A Forgotten Tale

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15/20
Nom du groupe Dreams Of Agony
Nom de l'album A Forgotten Tale
Type Album
Date de parution 07 Juillet 2017
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album4

Tracklist

1.
 Prologue of Decay
Ecouter07:22
2.
 The Crown of Fate
Ecouter04:29
3.
 Renascence
Ecouter06:49
4.
 The Moon Spell
Ecouter04:36
5.
 Tears of Oblivion
Ecouter04:21
6.
 The Awakening of Chaos
Ecouter04:30
7.
 The Other Half
Ecouter05:45
8.
 Swords Rise
Ecouter08:45
9.
 A Broken Throne
Ecouter05:00
10.
 Vengeance's Epilogue
Ecouter04:47

Durée totale : 56:24

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Dreams Of Agony



Chronique @ ericb4

15 Mai 2018

L'aventure se poursuit sereinement pour la formation espagnole...

Nous ayant laissés sur une note positive à l'instar de leur EP « The Other Side (Of the Mirror) », le jeune quintet espagnol revient dans les rangs deux ans plus tard, muni cette fois d'un album full length, format encore inédit et déjà appelé de nos vœux. Message aurait donc été reçu par nos acolytes... Inspiré par Nightwish, Dark Sarah, Xandria et Ancient Bards, le combo ibérique poursuit parallèlement l'aventure dans la veine de ses compatriotes Diabulus In Musica et Forever Slave. Ce faisant, nos cinq Barcelonais continuent d'oeuvrer dans un metal mélodico-symphonique gothique un brin opératique doublé d'une fibre prog et d'une touche power plus marquée que par le passé, témoignant d'une belle épaisseur artistique. Est-ce à dire que l'heure serait venue pour nos gladiateurs de faire partie des valeurs montantes du metal symphonique à chant féminin ?

Le temps aurait joué en la faveur de nos compères, ces derniers octroyant à l'instar de « A Forgotten Tale » une auto-production à l'ingénierie du son plutôt soignée, généreuse de ses 56 puissantes et énergisantes minutes et sur lesquelles s'enchaînent sereinement les 10 pistes de l'opus. Corrélativement à l'état d'avancement du projet dont témoigne cette galette, le line-up a subi quelques changements qui en ont défini le contenu. A la barre, si l'on retrouve la frontwoman Leyna Díaz, le guitariste Ruben Burillo et le batteur Arnau Salto, en revanche, le bassiste Ignacio Glenny et le claviériste Miguel Clemente (Tales Of Gaia) ont cédé leur place respectivement à Bran Cantos et Jordi Carrera. Mais là ne sont pas les seuls bouleversements de la formation catalane.

Manifeste enregistré et finement mixé au Nowhere Music par Marcel Graell et mastérisé au Hitmakers Studio par Marco Rostango, à Barcelone, on comprend que le collectif a élevé d'un cran la qualité de sa logistique et densifié son espace sonore ; phases antérieurement réalisées au Sono:corp studio. Cette galette jouit en prime d'arrangements instrumentaux de bonne facture, relevant de la patte experte du guitariste et vocaliste Isaac Solanas (Frozen Shield). Parallèlement, l'axe vocal a bénéficié d'une attention de tous les instants. Ainsi, s'ajoutent les growls saillants de Sergio Ainoza (Age Of Dust) sur « The Moon Spell », la profonde voix off d'Ignacio Glenny sur « A Prologue of Decay », ainsi qu'une infiltrante muraille de choeurs investie sur trois pistes. Une alléchante carte de visite nous intimant d'aller jeter une oreille attentive à la plantureuse rondelle...

Soucieux de se démarquer de l'âpre concurrence agitant ce registre metal depuis plus de deux décennies, l'inspiré quintet se plaît à bouleverser l'ordre habituel des choses, à commencer par l'agencement des morceaux de sa tracklist. Une courageuse prise de risque mais qui pourrait bien finir par faire école...

Aussi, une fois n'est pas coutume, ouvre-t-il les hostilités sur l'une des fresques de l'opus à l'aune de « Prologue of Decay », piste power symphonico-progressive à mi-chemin entre un Nightwish estampé « Imaginaerum » et Ancient Bards à l'époque de « Soulless Child ». Dotée d'une basse vrombissante, d'un tapping martelant mais tout en toucher, doublée de fins arpèges au piano, et mise en exergue par les envolées lyriques de la sirène, cette épique offrande nous réserve en prime une stupéfiante montée en puissance. Ce faisant, elle ne rencontrera que peu de résistance à son assimilation, tout comme « Swords Rise », autre pléthorique message musical de l'opus. Cette seconde pièce en actes, généreuse de ses 9 minutes d'un spectacle haut en couleurs, riche en harmoniques, est un ravissement pour le tympan mais aussi une seconde prise de risque pour le groupe, l'aficionado du genre étant peu coutumier du fait. Seulement, entretenu par une symbiose entre une vague de choeurs et les sulfureuses volutes de la douce, le propos offre en prime un opportun positionnement de ses accélérations et ralentissements, de sémillants ponts technicistes, le corps orchestral finissant pianissimo. On se dit alors que le jeu en valait la chandelle...

