Les premiers pas foulés. Toujours la même chose, d’autant plus que peu de choses ont changé depuis l’année dernière, si ce n’est l’imposante Gardienne des Ténèbres qui remplace le flambeau géant. Pour le reste, on repart sur des bases identiques, des distances identiques et un site globalement aménagé de la même façon. Autant dire que je suis en terrain connu et que je vais tranquilement faire un tour mais en sachant rapidement où je vais … Welcome to Hell ! [Par Eternalis]
Bleed From Within
Les écossais foulent la Mainstage 2 en premier pour cette année 2024 du Hellfest et livre un metalcore dans l’air du temps, avec des riffs efficaces et une alternance de voix claires et hurlées comme les maîtres du genre savent le faire. Rien de fondamentalement neuf ni innovant mais efficace pour démarrer les hostilités.
Kerry King
Après un Ice Nine Kills haut en couleur et en costumes pour un nu metal made in 90 (ringard et ado donc), le géant du thrash américain présentait son projet solo bien entouré de Phil Demmel (ex-Machine Head) et du chanteur de Death Angel. L’accueil réservé au guitariste de Slayer n’a pas tardé puisque le public s’est rapidement enflammé jusqu’à un Raining Blood dont le début a laissé une clameur dans tout le festival. Culte, comme toujours, et inoxydable.
Babymetal
Un des nombreux groupes controversés de l’année mais je dois admettre plutôt aimé certains albums studios et j’étais curieux enfin de voir le résultat sur scène, en live.
Quelle déception. Des musiciens plantés au sol, zéro charisme, un son horrible (la batterie creuse au possible, des guitares molles et un chant noyés dans le tas) et surtout des chanteuses, “Su-Metal” en tête, totalement à côté de la plaque. Même en adorant la culture japonaise et kawai, ces chorégraphies au millimètre ne prennent pas, le chant est massacré et surtout, l’absence total de communication avec le public n’aide (ce ne sont pas les trois mots lancés en anglais qui changent quelque chose). “Babymetal Death” perd tout son impact, surtout que le chant extrême n’est même pas assuré, “Karate” n’a plus aucune impression de technicité ou d’impact, “Metal!!!” avec Tom Morello en video est affreuse et je n’ai toujours pas compris pourquoi “Ratatata” avec Electro Callboy a mis 3min à se lancer alors que le tout est en voix samplés, elles-aussi tellement noyés qu’on distingue à peine qu’elles existent si on ne connait pas le titre.
“Gimme Chocolate” pourtant “culte” ou “Road to Resistance” à l’époque avec Herman Li ne sauve ce concert d’une véritable catastrophe, même en aimant à la base. Le mot de la fin à un gars du public qui crie “Et bien c’est mauvais les enfants”. Amen.
Setlist : Babymetal Death / Distortion / PA PA YA !! / Metal!!! / Karate / RATATATA / Gimme Chocolate / Road to Resistance

Megadeth
Après une excellente éditon 2018 et un concept exceptionnel en 2022, Dave Mustaine est encore de retour dans un Hellfest qu’il commence à connaitre comme son jardin. Si la conférence de presse annulée pouvait être un premier indice (pour chaleur alors qu’il faisait bien moins chaud que les années précédentes), le début de concert par la titre éponyme du dernier disque ne fut pas pour rassurer. Un son efficace (sans être grandiose, même si c’était le jour et la nuit après la catastrophe Babymetal) mais un Dave arrivant à peine à articuler, très peu audible (moins que d’habitude, c’est dire !) et surtout ne bougeant que bien peu. Heureusement que son line up essayait de donner le change, notamment un Teemu Mäntysaari très à l’aise et de loin, qui ressemble à s’y méprendre à Kiko Loureiro (même gestuelle, même type de Ibanez et un jeu assez similaire). Si le plaisir d’entendre un rare Kick the Chair aura été à peine gâché par un certain manque de précision, ça semblera encore plus flagrant sur le supersonique We’ll Be Back qui aura manqué du tranchant aride de sa version album. Même le classique français A Tout le Monde aura manqué de la majesté habituelle …
Pas de Hangar 18 cette fois, mais un Peace Sells et Holy Wars pour terminer un show en forme d’obligation contractuelle. Loin d’être inoubliable.
Setlist : The Sick, The Dying … and The Dead / Rattlehead / Kick the Chair / Skin of my Teeth / Tornado of Souls / A Tout le Monde / We’ll Be Back / Mechanix / Symphony of Destruction / Peace Sells / Holy Wars

