La péninsule hellénique a donné naissance à une scène Black
Metal d’obédience très mélodique, emmenée par les inévitables
Rotting Christ qui en ont grandement défini les contours, il en va de même pour la scène Death
Metal, plus épique, subtile et mélodique que celle des autres pays phares en la matière,
Nightfall faisant d’ailleurs le lien entre les deux scènes en début de carrière. Mais
Embrace Of Thorns, fondé à la toute fin des 90’s n’a cure de l’historique de son pays en la matière, et tel un agitateur qui ne veut pas se conformer à la tradition, débarque avec ses clous, ses capuches et ses lunettes de soleil en crachant un bon glaviot sur cette scène immaculée comme les colonnes du Parthénon à la grande époque… Ainsi après quelques démos ignobles (dans le bon sens du terme), le duo grec propose un premier album intitulé …For I See Death in Their
Eyes… (2007).
Clairement les vieilles ruines pour touristes, les récits d’Homère, la philosophe de Platon,
Zeus, Athéna, Hercule ou les mecs qui dansent le sirtaki en toge entre deux compositions de riffs folkloriques (comment ça
Kawir ?),
Embrace Of Thorns s’en tape, leur Black
Metal à eux c’est plutôt
Blasphemy,
Corpse Molestation,
Archgoat ou la vieille scène brésilienne early
Sepultura, Sarcofago,
Holocausto et compagnie, bref,
Satan. D’ailleurs Sempiternally Cursing the Weak a un gros côté
Morbosidad avec des guitares impitoyables et un chant avec de la reverb à mort.
Passionate
Destroyer montre que malgré un son et une exécution sauvages, ça joue carré, en particulier avec un batteur à l’aise niveau blast-beat et avec une caisse claire très agressive comme il se doit.
Les courts interludes systématiques donnent un aspect ritualiste à l’ensemble, sorte de mini prière au démon avant de sortir l’artillerie et procéder au sacrifice. D’ailleurs même dans les noms des musiciens ça sent
Blasphemy, ce n’est pas la guitariste / chanteur «
Herald of
Demonic Pestilence » qui dira le contraire. Il est en revanche inqualifiable que ce ne soit pas Chris Moyen qui ait dessiné la pochette, mais le style est approchant (je parle de la pochette de la première édition CD, la mienne).
Those Tiresome Intruders fait partie des titres qui tirent réellement le disque par le haut, avec son riffing inspiré, son chant invocatoire, ses accélérations imparables et son final
Doom / Death bien poisseux.
Même si
Embrace Of Thorns ne réinvente rien ici, ce premier album, le plus raw de leur discographie, détonne particulièrement en Grèce et fait tout simplement le taf via une antithèse des habitudes Black
Metal du pays.
BG
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