Possession, toute jeune formation belge active depuis
2012, composé de Mestema au chant, de Pz. Kpfw à la batterie, de I. Dveikus à la guitare et de V. Viriakh à la basse, n’a pourtant pas chaumé, puisque le groupe a déjà proposé une démo («
His Best Deceit) en 2013, 7" intitulé « Annaliese » en 2014 et, enfin, un Ep nommé mystérieusement « 1585 – 1646 », dernière offrande en date sur laquelle nous allons nous pencher aujourd’hui.
En effet, « 1585 – 1646 » a aiguisé la curiosité de votre serviteur et, après une enquête peu évidente, il en ressort que ces dates correspondent à la naissance et à la mort d’Adrienne d’Heur, qui fut brûlée vive à Montbelliard après avoir été accusé de sorcellerie, malgré la proclamation continue de son innocence. Chaque morceau que renferme cet Ep représente une étape différente amenant à la mise au bûcher de cette dernière. L’artwork, très réussi, signé Chris Moyen, représentant le Diable en armure, tenant un enfant prêt à être sacrifié, est très représentatif du contenu de ce disque.
Contrairement à ses nombreux congénère du style qui attaquent bille en tête,
Possession choisit de prendre son temps et d’installer patiemment son atmosphère sinistre avec «
Obscurity – Visitation », premier morceau et pavé de plus de neuf minutes, qui se décomposent en trois parties. La première, introductive, met en place une ambiance médiévale obscure, à base de bruitage de vent, d’orage, de pluie, de tocsins, de hennissements de chevaux, de chants monastiques, qui seront suivis d’un riff sinueux et inquiétant, parsemé de quelques coups de grosse caisse, montant crescendo (deuxième partie), avant que l’attaque frontale ne soit lancée de manière furieuse. La rythmique y est alambiquée, le riffing est simple et efficace, le chant littéralement aliéné, le tout rehaussé d’un solo qui témoigne d’une qualité technique bien présente chez
Possession.
« 1585 – 1646 » est un condensé de haine malsaine et, tous les morceaux sont du même caveau, les parties hystériques se succèdent avec une efficacité redoutable, pénétrant votre cortex avec une facilité déconcertante. Afin de rendre son propos moins linéaire,
Possession se fend de quelques breaks lourds, puissants et massifs, très bien sentis, donnant encore plus d'impact à la musique développée sur « 1585 – 1646 » comme sur «
Ablaze » dont le second chapitre est d’une lourdeur poisseuse fortement propice au headbanging, cela sera également le cas sur «
Ceremony » dont les couplets mid-tempo pesant en sont une preuve irréfutable.
La production très brumeuse et au son charbonneux signé Phorgath de
Enthroned n’est pas étrangère à la sinistrose qui se dégage de ce Ep, elle réussit néanmoins le pari de conserver un caractère old-school bien prononcé tout en restant assez claire pour être parfaitement audible, ce qui, dans le genre, n’est pas une mince affaire.
Cependant, « 1585 – 1646 », malgré son titre énigmatique, ne brille pas par son originalité, il est en est totalement dépourvu, ne tenons pas grief de ce défaut puisqu’ici, ce n’est certainement pas le but recherché. Mais une récurrence de certains accords qui tourne en boucle comme ceux de « Guilty » par exemple amène, sur la durée, à une lassitude certaine, la simplicité n’excluant aucunement la variation, rendrait de ce fait, son propos moins linéaire.
Au final, « 1585 – 1646 » est doté d’un fort pouvoir addictif, vous serez possédé et happé par une atmosphère morbide, sombre et malsaine.
Possession respire l’authenticité et sa musique pue la mort par tous les pores. Cet Ep se révèle bien supérieur à « Annaliese » et nous mets la bave aux lèvres quant à la sortie éventuelle d’un prochain long format.
Tout juste découvert, tout de suite acheté !
L'atmopshère est présente, la production est réussie et les compos sont originales (la dernière piste est superbement entraînante dans sa dernière partie). Du déjà fait ? oui en mieux fait !
Par contre, au vu du commentaire de Goatpheonix, je pense qu'il y a erreur sur la marchandise. Je ne considère pas Possession comme un groupe de Black Death ... effectivement comparé à Embrace of Thorns, Possession manque évidemment de puissance et de bestialité.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire