A Aldeia

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13/20
Nom du groupe Malignea
Nom de l'album A Aldeia
Type Album
Date de parution 06 Septembre 2025
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 Laudes (Intro)
Ecouter02:25
2.
 A Dança
Ecouter06:41
3.
 A Bruxa
Ecouter06:00
4.
 A Aldeia
Ecouter06:14
5.
 O Poço
Ecouter06:12
6.
 O Moinho
Ecouter10:50
7.
 O Rei do Inferno
Ecouter06:39
8.
 Vésperas (Outro)
Ecouter02:19

Durée totale : 47:20

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Malignea



Chronique @ ericb4

07 Novembre 2025

Un énigmatique et complexe message musical adressé par le quintet portugais...

Après un troublant et subtil mais tâtonnant premier opus, « Malignea », le quintet portugais parviendra-t-il à relever la barre ? Resté prudent dans sa démarche, car conscient des enjeux et des risques courus à vouloir essaimer ses riffs coûte que coûte, le collectif ibérique ne reviendra dans les rangs que deux ans plus tard, et ce, muni d'un effort de même acabit, « A Aldeia », également signé chez le puissant label portugais Erthereal Sound Works ; ce second album, pour sa part, égraine huit pistes – contre sept pour son devancier – sur une bande auditive de 47 minutes, soit cinq de moins que son aîné. Ce faisant, ce frais arrivage jouit à son tour d'une production d'ensemble de bonne facture, dont un mix bien ajusté entre lignes de chant et instrumentation. Cela étant, ce set de compositions permettra-t-il au combo de rejoindre dès lors le cercle élargi des sérieux espoirs du si couru registre metal symphonique à chant féminin ?

On notera également que le line-up est resté inchangé depuis la sortie de terre du combo, en 2022, à Queluz. Aussi, à bord du navire nous invitent à nouveau la mezzo-soprano au troublant vibrato Isabel Cristina (Insaniae), suivie des guitaristes João Pedro Ribeiro (My Enchantment) et Luís Possante (Insaniae), du bassiste Miguel Sampaio, et du batteur Luís Abreu (Beyond Carnage, ex-Gwydion). De cette indéfectible collaboration naît un second mouvement metal symphonique progressif, dans le sillage de Nightwish, Fortaleza, Elessär et Anabanta. Aussi effeuille-t-on une œuvre aussi pulsionnelle et épique que tourmentée, intrigante et romanesque, faisant montre d'une technicité instrumentale affermie et d'une empreinte vocale aisément identifiable. Est-ce à dire qu'un bis repetita, à l'exclusion de toute autre alternative qui, précisément, conférerait à ce manifeste toute son originalité, serait à l'œuvre ? Mais suivons plutôt nos cinq flibustiers dans leurs pérégrinations...

A l'aune de son prédécesseur, le rideau de ce mouvement s'ouvre sur une laconique entame instrumentale symphonico-cinématique. Toutefois, si l'atmosphérique et progressif « Laudes (Intro) » se voit également instillé d'un fin picking à la guitare acoustique et de chœurs samplés du plus bel effet, il ne décoche par moins de puissants et métronomiques coups de tambour, ce dont était dépourvu « Lasciate Ogni Speranza », son alter ego du précédent effort. Et comme pour s'en distancier encore un peu plus, le combo a souhaité achever sa route comme il l'a commencée ; ainsi, c'est pianissimo que se referme le chapitre, sous l'égide d'un délicat toucher à la guitare acoustique instillant l'a-rythmique et bref instrumental « Vésperas (Outro) ». Mais là ne sont pas les seules particularités de cet opus.

