Depuis la sortie de leur premier album
On Frail Wings of Vanity and Wax en 2006,
Alesana a désespérément tenté d’enhardir sa musique sur chaque piste dans l'espoir de créer un disque avec assez de profondeur et de créativité qui susciterait l'intérêt des auditeurs et à l'époque ça avait marché. Deux ans plus tard,
Where Myth Fades to Legend n'a pas réussi à capter l'attention de ses auditeurs et est vite tombé dans l'oubli. Cependant, leur troisième opus s’est montré comme un espoir, une renaissance pour le groupe ;
The Emptiness montre
Alesana comme un groupe qui retient l’essentiel et le meilleur de tous les éléments qui ont fait le succès de ses disques précédents, puis les affûte pour créer un son plus mélodique et des ambiances sombres, angoissantes ou faussement joyeuses. Un an plus tard, nous les retrouvons sur un nouveau disque
A Place Where the Sun Is Silent (un endroit où le soleil est silencieux). Alors que je tiens ce disque dans les mains, une question me vient soudain : « Cet album réussira-t-il à surpasser l’excellent
The Emptiness ?».
Tout d'abord, on remarque que le son est totalement dépendant des éléments mélodiques qui servent à créer des nuances, accrocher l‘auditeur lors de refrains sincères et entraînants, et à la conservation d‘atmosphères uniques. Les refrains lyriques sont certainement la plus grande force d’
Alesana et cela se voit aisément lors de l’écoute de titres comme
Lullaby of Crucified ou A Gilded
Masquerade. L'utilisation de soli de guitare sur des morceaux tels que
Lullaby of Crucfied et A
Forbidden Dance est aussi un complément agréable et non négligeable.
Au niveau du chant, on retrouve bien sûr Shawn Milke et sa voix aiguë au meilleur de lui-même, parfois accompagné de sa charmante sœur
Melissa qui l’assistera de ses jolies vocalises sur The
Dark Wood Of
Error, Vestige et
And Now For The Final
Illusion. Bien que le chant clair couvre plus de la majorité des parties vocales, il est impossible d'ignorer les cris de Dennis. Malheureusement on constate que ce disque est beaucoup moins dépendant de lui et parfois ses cris semblent inutiles voire tout simplement ennuyeux. Toutefois il reste présent du début à la fin apportant un peu de violence avec ses cris et ses hurlements dans un monde un peu trop mélodique et poli.
L'album commence donc par une piste au piano qui nous présente le thème de l'histoire. Shawn et
Melissa chantent quand soudain sort de l‘ombre le narrateur qui parlera en italien prononçant la très célèbre phrase de
Dante Alighieri (écrivain italien du XIV siècle, auteur de la Divine Comédie et initiateur de la langue italienne) : « Nel mezzo del cammin di nostra vita mi ritrovai per una selva oscura ». En effet,
A Place Where the Sun Is Silent puise ses thèmes, non plus cette fois de la mythologie grecque, mais dans le premier tome de la Divine Comédie de
Dante Alighieri : L’Enfer. Toutefois au niveau des idées générales on gardera toujours les mêmes idées soit l‘amour, la folie, la mort...
Le second morceau A
Forbidden Dance est très accrocheur et on retiendra de lui son refrain et sa partie aérienne sur le crescendo final au violon. En effet on entendra divers éléments symphoniques qui seront utilisés intelligemment dans la plupart des chansons et se définiront d’ailleurs comme l’un des points forts de l'album. Grâce à l’aide de la symphonie on aboutit à des chansons plus intéressantes (The Temptress,
Circle VII : Sins Of The
Lion,
Labyrinth, The Best Laid Plans Of Mice
And Marionettes et
And Now For The Final
Illusion) où cette dernière crée instantanément une nouvelle dynamique qui maintient l’album frais et léger.
Les titres énergiques, quant à eux, sont coupés de breaks, emplis de dissonance et de lourdeur qui mettent d’autant plus à leur avantage les passages virulent. On retrouve ce petit jeu sur de nombreux morceaux comme
Lullaby Of
The Crucified et
Circle VII: Sins of the
Lion. L’album en lui-même est aussi parsemé de courts interludes purement atmosphériques et narratifs (The
Dark Wood Of
Error, Vestige, Before Him All Shall Scatter et The Wanderer). Désormais chez
Alesana, un Punk Rock (
Beyond The Sacred
Glass) s’accouple à de multiples styles : le Post-Hardcore d’un
Hand In
Hand With The Damned, ou encore le Jazz d'A
Forbidden Dance.
Pour conclure,
Alesana revient avec un quatrième album, un nouveau label, une nouvelle histoire et une nouvelle orientation musicale. Un mixage de Screamo et de Rock Symphonique et Alternatif. Une maturité, des structures progressives et une accessibilité qui fera plaisir aux fans du genre. Le Sweetcore n'a pas finit de faire entendre parler de lui...
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