Bienvenu au Jas'Rod, salle située aux portes de Marseille. Presque perdue « au bout du chemin » c'est un lieu ou commence à s'égarer des groupes sérieusement intéressants. Pain, Katatonia, Nashville Pussy, Eths, Blues Pills, Myrath, la liste est longue pour cette année 2016, et encore j'en oublie surement. Et je ne cite que les groupes qui se sont déjà fait un nom dans le monde du Rock ou du Metal. La régie son, comme une vigie, fait face à la scène aux dimensions pouvant accueillir sans problème des formations aussi diverses que variées. Pour ce soir, pas besoin de tout l'espace car nos deux premiers groupes restent classique avec des quatuors, et notre tête d'affiche ajoutera un cinquième compagnon pour nous délivrer le son tant attendu. La scène accueillera d'ailleurs chaque groupe avec une batterie différente. Celle de Sidilarsen est de toute évidence en toile de fond, couverte par un tissu noir. Comme le décor d'un théâtre sombre, deux autres draps noirs forment deux très grands rectangles de chaque côté du monstre de peaux et de métal qui sommeille.
Digital Nova
Les fans de Digital Nova sont venus en nombre pour découvrir sur scène leur dernier album "Orphelins". Ils ont bien fait, car ils nous donneront ce soir neuf des onzes titres de leur dernier né. Et de quelle manière ! Le bassiste assure sa présence et nous donne tout loisir d'apprécier son travail. Dés lors que le guitariste fait planer un solo, toute l'ampleur de l'instrument grave projette le rouge qui l'habille. Rouge, tel les cheveux de la batteuse entourée des projecteurs utilisés pour le clip qui illustre à merveille l'âme de nos quatre enfants du sud. Ces lumières de part et d'autre la mettent en valeur du plus bel effet. Il semblerait qu'elle soit la seul à revêtir la tenue de scène ce soir.

Chemise blanche et petite cravate noire oblige ? Mais c'était sans compter sur la chaleur qui monte dès le deuxième titre, pour que les hommes debout n'enlèvent leurs pulls gris pour nous faire découvrir les tenues qu'ils arboraient ici même lors de la première partie de Mass Hysteria en février. Tel que dans le clip de "Immortels", ils se dévoilent au fur et à mesure... L'ambiance et le feu de la musique est à son paroxysme lorsque l'alcool noyé dans les paroles de « Le monde est beau » nous montre cette nuit, leur univers sous un aute jour. Puis, alors qu'ils s'apprêtent à nous livrer "A son instinct", le chanteur prend la parole pour décrire la force des images face à des drames qui se jouent dans le monde. "Mauvais dans les discours de politiciens", tel qu'il nous le dit, c'est avec son chant et ses cris qu'il saura mieux faire passer le message. Pour témoin, ce titre et surtout ces quelques mots qui résonnent encore dans notre tête le lendemain matin: "la vie n'a pas de prix !"

Set List :
La peur – Un monde parfait – Esclave et maître – Sous les cris – Les dés sont jetés - Personne - Le monde est beau - Immortels - Pas assez - A son instinct - Détruire / Souffrir
Babylon Pression
Issu d'un collectif presque oublié, dont faisait, à son epoque, parti Dagoba, Babylon Pression est également un enfant de Marseille. Presque oublié, il est tel un dynosaure fossilisé. Lorsque les quatre gars commencent leur set, le ton est donné. Un Hardcore aux reflets Punk attaquent nos tympans avec des textes criés et des rythmiques assassines. La revendication et les mots provocateurs sont la pour vous faire réagir et sauter tel le chanteur. Un véritable Zébulon prêt à s'entortiller dans le fil de son micro. De « Allez vous faire foutre » à « La boîte à partouze », nous ne serrons pas épargné par un chanteur généreux de mots qui siffleront aux oreilles de toutes et tous. Même à celles de notre plus jeune et petit Metaleux ce soir, n'ayant pas encore atteind un mêtre de haut.

Heureusement que la folie qui transpire des instruments et la fureur qui explose dans la voix ne permet pas de tout comprendre. Le changement arrive avec une voix feminine sur scene pour un titre ou le chant se fait bousculer par un scream tortueux. Les décibels montent plus côté musiciens que côté publique, en témoigne les petits écrans arborant des chiffres vert. Alors que dans salle on tourne autour de 100, sur scène, on les dépassent alègrement. Cette prestation haute en couleurs se termine « sur les barricades », histoire de nous rappeler les différents groupes Punk qui ont bousculé nos années 80. Ce soir, nous avons eu droit à cinq titres du nouvel album à sortir en 2017, enfin, si on en croit le chanteur...le bassiste ayant l'air moins sûre. Mais pas d'inquiétude, on reparlera probablement de ces fougueux l'année prochaine dans ces pages...

Set List :
J'arrive quand j'arrive - Allez tous vous faire foutre - Les banquiers vont sauver ta vie - Voila plus de 30 ans - Toutes des mères sauf ma pute - Champagne - Verse ta Javel feat Elow - La pinte - Seul parmi les autres - La boite à partouze - A force d'y croire on meurt déçu - Des tazers et des pauvres - La France a peur
Sidilarsen
Le noir a envahi la salle alors que nos regards scrutent la scène, deux yeux fermés illuminent les écrans de part et d'autre de la batterie au centre. Lorsque le yeux s'ouvrent, le rouge tombe sur Sam installé derrière ses futs martelant déjà un rythme accompagnant les samples qui tournent dans la salle. Alors que le premier titre passe sans crier gare, les deux suivant frappent fort avec deux hit de Sidilarsen en puissance. Il aura bien fallu cette entrée en matière pour que Didou, ne commence à se déchaîner, micro en main, et nous montre ce monde qui se cache derrière leur mur du son. Avec Viber, équipé de sa guitare aux micros orange, ils forment un duo aux voix totalements complémentaires. Les titres s'enchaînent aux lumières des écrans qui illustrent à merveille des titres tel que « Guerres à vendre ».

C'est lorsqu'apparaissent les barbelés que le chanteur demande à la foule de se séparer en deux pour symboliser le mur de la honte, « comme on peut le voir en France et ailleurs ». Ils nous dit que nous pouvons le briser à son signal, pour nous retrouver ensemble au centre de la musique. Un grand moment avant un intermède du plus bel effet avec un solo de batterie qui ravira votre serviteur. Puis arrive le moment de dancer avec le groupe et notre plus jeune fan qui montera sur scène pour sauter au rythme du dernier single des Sidilarsen. Alors que la salle s'habille de bleu, le plus bel effet arrive sur les écrans alors que nous sommes pris entre « Fluidité » et vibrations électrisantes. Le groupe revient après un rappel pour finir en beauté avec un titre qui restera dans la tête de tous en sortant de la salle. En effet, nous avons chanté comme des dingues « Nous sommes des milliards », même si certains ne connaissaient peut-être pas ce titre avant d'entrer.

Set List :
Intro – Retourner la France – Back to Basics – Spread It – A qui je nuis me pardonne – Guerres à vendre – Le meilleur est à venir – Walls of shame – Solo de batterie – On en veut vncore – I Feel Fine – Dancefloor Bastards – Frapper la terre – Fluidité – Comme on vibre – Des milliards
Prochaine date à retenir au Jas'Rod : Asking Alexandria.
Photos : FredB Art





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