Contrairement à leur premier élan, nos acolytes n'ont pas misé tous leurs espoirs de l'emporter par le biais d'amples pièces en actes symphonico-progressives. Ce faisant, ils parviennent moins malaisément à nous aspirer dans la tourmente, à commencer par la piste la plus abrasive de leur répertoire. Ainsi, «  A Dança » se pose tel un up tempo opératico-symphonique aux riffs acérés adossés à une frondeuse rythmique, à mi-chemin entre Nightwish et Fortalezza ; n'ayant de cesse de nous asséner de virulents coups de boutoir et mis en exergue par les fluides inflexions de la sirène, et en dépit de répétitives séquences d'accords, l'impulsif propos poussera assurément à un headbang bien senti et quasi ininterrompu.

Un tantinet moins magmatiques, d'autres plages pourront non moins nous retenir dans leurs filets. Ce que révèle, en premier lieu, « A Aldeia », mid/up tempo aux puissants roulements de tambour et empreint de jovialité, jouant à plein sur les effets de contraste oratoire pour tenter de nous rallier à sa cause, et ce, en l'absence de l'empreinte oratoire de la maîtresse de cérémonie : aussi, des chœurs d'enfants des plus avenants viennent en contre-point de chœurs d'adultes en voix masculine à la fois martiaux et anxiogènes. Et, en dépit d'une tenace répétibilité des séries de notes injectées, la sauce prend, in fine. Dans cette dynamique, on retiendra non moins « O Rei do Inferno », mid/up tempo au léger tapping, au carrefour entre Elessär et Fortaleza, eu égard à l'infiltrant cheminement d'harmoniques qu'il nous invite à suivre et aux angéliques modulations de la princesse.

Quand ils nous mènent en des espaces plus ouatés, nos compères en profitent pour nous adresser leurs mots bleus les plus sensibles. Ce qu'illustre la ''fortalezienne'' ballade progressive « O Poço » ; recelant un fondant refrain mis en habits de soie par les cristallin vibrato de la déesse ainsi qu'une insoupçonnée et grisante montée en régime de son corps orchestral à mi-morceau, l'instant privilégié ne saurait être éludé par l'aficionado de moments intimistes.

Par ailleurs, comme pour renouer avec ses premières vibes, le collectif nous livre une opulente pièce symphonico-progressive, non sans quelques prises de risques consenties à la clé. Ainsi, l'énigmatique et éthéré « O Moinho » déverse ses quelque 10:50 minutes d'une traversée à la fois épique et romanesque, où variations rythmiques et vocales abondent, la belle délivrant, en outre, de saisissantes envolées lyriques sur le refrain. S'il peut compter sur des arrangements instrumentaux de bon aloi et sur des harmonies agréables à défaut de se faire inoubliables, l'orgiaque méfait se voit cependant desservi par un sculptural pont techniciste aux fades oscillations mélodiques.

Enfin, l'un des espaces d'expression peinera davantage à convaincre de son efficacité. Ainsi, disséminant pourtant de seyants et ondulants gimmicks ainsi qu'un fringant solo de guitare, mais handicapé par une sente mélodique en proie à de persistantes et usantes linéarités, le tourmenté et '''anabanthien'' « A Bruxa » ne pourra prétendre à une inconditionnelle adhésion.

Au final, force est d'observer que de louables efforts ont été consentis par nos cinq belligérants pour éviter l'écueil d'un frustrant bis repetita ; si l'un ou l'autre duo manque toujours à l'appel, le combo livre néanmoins une palette plus étoffée que naguère en matière d'exercices de style. Une ingénierie du son difficile à prendre en défaut, une technicité instrumentale et oratoire bien huilée et des mélodies un poil plus immersives aujourd'hui qu'hier complètent le tableau. Il conviendrait cependant que nos acolytes rendent certaines séquences d'accords plus immédiatement lisibles et qu'ils en viennent à gommer tout bémol ou zone de remplissage susceptible d'affadir l'attention du chaland. Bref, un énigmatique et complexe message musical adressé par le quintet portugais, apte à le compter parmi les outsiders à ne pas négliger, cette fois, soit, à deux doigts des sérieux espoirs de son espace metal d'affiliation...


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