comprise aux alentours de 3 ou 4 minutes durant lesquelles D-A-D ne cherche ni à traîner en longueur, ni à gaver le disque de pistes sans intérêt. Les 4 compères Danois vont à l’essentiel. Et il est soigné, cet essentiel. La qualité des mélodies, la mise en son qui fait penser à la grande époque John Mutt Lange. Peu de temps faible. Le chant de Jesper, les chœurs en soutien et les soli de Jacob illuminent chacun des morceaux, alternant entre sauvage cavalcade et mélancolie joyeuse. Me revient l’image de Patrick Rondat, le regard d’expert fixé sur le jeu du divin soliste au Petit Bain… D-A-D nous gratifie donc d’une galette variée et dense en émotions, qui parvient au fil des écoutes à panser nos plaies ouvertes et notre manque de concert, debout dans une fosse le poing levé, heureux d’être vivant et sans cette ignoble contrainte de liberté surveillée.

Pour en revenir au contenu de ce douzième album, sa construction se base sur trois catégories d’ambiance, trois registres assez différents dans lesquels D-A-D aura bâti au fil des années son style, sa patte, sa signature sonore.
On commence avec la section dynamique, bourrée de sève printanière et de rythmiques supersoniques qui permettent au groupe de dégoupiller soudain, sans crier gare, sur une avalanche de décibels et à Jesper de rugir de ses vocalises d’écorché vivant.
L’opener « Burning Star » propulse le groupe sur les bases d’un panzer lancé à pleine vitesse, basse au clair et riff en étendard. La charge de la division Danoise se permet un break avant que le pont ne relance la machine d’une entrée en matière bien gaillarde. Fort de ce départ tonitruant, D-A-D poursuit sur sa lancée avec un riff en forme de sirène de police sur « The Real Me » dont la ligne de basse tractopelle de l’ange blond Stig Pedersen s’imbibe de la frappe sèche de Laust Sonne. Les frangins Binzer se défoulent sur le refrain, avant que le cadet ne déchire le titre d’un solo fulgurant comme l’éclair. Et la galopade reprend avec « Musical Chairs » et son rythme endiablé qu’un derviche tourneur de l’ordre Mevlevi se délecterait à accompagner. Les guitares dégoulinent plein capot et difficile de ne pas penser à AC/DC sur le lead en toupie de Jacob. Le carré d’as des titres rapides est complété par le vivifiant « Happy Days in Hell » qui fait relativiser la période cynique actuelle, et sur lequel s’invite la guitare au réverb si caractéristique du frangin au chapeau haut de forme, sorte de marque de fabrique de ce dernier. Signalons pour finir, un des points d’orgue de cette galette qu’est « Nothing Ever Changes » dont la garniture frangipane associe un riff brûlant et abrasif comme la pierre ponce, une basse calée sur une horloge atomique et la frappe de cabri du sautillant Laust Sonne. Si vous cherchez la fève, vous la trouverez facilement dans les paroles gorgées de lucidité, dans la mélodie sur-vitaminée et dans le solo qui va rejoindre les confins du firmament.

Personne n’étant prophète en son pays, les titres heavy sont peut-être ceux qui collent le moins au teint de nos quatre vikings. Affaire de goût me direz-vous, je les trouve moins convaincants sur le lourd, finalement. Ou alors est-ce simplement un ressenti à la con, finement…
Pourtant, ils s’en sortent très bien sur « No Doubt about It » : c’est à la fois lourd et sautillant et les sonorités lorgnent très fort vers AC/DC de la grande époque. Ecoutez les chœurs et le mur de guitares. Même constat sur « Time is a Train » à la rythmique grasse qui piègerait facilement le plus farouche des grizzlys. Ajoutez-y une basse ronde, enveloppante et sournoise et deux soli de feu. Cela fonctionne, certes. On remue de la nuque et on tape du pied, certes, saison 2. Et pourtant, la science de la mélodie des Danois et leur aptitude à pondre comme qui rigole des couplets et des refrains «easy listening» est telle que votre serviteur n’a qu’une envie : s’abreuver jusqu’à plus à plus soif de chansons qui prennent aux tripes et remplissent de vibrations primaires. Une crise de manque sans doute…

