Tout se perd, la Grèce qui était jadis le refuge des combos Black et Death les plus subtiles et mélodiques (
Varathron,
Necromantia, Septic
Flesh,
Rotting Christ,…) est devenu un repère de bourrins fins comme du gros sel (
Inveracity,
Burial Hordes,…).
Embrace Of Thorns fait partie de la seconde catégorie avec en sus un côté satanique très marqué. Après un premier album d’un Black / Death de bonne facture mais manquant un peu de consistance,
Embrace Of Thorns largue une véritable déflagration nucléaire sous la forme d’un deuxième album nommé
Atonement Ritual (2009).
Après avoir produit l’excellent
Graves of the Archangels de
Dead Congregation, Yosuke le boss de
Nuclear War Now semble avoir trouvé le filon du
Metal extrême raw et brutal au pays de Hadès, comme le combo cité si dessus,
Embrace Of Thorns laisse entrevoir une nette influence
Incantation, cependant contrairement au groupe de
Anastasis Valtsanis,
Embrace Of Thorns lorgne franchement vers le Black
Metal, et pas celui des trémolos norvégiens, le combo emmené par le guitariste
Herald Of
Demonic Pestilence (ils ne savent plus quoi inventer comme pseudos…) évolue dans un registre raw et sans pitié dans l’esprit de
Beherit, voire
Black Witchery sur les titres les plus rapides.
La pochette minimaliste et on ne peut plus blasphématoire ainsi que la très occulte intro His Bloodstaind
Claws Of
Victory, installent l’auditeur dans les ténèbres et les abysses suintantes, ce dernier prend d’entrée en pleine face le très brutal
Atonement Ritual dominé par le matraquage en règle du batteur, les riffs Black / Death empruntant autant à
Archgoat qu’à
Incantation et les vociférations d’outre tombe très efficaces du bassiste et du guitariste (les deux se partagent le chant). Les sample en interludes réguliers entre les titres ainsi que les soli courts, simples, et empreints d’une malignité certaine, renforcent également le côté diabolique de la musique de
Embrace Of Thorns.
Le disque oscille ainsi tout au long entre le Black (
Nemesis Of
Impurity) et le Death (
Hymn to
Triumph and Treachery) sans jamais baisser d’intensité. La volonté du trio pour déployer des atmosphères sombres et oppressantes est manifeste et les bougres réussissent l’entreprise haut la main, notamment au travers du vicieux
Tombs Of The Desecrated Zealots ou encore du dévastateur Ceremonial Rites Of
Fornication magnifié par un chant de possédé.
Pas forcément très innovateur au final,
Atonement Ritual propose cependant un Black (ou un Death, chacun aura sa petite idée là dessus)
Metal sombre, puissant et authentique, sans verser dans la barbarie instrumentale ni la production « 3 pistes dans ma cave ».
Proche musicalement de la scène US,
Embrace Of Thorns peut constituer un excellent palliatif à une overdose de trémolos norvégiens, une sorte de version Black
Metal de
Incantation. Avis aux amateurs.
BG
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