Liste des groupes Hard Rock 21Octayne 2.0

Un Hard Rock à la nouvelle sauce 2.0 avec une bonne dose de technique, une généreuse pincée de FM, le tout passé à la flamme du Prog.

Voilà donc le nouvel et second album des 21Octayne à paraître le 25 septembre. Cet opus, fait à 4, nous est présenté avec une photo et le nom de seulement 3 artistes : Hagen Grohe (chant), Marco Wriedt (guitare) et Alex Landenburg (batterie). En effet, Andrew Lauer, à la basse, a participé à l'enregistrement, mais ne sera pas de la partie pour les futurs lives. Le groupe est en-cours de recrutement d'un nouvel équipier.
Une formation (et une musique) qui fait étrangement penser à la carrière solo de Bruce Dickinson : un très bon chanteur et d'excellents musiciens (de passage?). En gros, mettez quatre chefs étoilés ensemble et demandez leur de concocter une cuisine et une carte 2.0.

Ah oui ! 2.0, est le titre de cet album. S'il fallait l'expliquer, je reprendrais les propos du groupe lors d'une interview faite à la sortie du précédent disque : « Nous aimons toujours nous définir comme faisant du classic rock 2.0 ».
Au menu, nous avons dix titres, auxquels il faut en ajouter trois supplémentaires pour la version « améliorée » : 'When You go' et 'Lost' (en version acoustique) et 'Into the Open', titre éponyme du premier album, dans une version au piano.

A première vue, il serait évident de dire que la recette employée pour le premier album est largement reprise sur ce deuxième.

On démarre sur un 'Devil In Disguise' survolté. Ce titre est-il un clin d'oeil à celui du King, Elvis Presley, ou un début de volonté d'assimiler leur musique à un nouveau rock ? Pour le moment, on notera plutôt une touche de Van Halen de leurs débuts. En aiguisant un peu notre oreille, on attrapera les quelques notes bien connues de l'Antisocial de Trust. Une entrée clairement classique mais assez rafraîchissante.

Puis, vient un ensemble de titres aux refrains soit très accrocheurs, soit au contraire plutôt suaves. Dans la première catégorie, on goûtera 'Take me back' et 'Date With Myself' qui empruntent au Hard FM des années 80. Les ingrédients avancés ici ne manqueront pas de vous faire siffler, voire même chanter. Et puis avec 'When You Go' et 'Love's Just A Heartbreak Way', ils ajoutent une bonne grosse dose de miel. Enfin 'Lost' finit de nous perdre dans un monde saupoudré de Bon Jovi (ou Bonfire). La guitare planante n'en est pas moins du même acabit. Que du « Bon » mais rien de vraiment excitant, si ce n'est une relative modernité. Heureusement que tous ces morceaux ne se suivent pas forcément, sinon vous risqueriez d'être écœurés. Par contre, je dois avouer que les refrains de ce florilège vous marqueront pour un bon moment. Sur ce point, ce qu'avait pu annoncer Hagen Grohe, dans l'interview citée plus haut, se vérifie.

D'un autre côté, il y a 'Take me away' qui est un petit bout de métal progressif dans toute sa splendeur. Et 'Fly With Me' qui est encore plus caractéristique dans le genre. La voix et le technique pourraient faire passer ce titre pour un morceau de Dream Teather.

'The Circle' fait la part belle à la basse avec une jolie présence pendant les couplets alors que la guitare reprend ses droits pendant le refrain. Un passage exclusif d'Andrew "The bullet" à sa 5 ou 6 cordes forme "un cercle stéréo" assez particulier. C'est à ce moment que l'on pourrait se dire que l'album manquerait de titres originaux comme "Dear Friend" ou "My Teddy Bear", remarquables sur leur premier opus.

Mais voilà qu'arrive un peu d'âme et de sensibilité quand on nous sert 'Tale Of A Broken Child'. Y-aurait-il quelque chose de personnel dans cette histoire de presque 10 minutes ? Un titre assez long mais très fouillé où chacun à tour de rôle a son mot à dire. D'abord la guitare sèche (à la manière d'un Stairway To Heaven), puis ensuite la voix et la guitare électrique, épiques comme sur un titre de Maiden. Une partie basse batterie puis le solo de guitare nous régalent avec un passage plein d'émotions. Le nombre de variation est impressionnant. On n'en attendait pas moins d'une formation comme celle-là. Le reste de l'album paraît bien fade à côté de ce final savoureux à souhait.

Avant de faire le bilan pour savoir si nous payerons l'addition, j'évoquerais la pochette du disque. Elle est à l'image de la musique que nous avons pu écouter : mi-épurée et mi-complexe. Pour illustrer, je reprendrais encore quelques mots de Hagen : »... si nous devenons le nouveau visage du classic rock, je veux dire que c'est vraiment quelque chose. Ce n'est pas quelque chose que l'on peut prévoir mais ce serait un énorme honneur d'être appelé comme ça, évidemment. »

Finalement, le 2.0 est-il symbole d'un nouveau concept, ou tout simplement d'un deuxième album ? On peut hésiter car le travail avancé est de bonne facture. Je tiens d'ailleurs à souligner les très bons solos de Marco qui apportent quelques notes du maître Steve Vai. Mais vu sous cet angle, n'y-a-t-il pas un problème à cette recette, relativement sophistiquée, manquant de la pâte d'un jeune chef, certainement plus maladroit, mais qui prend des risques et montre une certaine audace ?

Malgré tout, les promesses sont tenues, avec des refrains entraînants et une musique accessible d'un côté, et des titres plus complexes de l'autre. Un peu déconcertant, mais qui peut plaire à ceux qui aiment varier les goûts et les couleurs dans un même menu. On peut espérer tout de même qu'avec un nouveau bassiste ils trouveront plus d'homogénéité dans l'ensemble de leurs prochaines compostions, qu'ils insuffleront dans leur musique un tour de main particulier et plus original pour monter leur prochaine galette...