A Perception of Matter and Energy

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17/20
Nom du groupe Self-Inflicted Violence
Nom de l'album A Perception of Matter and Energy
Type Album
Date de parution 01 Décembre 2009
Style MusicalBlack Atmosphérique
Membres possèdant cet album5

Tracklist

1. Liquids
2. Artificial Phenomenon
3. Eugenics
4. A Mental Cancer II
5. Comfort in Insomnia
6. Realisation

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Self-Inflicted Violence


Chronique @ Razort

30 Octobre 2010
Du gris. Un logo sale, deux nœuds coulants qui y pendent. Une sortie chez Eerie Art Records (Austere, Forgotten Tomb, Enmerkar, Waning). Un nom limpide (Violence auto-infligée). Nous sommes en décembre 2009 (pas en ce moment bien entendu, quoique le temps était le même à l'époque), l'année prend fin, et la bonne humeur avec. Encore un épisode tragique de la vie mis en musique : l'existence elle-même.

Tout commence avec "Liquids". C'est morne. C'est lent, mélodieux, c'est du Black Metal agonisant pur et simple, mais avec quelque chose en plus... Quelque chose qui se cache. Comment décrire ? Une certaine résonance, comme dans le vide cérébral qui nous anime. Vous l'aurez compris, ce jeune duo anglais ne traite pas de la pluie et du beau temps. Simplement de la pluie. Une pluie acide qui se déverse sur l'esprit. Le même effet qu'un Lifelover en plus posé et long, dénué d'alcool, stupéfiants et autres poisons de la société. Les pistes frisent la dizaine de minute, le temps pour nous de nous perdre dans une rétrospection ravageuse.

Comment résumer simplement ? Les thèmes de la maladie et du froid clinique reviennent souvent avec des titres comme "Eugenics" ou "A Mental Cancer II" - titre probablement le plus fort de ce court opus (moins de 50 minutes). Des thèmes propres à l'homme également. Le sentiment de vertige face à l'existence, à la naissance, à la transmission de cette réelle folie qu'est la vie (pour reprendre un certain poète baroque espagnol). Quelque chose qui va chercher loin dans nos cellules une souffrance ici traduite par des cris discrets (assez masqués par la musique), mais également d'une force (car ils savent vous prendre à la gorge) tout à fait remarquable.

Musicalement, ce sont les guitares que l'on retiendra le plus sur ce "Perception of Matter and Energy". Lentes, parfois électro / acoustiques ("Eugenics"), déchirantes, montant dans des notes aiguës pour accompagner ce vomi de noirceur qui sort de la voix du chanteur. On ne sait d'ailleurs pas qui est le chanteur, ou qui sont les membres tout simplement. Leur nom, leur identité toute entière disparaît dans l'imagerie austère et minimaliste de ce concept nihiliste et musical qu'est Self-Inflicted Violence. Un nom qui rappelle assez Totalselfhatred - car au fond c'est aussi de ça qu'il s'agit. Une misanthropie totale, une haine de l'espèce à laquelle on appartient, mais qui paradoxalement nous permet d'exprimer ces ressentis au travers d'une première pièce facilement accessible et d'une excellente qualité.

Laissez-vous bercer par ce son jusqu'au bout (en passant obligatoirement par "A Mental Cancer II"), baissez vos volets, ne quittez plus votre couette, et vous y êtes : la perdition intérieure. Et vous maudirez le Seigneur de vous avoir fait ainsi - ou peut-être le louerez vous ? car au fond il vous a doté d'une audition capable de recevoir une telle œuvre.

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