A Bit of What You Fancy

Liste des groupes Hard Rock The Quireboys A Bit of What You Fancy
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19/20
Nom du groupe The Quireboys
Nom de l'album A Bit of What You Fancy
Type Album
Date de parution 1990
Style MusicalHard Rock
Membres possèdant cet album59

Tracklist

1. 7 o'Clock
2. Man on the Loose
3. Whippin' Boy
4. Sex Party
5. Sweet Mary Ann
6. I Don't Love You Anymore
7. Hey You
8. Misled
9. Long Time Comin'
10. Roses & Rings
11. There She Goes Again
12. Take Me Home

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The Quireboys


Chronique @ adrien86fr

16 Mars 2012

It’s driving my heels and pumping blood through my veins..

« Newcastle est vraiment une ville industrielle avec un passé dans la construction navale et industrielle bien présent, le tout accompagné du chômage, de la dépression et de la violence… Pour ces raisons je crois qu’il était facile de faire partie d’un groupe « metal » en répondant par des chansons violentes à la société et d’un autre côté, c’était un moyen de s’échapper… » Tels sont les paroles du légendaire Anthony Bray alias Abbadon, percussionniste originel du mythique Venom lorsqu’il s’agit de commenter dans interview inhérente à la sortie du remarquable « Cast in Stone » de 1997 le contexte sociogéographique indispensable à la gestation et à l’affirmation du premier véritable combo de metal extrême de l’Histoire. Si évoluer dans un environnement hostile et déshumanisant peut légitimer une haine irrépressible des valeurs et autres codes établis, naitre et grandir entre les usines et chantiers d’une cité ouvrière ou le seul espoir autorisé s’avère être celui de travailler dur et de se taire face au zèle des classes supérieures peut également donner naissance à une vision de l’existence beaucoup plus légère et qui plus est empreinte d’un certain esthétisme salvateur…

Ayant quitté sa ville natale de Newcastle upon Tyne à l’âge de 17 ans pour rejoindre Londres avec des rêves de gloire plein la tête, le vocaliste Jonathan Gray alias Spike forme en 1984 son groupe de rock n’ roll The Choirboys en compagnie de son colocataire six-cordiste et compagnon d’infortune Guy Bailey d’après le film de Robert Aldritch du même nom sorti en salles obscures sept ans plus tôt. Rebaptisé un temps The Queerboys, Spike et Guy décident fort heureusement d’oublier ce patronyme digne d’un char de la Gay Pride pour adopter celui de The Quireboys avant d’accueillir au sein du combo le bassiste Nigel Mogg (neveu de Phil d’UFO), le claviériste Chris Johnstone et le batteur Paul Hornby officiant alors également dans The Dogs D’Amour. Après avoir roulé sa bosse comme il se doit dans le circuit des groupes amateurs de la capitale britannique et suite à divers changements de personnel qui verront le dénommé Guy Griffin rejoindre le groupe en tant que second guitariste et le légendaire Ian Wallace (ex King Crimson, Bob Dylan, Ronnie Wood, Roy Orbison…) remplacer Hornby derrière les fûts, The Quireboys signe un deal mérité avec EMI qui édite en 1990 le premier full length du combo répondant au nom très british de « A Bit of What You Fancy ».

En vérité, The Quireboys serait-il un groupe suisse ? Spike aurait-il usé de la stratégie marketing en s’inventant une identité rosbeef pour pouvoir mieux vendre son combo et accroitre notablement la crédibilité de ce dernier comme aurait certainement du le faire quelques temps plus tard un certain Gotthard pour faire passer la Kymco 125 qu’il est en Harley Davidson ? C’est une question on ne peut plus légitime qui ne peut que tarauder un auditeur stupéfait à l’écoute des lyrics de l’excellente et introductive « 7 O’Clock » au sein de laquelle les boys vantent les mérites de commencer à faire la fête à partir de 19 h précise… N’y a-t-il pas d’horaires beaucoup plus tardives pour tout rock n’ roll motherfucker qui se respecte souhaitant passer du bon temps et se vider les bourses dans l’entrejambe déjà fort bien abimé d’une jeune strip girl à gros seins mais dépourvue du moindre centigramme de matière grise, une bouteille de scotch (pas le ruban adhésif messieurs les suisses…) à la main, le tout sur fond d’un putain de rock n’ roll bien bad ass poussant irrémédiablement aux vices les plus inavouables et répréhensibles ? Provocation de bonne guerre des fans de Gotthard (désolé, je n’arrive décidemment pas à faire le second T à l’envers avec mon clavier…) à part, « A Bit of What You Fancy » prodigue un hard rock agréablement subtil et raffiné, empreint de cette indéniable et délicieuse « british touch » à laquelle il convient d’ajouter une pincée de piano rock par ci, un zeste d’harmonica par là pour la plus grande satisfaction des esthètes sonores friands de groupes originaux et racés de la bonne époque. Disque à l’énergie communicative indiscutable, le premier opus des Quireboys se veut présenter un aspect relativement festif et enjoué qu’il conviendra d’apprécier au rythme des enthousiastes et groovy « Man on the Loose », « Sex Party » s’avérant être un hymne sleaze par excellence qui ferait presque oublier l’affront des paroles de « 7 O’Clock », « Hey You » et autres « Long Time Comin’ » pour ne citer qu’une paire de petites bombes hard rock d’obédience roots sur lesquelles le timbre vocal éraillé de Spike ne paraitra jamais aussi proche de celui du mythique Rod Stewart.

