Déterminer avec justesse la nature exacte du propos des Suisses de
Crown Of Glory, alors que les titres de leur premier véritable opus, A Deep Breath of
Life s'enchainaient, fut pour moi d'une complexité étonnement complexe. Et à chaque fois que je crus y être enfin parvenu, un nouvel élément vint me bousculer dans mes certitudes. Néanmoins, le moins que l'on pourra en dire d'emblée, avant donc de procéder à un examen plus détaillé et chirurgical, c'est que ce propos sera animé par ce souci prégnant consistant à mettre la musicalité très, mais alors très en avant. Une musicalité très largement empruntée qui plus est à l'
AOR, au
Hard FM, au Heavy mélodique et, finalement, au
Power Metal. Et d'ailleurs maintenant qu'on en parle qualifier cette expression de Heavy mélodique aux accents
AOR et
Hard FM serait, me semble-t-il, ce qui correspondrait le plus à la réalité. En revanche, pour ce qui sera des groupes se rapprochant le plus de l'art de ces helvète, là encore me voilà dans une position bien inconfortable. Tentons donc, mais sans grandes convictions,
Europe,
Stratovarius ou
Edguy.
Un mélange donc insolite qui, pour peu que vous ne soyez pas allergique à l'extrême harmonie extrêmement travaillée et peaufinée à l'extrême (ça fait beaucoup d'extrémisme pour une formation à la créativité aussi amène), méritent d'être découvert. Et ce d'autant plus qu'Heinz "Henne" Muther et ses acolytes ne tombent jamais ni dans la facilité, ni dans la naïveté crasse et dégoulinante de ces airs candides.
The Calling,
Pathfinder et The
Raven's Flight sont de parfaits exemples de cet inspiration éclectiques décrites dans le premier paragraphe de cet article. Le dernier y ajoute même quelques voix plus graves et sombres qui, loin de donner une véritable obscurité tourmentée à cette piste, lui donnera néanmoins une teinte suffisamment contrastée pour nous séduire. S'agissant d'Inspiration et de ses très jolis breaks au duo piano/voix, j'aurais été tenté de la ranger du côté de ces mouvances si chères aux
Crown Of Thorns et autres
Frontline, mais ce solo très dynamique et, surtout, cette ardeur finale à l'accélération redoutable, presque Heavy Speed mélodique, ne le permettent pas. Un morceau vraiment très réussi soit dit en passant. Tout comme d'ailleurs ce Mirror Mirror très bien construit où l'intensité monte crescendo ou ce Ikarus, lui aussi, pourvu de ces chants plus âpres.
Un autre des pièges que ce sextet lucernois évite avec une certaine aisance sera celui consistant à encombrer son album de ballades. Il ne nous en offrira qu'une seule. Et qui plus en fin d'album. Cela dit, reconnaissons que l'aspect mélodique sera suffisamment présent tout au long de ce disque pour ne pas en rajouter encore avec trop de démonstration de ces sempiternels moments dévolus au sentimentalisme exacerbé.
Pour finir, insistons, une fois encore, sur l'extrême (décidemment) musicalité de cette œuvre qui, sans aucun doute, ne sera pas du gout de tous mais insistons aussi, et surtout, sur la maitrise dont fait preuve ce collectif pour non seulement éviter tous les écueils inhérent au genre mais aussi pour nous en proposer une vision très personnelle inspirée par de nombreuses autres, et le tout avec une cohérence remarquable.
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