Quel plaisir en effet d’aborder le registre plus mélancolique de D-A-D. La magie opère à la première note.
Leur art s’exprime tout en toucher sur le splendide « If the World just » qui clôt l’album, transcendée par la ligne vibrante de basse du fondateur gaucher, Stig. Le rythme s’est ralenti comme la mer devient étale après la tempête et les déferlantes de creux et de vagues matérialisées par les torrents de riffs et de décibels du début d’album. La guitare en son clair sur « A Drug for the Heart » nous prépare à l’émotion que dégage la performance de Jesper derrière le micro, parfaitement secondé par les chœurs, et que dire de ce solo du frangin Jacob. A en chialer. Les larmes humidifieront aussi le regard de l’auditeur averti sur la complainte du cow-boy solitaire chevauchant son fidèle compagnon vers le soleil couchant qu’est « The Sky is made of Blues ». Le souffle de la basse à deux cordes de Stig, tel un poumon, s’accouple à son compère de la rythmique et copulent avec les guitares pour accoucher d’un ensemble flirtant avec l’immensément beau, un moment de répit dans un univers de chaos où le moindre repère a volé en éclats. Les paroles claquent au vent, abordant le rêve perpétuel de paix, de vérité et de liberté. « Yeah, the trick is just to hang on ‘till tomorrow, a dreamless sleep is all you’re going to lose, sunshine’s always best to solve your troubles, at night you know the sky is made of blues”.
Fermez le ban, la messe est dite. Ou presque.
En effet, le title track couronne les efforts du groupe en mêlant habilement dans un creuset sorti tout droit des forges de l’enfer un lick de guitare initialement joué sur la pointe des pieds, comme le feraient les barbus de ZZ Top, avec une violente irruption de grosses guitares saturées. Ce contraste entre couplet et refrain vaut aussi pour le chant, tantôt calme au point de filer vers le style crooner, tantôt énervé et plein de gouaille sur le refrain comme si le guitariste-chanteur cherchait vainement à conjurer le sort.

La prière sera-t-elle suffisante pour exaucer tous nos vœux les plus chers ? Sera-t-elle enfin entendue ? Rien n’est moins sûr. L’année qui s’achève sur une succession de pointillés pourrait bien sonner le glas dans les mois futurs à bien des disparitions dans le monde du spectacle. A commencer par des scènes mythiques comme le Mondo Bizarro de Rennes, dont le propriétaire a jeté l’éponge. Quelle sera la suivante ?
Le contexte actuel nous ronge parfois, nous exaspère souvent et ne nous satisfera jamais. Comment ne pas osciller en permanence entre espoir, crainte ou tristesse ? L’attente de lendemains qui chantent et qui dansent, le retour à de folles farandoles endiablées dans des fosses pleines à ras-gueule de passionnés d’une musique euphorisante : autant de versets à inscrire dans cette prière pour les braves.
Priez pour eux, prions pour nous aussi, modestes pécheurs. Que la Vie soit de nouveau vie, cette parenthèse à la mort que chacun parcourt à sa guise.
En attendant, brisons ce silence de cathédrale en savourant cette offrande païenne.



Didier – novembre 2020
A mon père (Avril 1928-Mars 2020)

8 Commentaires

13 J'aime

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darkstef - 04 Décembre 2020:

Super chro pour un super album d'un super groupe tellement mésestimé !

Je n'étais pas convaincu à la 1ère écoute, et puis de déclic est arrivé (comme souvent avec eux) dès la 2è. J'espère pouvoir les revoir un jour en concert...

largod - 04 Décembre 2020:

Merci les amis pour vos retours.

Yes, Zaz, replonge toi tranquillement sur cet album, et tu auras comme Darkstef sans doute le déclic.

Je ne sais plus si Sam le glorifie. Tu le connais, hormis Bonafide, plus rien n'existe à ses yeux, notamment son guitariste barbu au look de viking qui lui envoie des mots doux...

samolice - 05 Décembre 2020:

Que nenni, il n'y a pas que Bonafide smiley. Je l'avais écrit sur le mur, cet album est à mes oreilles l'un des meilleusr skeud de hard roc des années 2000. Ok c'est pas difficile mais quand même.

Comme tu l'assouligné, le groupe envoie un disque varié aux compos catchy (notamment l’entame imparable avec « Burning star », « A prayer for the loud » et « The sky is made of blues ») et deux ballades sublimées par la voix gorgée de feeling de Jesper (« A drug for the heart », If the world just »). Aerosmith peut aller prendre des cours…

Je note juste une deuxième moitié de skeud dans l’ensemble moins accrocheuse que la première à mon goût.

Content de te lire à nouveau, ça m'avait manqué copain! Le retour de la cathédraale hé hé. Merci.

aldo0305 - 13 Décembre 2020:

Bien, je suis plutot fan de leurs premiers albums, mais ç'est un super groupe avec un son d'enfer et avec un chanteur incroyable.

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