Lorsqu'il évolue sur des charbons ardents, le combo espagnol trouve sans mal les clés pour nous rallier à sa cause. Ainsi, on ne passera pas outre l'entraînant « The Crown of Fate » à la fois pour son grisant cheminement harmonique, la qualité de ses arrangements et son bref mais vibrant solo de guitare, et ce, dans la veine de Diabulus In Musica. La ferveur de sa rythmique a pour corollaire les angéliques volutes de la déesse, elles-mêmes corroborées à une chorale aux abois. Dans cette mouvance, on retiendra le vitaminé et ''delainien'' « The Awakening of Chaos » pour ses riffs gras et rageurs, ses couplets délicatement modulés, ses grisants gimmicks guitaristiques et sa seyante ligne mélodique sur laquelle se meuvent les cristallines patines de la maîtresse de cérémonie. Quant aux délicats arpèges du vigoureux et opératique « A Broken Throne », ils sauront s'inscrire durablement dans les mémoires de ceux qui y auront goûté ; à condition, toutefois, de faire abstraction des séries de notes haut perchées dispensées par l'interprète et pas toujours du meilleur effet.

Par moments, nos acolytes ont greffé leur œuvre sur le schéma oratoire de la Belle et la Bête, livrant ainsi une intéressante alternative dark gothique à leur propos. Ainsi, on sera happé par le champ de turbulence que l'on traverse sur « The Moon Spell » ; titre frondeur dans la mouvance de Dark Sarah, avec un zeste d'Anabantha, où se meut un duo mixte en voix de contrastes au faîte de son art ; la soprano, au regard de ses puissantes impulsions, donnant le change à son ombrageux growler de comparse en la personne de Sergio Ainoza. Mémorable instant.

Par ailleurs, nos acolytes multiplient les effets de surprise, qu'ils assument parfaitement et avec quelques réussites à la clé. Dans cette énergie, on retiendra le sculptural « The Other Half » pour ses fringants gimmicks, son insoupçonnée polyrythmie et son rayonnant sillon mélodique mis en habits de lumière par les limpides modulations de la soprano. Cette offrande progressive aux arrangements nightwishiens feint de nous installer sur une langoureuse ballade pour mieux nous secouer le tympan. Et ce, sur fond d'ondulantes nappes synthétiques que l'on croirait empruntées à de grandes productions hollywoodiennes.

Comme touchés par le grâce, nos cinq mousquetaires nous octroient de savoureux moments tamisés, que pourraient bien leur envier leurs homologues, y compris leurs maîtres inspirateurs. Ainsi, l'émotion ne tarde pas à nous étreindre sur « Tears of Oblivion », magnétique ballade romantique aux airs d'un slow qui emballe, dans la droite lignée de Forever Slave. Et que dire de l'émouvant et élégant « Vengeance's Epilogue » ? Cette ballade atmosphérique progressive dissémine d'enchanteresses gammes à la guitare acoustique sur fond de nappes synthétiques tout de soie vêtues. Des couplets sensibles jusqu'au bout des ongles et délicatement mis en relief par d'angéliques volutes prennent l'ascendant. Evoluant dans un bain orchestral aux doux remous dans le sillage de Dark Sarah, cet instant privilégié est propice au total apaisement de nos sens.

Malgré ses mérites, eu égard à certains espaces d'expression, le méfait n'a pu éviter l'écueil d'une désaffection partielle. Aussi, quand le message musical se fait plus complexe, réservant des portées savamment élaborées et finement restituées, il s'avère peu propice à une inconditionnelle adhésion. Ainsi, le mid tempo cinématique et progressif « Renascence » ne se domptera qu'aux fins d'écoutes circonstanciées, et ce, par un auditorat quelque peu aguerri aux longues phases technicistes dont se nourrit cette plage. Arc-bouté sur une rythmique syncopée et fort en contrastes atmosphériques, l'effort laisse néanmoins entrevoir de gracieuses gammes au piano ainsi qu'une belle tenue de note en voix de tête de la part de la soprano. On regrettera toutefois une mélodicité en proie à quelques linéarités, altérant d'autant plus la portée de cette piste.

A l'aune de cette pléthorique et entraînante livraison, le combo ibérique n'a pas plaint sa peine, a fait preuve d'inventivité et nombreuses sont ses armes de séduction susceptibles d'unifier les tendances. Diversifié dans ses ambiances et ses joutes oratoires, enivrant par sa seyante mélodicité, infiltrant au regard de ses portées aux fines modulations, doté d'une audacieuse construction et d'une production d'ensemble rutilante, mais sans lissage excessif, cet opus offre quelques moments de pure jouissance auditive. Et cela, même si quelques bémols viennent ternir le propos et si les impulsions de la déesse sont en proie à quelques irrégularités, et ce faisant, ne sauraient prétendre à une inconditionnelle adhésion.

Quoi qu'il en soit, le club des cinq s'est le plus souvent affranchi de l'étouffante empreinte de ses sources d'influence, et ce, guère plus de quatre année suite à sa création. Un tour de force réalisé par nos acolytes et que d'aucuns parmi leurs homologues pourraient bien leur envier. De plus, recelant ce petit supplément d'âme la rendant d'autant plus attachante, cette galette devrait ne pas laisser indifférent l'aficionado du genre, et, par là même, pourrait bien assurer à la formation espagnole l'accès au rang de valeur montante de son registre metal d'affiliation. Bref, un groupe qui a le vent en poupe...

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