Bien que semblant être marqué d’un point de vue global d’une personnalité joviale tant dans l’esprit que dans la réalisation musicale et lyrique, « ABOWYF » parait également révéler une identité plus sombre ou tout du moins plus mélancolique notamment grâce à l’excellent piano de Chris Johnstone, trahissant peut être ainsi le background working class de Spike poussant dès lors l’auditeur à percevoir à juste titre une touche, un feeling intéressant et enrichissant de heartland rock à la Bruce Springsteen, John Mellencamp et autres Bob Seger & The Silver Bullet Band dans certains titres traitant davantage des difficultés de la vie quotidienne et de ses désillusions que de l’adage on ne peut plus terre à terre « sex, drugs & rock n’ roll » malgré quelques exceptions sans doute propres à une stratégie de séduction de l’auditorat hair metal/sleaze rock d’un combo commercialisé d’ailleurs outre atlantique sous le patronyme de The London Quireboys. Au chapitre des grands moments d’émotion de l’album, relevons la sensuelle et mystérieuse « Whippin’ Boy » ponctuée de somptueux accents country, la fausse mais très jolie ballade « Sweet Mary Ann » ou encore la magnifique « I Don’t Love You Anymore » ; majestueuse complainte mystique et mid tempo agrémentée de chœurs on ne peut plus harmonieux conférant au tout l'être d'une véritable petite perle de nacre que l’on hésitera pas à s’écouter encore et encore en se remémorant nostalgiquement ses plus belles histoires d’amour. Incontestablement, ce premier full length du quintette londonien recèle de mille et un trésors décelables au gré d’écoutes s’avérant à chaque fois différentes, véritable marque fabrique insoupçonnée des grands disques de rock n’ roll, inclassables et intemporels qui furent, sont et resteront tant que les Bilderberg et autres cercles occultes d’influence choisiront de laisser subsister la basse Humanité avant le Grand Plan Final (GPF). Trêve de paranoïa conspirationniste enfantée par de sulfureuses lectures, « A Bit of What You Fancy » tire sa révérence au travers de la belle, catchy et représentative de l’opus « Take Me Home », témoin d’un Jonathan « Spike » Gray aspirant à retourner à l’essentiel ; une vie simple avec celle qu’il aime.

Inspiré dans son écriture, efficace dans son exécution et on ne peut plus riche dans sa personnalité générale, « A Bit of What You Fancy » constitue un album remarquable de hard rock raffiné d’obédience plutôt roots d’un groupe charismatique qui aurait largement mérité une autre destinée que celle d’une banale « overnight sensation » parmi tant d’autres. Indescriptiblement, ce disque qui atteindra une anonyme 111ème place du Billboard 200 se veut être l’ineffable porteur d’une atmosphère unique dont seules les grandes entités semblent détenir la précieuse recette. Flirtant très dangereusement avec l’appellation de chef d’œuvre, le premier album des Quireboys s’avère être le fruit on ne peut plus exquis d’une démarche originale et racée qui ravira indubitablement les amateurs de hard rock définitivement classieux. A découvrir ou à redécouvrir au plus vite.

10 Commentaires

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samolice - 25 Mars 2012: En tous les cas, bien triste ce qui est arrivé au chanteur.


Zaz, l'album des Dogs d'amour "In the Dynamite Jet Saloon" est une tuerie. Les 4 premiers titres sont autant de tubes imparables.
Chab - 29 Mars 2012: Tu aimes toujours autant Gotthard, hein Adrien :p.

Très bonne chronique mon cher mais je ne connais pas du tout le groupe haha !
MikeSlave - 29 Mars 2012: groupe vu au Wacken 2004 en compagnie de ma conquête suédoise du fest et de verres de Jim Beam...souvenirs souvenirs.
Musique chaude et rock'n'roll.
Beau papier pour un groupe qui me rappelle une période rock'n'roll de ma jeunesse!
ZazPanzer - 12 Juin 2012: De retour après m'être approprié ce disque, j'adore carrément, tout comme le Dogs d'Amour d'ailleurs. La réédition que j'ai achetée est intéressante mise à part les habituelles démos qui pourrissent la fin de l'écoute; le booklet renferme une certain nombre d'anecdotes sur l'enregistrement de l'album à L.A. De même, le disque aurait apparemment cartonné au Royaume Uni, rentrant directement à la seconde place du UK Top 40. Merci encore pour cette découverte.
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