Dagoba + Lightmare @Arlon

the Domingo 14 Febrero 2016, L'Entrepôt

J’en ai connu du monde dont l’un des principaux rêves était de partir dans un grand road-trip, s’en aller du jour au lendemain, à l’aventure, à l’inconnu … Et partant de ce principe-là, un petit trajet d’une semaine tout calculé entre deux semaines de boulot peut-il en être considéré comme un ? Je vais me dire que oui, alors, suivez-moi et à l’aventure ! (J’en fais un peu trop ?) Mais qui dit concert éloigné, dit surtout petit trajet à prendre. Les joies du train nocturne, liaison Cannes-Paris. Et je me suis dit déjà que ce voyage commençait mal. Il fallait que mon estomac se mette à gronder, que le monsieur à mes côtés oublie l’utilité d’une douche en fin de journée et que rasta-bot de l’autre se mette à chanter du Bob Marley aussi bien qu’au moment où ton oncle bourré se met à imiter un douteux accent arabe lors d’interminable repas du dimanche midi. On se met comme on peut dans l’ambiance vers le pays des rêves. Ou des turbulences. Paris-Luxembourg, Luxembourg-Arlon. La Belgique, c’est quand même charmant. Mais un dimanche après-midi, il faut croire que voir un petit refuge d’ouvert pour canaliser ma faim est de l’ordre d’un mirage. Alors il ne me reste qu’à revenir en arrière et attendre impatiemment que la salle de l’Entrepôt ouvre ses portes afin de pouvoir espérer me sustenter. Mais hélas … Le festin sera uniquement liquide ce soir, comme je l’ai supposé… Une bière plus tard, la tête commence déjà à tourner. On va s’arrêter là et se trouver un coin pour oublier que mon estomac se manifeste encore plus bruyamment qu’un gueuleton de Napalm Death. La salle est plutôt agréable, spacieuse et suffisamment haute pour avoir une bonne distribution sonore. L’Entrepôt se remplit doucement de look improbable et de bavarderie métallique. On se sent enfin chez soi. J’écoute distraitement un groupe de photographe à mes côtés et j’attends patiemment l’ouverture.

Lightmare (FRA)

Les quatre membres de Lightmare se présentent sur scène. Ce quatuor Lorrain, qui m’est complètement inconnu, joue un Heavy/Thrash plutôt sympathique, mais qui ne me convainc pas plus que ça, faute que ce style ne provoque que peu d’entrain en moi. Côté ambiance, il a fallu deux titres et une interruption avant de pouvoir régler les problèmes de sons de la voix et de la caisse claire. Sans trop de gravité, toutefois.

Concernant la musique en elle-même, il faut reconnaître que le groupe propose une belle variété. Loin d’être constamment dans le matraquage, les titres se suivent et ne se ressemblent pas, parfois plus posé, régulièrement explosif, Lightmare est à l’aise et s’amuse avec le public, n’hésitant pas à lui parler, à le faire intervenir, à rire avec lui. Et jour de Saint Valentin oblige, le groupe se permettra même une courte réinterprétation de « Te Amo ».  Ce fut un chouette moment, mais je ne pense pas donner suite à mon attention sur ce groupe.

Dagoba

La foule se disperse un peu et attend patiemment l’arrivée du quatuor marseillais. Sur scène, Franky Costanza arrive sous les applaudissements de la foule pour faire quelques balances de sa batterie, nous dévoilant encore une fois toute sa palette technique ahurissante. Comme apéritif, il y a difficilement mieux ! Et alors que les lumières s’éteignent, Dagoba entre en piste sur une épique musique au relent symphonique.

Et dès « Eclipsed », on sait très bien ce pour quoi nous sommes ici. C’est puissant, blast et explosivité mélangé, Dagoba ne fait pas franchement dans le détail et je pense que nous sommes là essentiellement pour ça ! Même les moments plus « posé » le sont avec la puissance du 38 tonnes phocéens, amoindrissant par la même occasion la force de ses instants et les faisant souvent ressortir avec la même puissance que le reste, si bien que l’on ne sait parfois plus vraiment où l’on en est… (J’exagère un peu le trait, certes, mais c’est pour avoir ainsi l’idée générale).