Shining (NOR)
J’aurais bien aimé regarder Dark Tranquillity mais j’ai fait le sacrifice pour profiter de Shining en barrière, observant dans un angle improbable le groupe suédois qui semblait en pleine forme, emmené par un Mickael Stanne très en voix.
Que dire ? Peut-être mon concert du festival. Intégralité de Blackjazz, dans l’ordre, les norvégiens ont donné un concert impressionnant de charisme, d’intensité hypnotique, avec un son phénoménal et une présence magistrale d’un Jurgen Munkeby omniprésent, chanteur, harrangueur, guitariste et saxophoniste pour surprendre même ceux ne s’attendait pas à ce déluge expérimental et industriel. On remarque que certains titres sont plus chantés qu’avant, notamment Fisheye qui prend une nouvelle coloration. Mais la violence d’un Madness and the Damage Done pour ouvrir le concert ou la suite des Exit Sun a rapidement mis tout le monde d’accord. Puis ce fut les moments les plus expérimentaux, notamment Blackjazz Deathtrance qui semble se répéter à l’infini, le génial et tortueux Omen ou encore ce fameux 21st Century Schizoid Men pour finir le concert.
Un concert difficile à raconter tant il fallait le vivre, démontrant une fois de plus que Munkeby est vraiment un artiste pas comme les autres. Un grand moment.
setlist : Madness and the Damage Done / Fisheye / Exit Sun pt I / Exit Sun pt II / HELTER SKELTER / Madness and the Damage Done pt II / Blackjazz Deathtrance / Omen / 21st Century Schizoid Men
Enter Shikari
Seul concert pour moi sous la Warzone, puisque le hardcore n’est, comme tout le monde sait, loin d’être ma tasse de thé. On peut presque s’étonner de voir Enter Shikari sur cette scène (quoique la filiation en début de carrière est évidente même si le caractère très hétéroclite du groupe l’en a éloigné avec le temps) mais je préfère les voir en cloture ici qu’à 16h sur la Mainstage tant la scénographie, les lights, les écrans et le visuel auront été un point fort faisant de ce show l’un de mes préférés du festival (juste après Shining, quel début de fest’ !). Un Rou Reynolds qui ne tient pas en place, qui entre tout seul sur scène, sans intro ni rien, pour faire à capella “System …” avant que Meltdown ne nous cueille comme il se doit !
“Vous avez survécu au jour 1 ! bravo ! Enfin presque. Presque. PRESQUE” en hurlant comme un forcené !
Le gars chante, danse, rap, hurle, saute partout, rend dingue la sécu en allant devant la fosse et se barre carrément en courant à l’autre bout du public pendant “Bloodshot” pour ensuite chanter “Satellites” au milieu du public, fendre la foule en deux dans l’autre sens pour revenir, balancer ensuite son pied de micro par dessus la barrière pour que la fosse hurle avec lui pour ensuite à plusieurs mètres de haut sur une structure metallique. J’ai même lu sur les lèvres un des gars de la sécu dire “qu’est-ce qu’il fout encore ?” un brin dépité ! Mais le gars est entier, il se donne à fond et dans un immense respect avec le public, effaçant par la même occasion des musiciens beaucoup plus discrets. Un énorme concert, varié, plein de poésie, d’électronique, de rage et de talent venant de tous les horizons, loin du metal traditionnel.
Une immense claque avant de dormir, se terminant sur un fabuleux “A Kiss for the Whole World” en forme de communion presque charnelle. Immense.
Setlist : System … / Meltdown / Live Outside / Giant Pacific Octopus (I don’t Know you Anymore) / Ssnakepit / Goldfish / The Jester / The Void Stares Back / Bloodshot / Satellites / Stand your Grown, this is Ancient Land / Enter Shikari / The Dreamer’s Hotel / Sorry, You’re Not a Winner / A Kiss for the Whole World


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