Issu de la bouillonnante scène Chilienne, voici un disque qui fera sans doute date dans le petit monde du thrashmetal. Parkcrest est un quatuor né au début de la décennie, auteur d'une poignée de demos et d'un seul album jusqu'à la sortie (enregistré en 2018 et jusqu'à lors uniquement disponible en dématérialisé, mais sorti en 2020 chez le sélectif label Chinois
Awakening Records, pour le format physique) de ce ..
And That Blue
Will Turn To
Red. Mené par Javier Salgado, Parkcrest officie dans un registre thrash école Sud-Américaine de la seconde moitié des années 80. Pour faire simple, le Schizophrenia de
Sepultura auquel il est impossible de ne pas penser au détour des sillons. Un peu le petit cousin du fabuleux Experiment of
Existence des compatriotes de
Ripper, pour rester au 21ème siècle.
Le tableau posé, le CD aussi, impossible de ne pas se faire happer par les rythmiques brutales assénées par Parkcrest. Ebouriffant, vif, acéré et à l'aura bouffée par le sentiment d'urgence déployé par les vocalises crachées de Salgado (ici aucunement doublées, monocordes ou trafiquées, et c'est ce qui fait son charme, tant le hurleur s'époumone sans économiser ses cordes vocales soumises à rude épreuve), les plans et boucles qui parsèment chaque composition donnent un vrai corps à chaque morceau. Chaque titre est farci de riffs, breaks, passages plombés et accélérations subites, donnant ce sang frais à l'album, à aucun moment redondant. Evitant la complexité d'un
Vektor ("Midnight
Chasm", ou "
Possessed By
God", comme sortis d'un vieux
Kreator), par une musicalité bien sentie, et sans jamais omettre l'agressivité propre au thrash le plus virulent.
Notons de nombreux riffs atomiques tout au long de l'œuvre, dignes du meilleur de
Ripper/old-
Sepultura (à 3'20 sur "Darkest Fear", "Midnight
Chasm" à 1'50", "Tired
And Guilty" à 1'34" ou des moments de pure magie musicale (les fabuleux soli de "
Punished In
Life" à partir de 1'42" de la paire Salgado/Armijo, la partie de basse au cœur de "
Possessed By
God", les soli de twin-guitars éparpillés ça et là tout au long de l'album). Notons aussi un fabuleux instrumental ("
Dwelling of the Moonlights"), judicieusement placé au cœur de l'album et pétri de classe - on pense aux grands instrumentaux de l'âge d'or de l'exercice type "
Inquisition Symphony" (Le Sep' de 1987). Enfin, si quelques titres ne sortent pas particulièrement du lot ("
Hatred 'Till
Die" et grosso modo un dernier tiers d'album moins marquant, nonobstant un titre final éponyme de grande classe, seulement gâché par son fade-out maladroit), il n'en restent pas moins de belle tenue et ne gâchent en rien l'ensemble, au format idéal (une mi-temps entière de foot, arrêts de jeu inclus)
A mettre pas bien loin aussi du premier
Obliveon, par cette profusion de riffs assemblés avec talent et le sentiment d'être toujours sur la brèche en refusant la méchanceté seulement basique, mais sans réellement manger dans l'écuelle du techno-thrash/death, cet album qui fut produit en format physique sous la pression des fans constitue une petite pépite dans le genre (
Mortal Scepter rôde, pour rester en France, par exemple). Ni trop ambitieux, ni simpliste (loin de là), Parkcrest est de ceux qui pourront réconcilier les fans de thrash barbare avec les adeptes d'un style plus évolué et exigeant, sans jamais trahir le genre, ni sacrifier l'un sur l'autel de l'autre.
Tiens ça me rappelle un skeud que j'ai acquis ya pas très longtemps ;-) je t'en remercie d'ailleurs car ce skeud est une tuerie ! Tout est dit dans cette belle chro ;)
Très bon album que je ne découvre qu'aujourd'hui, très belle chro qui résume bien l'oeuvre, un disque bien mené techniquement et avec une belle énergie thrash ! Le titre instrumental est jouissif et permet de faire une jolie pause au milieu de cette furie.
Oui encore bien méconnu. Sympa que ça te plaise, pas simple a choper de mémoire
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