On poursuit sur la même lignée avec l’écrasante et culte « The Man You’re Not » et la non moins connus « Black Smokers ». Le terrain est archi connu et ne révèle aucune réelle surprise dans l’interprétation. Evidemment, nous ne sommes pas en live pour entendre des remasterisations à la pelle, mais parfois, la puissance et la technique du groupe se fait comme si on avait en face de nous des écoliers nous récitant leur leçon. Entendons-nous bien : je ne critique PAS l’aisance technique du quatuor, qui fait vraiment un travail musical exceptionnel. Je n’avais pas vu le groupe en live depuis la tournée qui a suivi « Face the Colossus » et j’ai eu l’impression que rien n’avait changée. Si ça donne une furieuse envie d’headbanguer, on ne peut pas s’empêcher de rester parfois sur notre faim.

Alors peut-être que le fait que j’ai été un énorme fan de « What Hell Is About » et « Face the Colossus » et que je n’ai jamais réussi à accrocher aux trois albums suivants m’a fait partir avec un a priori négatif. C’est possible. Mais repartons sur le live. Shawter est bien dans cette salle et cela se ressent, dans sa gestuelle et sa façon de s’adresser au public, surtout si celui-ci est habitué à lui rendre la pareille comme ce soir. Mais je vais y revenir. On poursuit avec du bordel à secouage crânien, pour la spécial Saint-Valentin, on part sur un « When Winter… » où le piano à l’intro propose dix secondes de pause, pas le temps de se reposer sur nos lauriers qu’on enchaîne avec « Born Twice » qui accélère encore davantage le rythme pour exploser plus encore la salle avec « The Sunset Curse ».

Pour bouger, ça bouge ! Mais je repense à mon cher Baptiste qui m’avait dit que Dagoba, c’est super bien une fois. Mais qu’après, ça se répète. Hélas, je lui donne raison sur ce point. Mais il est d’abord temps de repartir sur du classique puisque la foule se sépare en deux pour introduire le mythique « It’s All About Time » qui hypnotise la foule et la fend encore plus pour imposer toujours plus de violence et d’entrain au bordel ambiant. Si le break est au final aussi puissant que le reste, ces moments de communion sont toujours extraordinaires. « The Great Wonder » soude encore plus le public sur son simplissime, mais si entraînant, refrain. Tout le monde répond présents et ça reste un bonheur à vivre. Wall of death qui se reproduit dans la suivante, « I, Reptile », qui détruit encore une fois la foule de blast en tous genres.

Le groupe part et on sait tous que le rappel va rapidement arriver. On entend vaguement en fond l’introduction de « Maniak » mais le morceau ne démarrera pas. Le groupe revient vite, plaisante avec le public, rend hommage à Lightmare et dégaine « The Things Within ». Entièrement acquis, le public se déchaine avant la fin prochaine du live, qui se termine sur un autre classique : « The White Guy ». Un dernier bain de foule pour Shawter et Franky et déjà le temps de repartir.

Je ne peux m’empêcher de rester sur ma faim. Aussi explosif, technique et entraînant qu’il soit, je ne peux m’empêcher de me dire que je n’ai rien vécu de plus que depuis le dernier live du groupe auquel j’ai assisté, qui remonte pourtant à six-sept ans, si ce n’est la frustration (attendu, certes) de n’avoir eu aucun titre de « Face the Colossus », album maudit, à me mettre sous la dent. Cela dit, la puissance et la joie étaient sacrément contagieuses, et je ne saurais que trop conseiller à ceux qui n’en ont pas encore eu l’occasion de courir les voir, car ça vaut sacrément le coup ! Mais peut-être pas deux fois …

Un bon dodo et il est temps de retourner à Paris, la deuxième étape arrivera bien assez vite …


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