A la fin des années 90 le paysage du
Power-Speed-
Metal à l'européenne, vient de subir une profonde mutation. Un changement radical, une véritable révolution amorcée par la sortie du premier opus des Italiens de
Rhapsody, Legendary Tales. Les yeux du monde entier se tournent alors vers l'Italie, que beaucoup avaient injustement ignorés jusqu'alors. Soucieux de tirer le meilleur parti de cette situation le label transalpin Underground Symphony se met à sortir tout ce qui ressemble, de près ou de loin, au groupe de
Luca Turilli. Donnant au genre ces pires heures, la maison de disque va, en effet, noyer le marché sous une multitude de formations souvent moyennes, parfois bien pires mais rarement bonnes. Le critère le plus important étant, bien évidemment, de plagier le plus fidèlement possible les formidables instigateur de ce renouveau. Ambiance médiéval, flûtiau, intro narrative, et double grosses-caisses étant sinon obligatoire, ardemment souhaité.
C'est dans ce contexte que sort en 1999 le premier album de Pandaemonim intitulé …
And The Rune Begins To Pray. Lorgnant très honteusement sur leur grand frère, mais pas forcement ceux qu'on croit, ce collectif nous livre une œuvre sacrifiant largement à tout ce qui fait déjà les clichés d'un genre pourtant jeune. Au-delà des qualités indiscutablement médiocres de morceaux inspirés par le meilleur de cette mouvance (
Rhapsody) et par son meilleur plagiat (
Shadows Of Steel) il est pourtant très difficile de défendre cet albums et ces chansons convenus tel que The
Alchemist, Wing s of The
Winds. Beaucoup trop de morceaux nous laissent ici un sentiment acerbe de déjà entendu.. Et comme si tout ça n'étais pas suffisant,
Pandaemonium y rajoute une couche supplémentaire d'ennui, en nous proposant des instrumentaux et autres intros narratives aux longueurs assommantes. Birth Of The
Fallen Angel, The Light; anéantissent, du même coup, tout désir de sympathie de l'auditeur qui avait jusqu'alors déjà eu du mal à trouver ce disque agréable.
Mais au-delà du peu d'intérêt que suscite cet opus et de ces quelques trop rares bon moments (Lone
Warrior,
Pandemonium,
Sabbath Day) où le groupe tente d'affirmer de manière trop succincte et trop timidement son identité propre; il y a bien pire. Le groupe souffre, en effet, de ce mal commun à un certain nombre de ses camarades. Il n'a, lui non plus, pas su trouver un vocaliste à la hauteur de ses grandes ambitions. Et, in fine, la manière caricaturale et crispante dont chante Daniel Reda est tout simplement insupportable.
Lorsque l'album s'achève, enfin, sur un summum de platitude, un instrumental de plus de 3 minutes 30, version de The
Alchemist au piano, le sentiment amer d'avoir bu ce nectar aigre jusqu'à la lie est tenace.
En résumé nous voilà avec un disque moyen, aux compositions moyennement inspirées par d'autres groupes, avec un chanteur loin d'être à la hauteur, sur lequel il est difficile d'avoir un minimum d'indulgence.
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