Hexecutor
Le réveil musical de ce samedi, c’est Hexecutor qui est chargé de le sonner, et croyez-moi, les bougres savent y faire ! L’énergie du quatuor est bluffante, qui sert un spectacle impeccable entre moments de furie thrash débridée et excellents passages mélodiques, et qui n’a besoin d’aucune lumière ou élément de décor clinquant pour convaincre. Malevolent est impérial à la guitare, nous inondant de soli aux pluies de notes incandescentes servis par un son limpide, idéal pour respirer entre riffs tranchants et cavalcades heavy. L’ensemble est très technique mais semble exécuté - ho ho ! - avec une facilité déconcertante, tout est parfaitement maîtrisé jusqu’aux brefs hurlements suraigus de Deflagratör, et la fougue du quatuor est réellement communicative ! Un premier concert idéal pour se mettre en train pour la journée !
5,5/6
Loudblast
Place à Loudblast, les papas du death français, qui investissent la Supositor avec leur t-shirt d’Ozzy et qui ouvrent logiquement sur un Crazy Train en hommage au défunt chanteur de Black Sabbath. Stéphane Buriez ne perd pas de temps, haranguant la foule dès les premières minutes, on sent que le bougre a de l’expérience, il rappellera d’ailleurs que Loudblast fête ses 40 ans, excusez du peu ! S’ensuit logiquement un show très professionnel même si je trouve que l’ensemble manque de folie avec des guitares un peu timides que j’aurais aimé entendre rugir plus fort, à l’instar de la basse de Frédéric Leclerc qui claque comme il faut, et que j’aurais apprécié des morceaux plus rentre-dedans ! Sur No Tears to Share, les cornes du diable se lèvent vers le ciel, et le show s’achève sur le mid tempo Cross the Threshold parfaitement exécuté mais manquant un peu de pêche à mon goût. Un concert honnête, mais qui ne restera pas dans les annales.
4/6
Skeletal Remains
Moi qui étais resté un peu sur ma faim niveau brutalité, je vais me prendre mon lot de violence avec Skeletal Remains qui va enchaîner mandale sur mandale, avec classe et maestria. Quel gros son et quelle puissance ! Autant je trouve le groupe plutôt lambda sur album, autant en live, les Américains déboîtent sec, et dès Beyond Cremation, le premier circle pit se déchaîne sans que le groupe n’ai rien besoin de demander. Aussi efficaces dans les mid tempos que lors des parties plus enlevées, les musiciens livrent une excellente prestation (avec un super solo de basse sur l'instrumental Evocation), sans aucune fioriture, la musique se suffisant à elle-même, et Chris Monroy n’ayant pas besoin de faire de longs discours, son growl terrifiant parlant pour lui. Une excellente surprise, et mon coup de cœur du festival en matière de death à tendances old school.
5/6
Pelican
Après ce déluge de sauvagerie, place au post rock/metal entièrement instrumental de Pelican. Les Américains oscillent entre passages stoner énergiques et moments plus aériens et donnent tout ce qu’ils ont lors de ces 50 petites minutes, avec deux guitaristes particulièrement mobiles qui s’accaparent la Massey Ferguscene. L’équilibre des instruments est admirable, avec des guitares chaudes qui ronronnent comme il faut et une basse énorme qui renforce la lourdeur de l’ensemble, tirant le show vers quelque chose de plus brut et abrasif que sur album. Les quatre terminent leur performance sur un Wandering Mind plus planant et atmosphérique, avec une grosse montée en puissance centrale qui nous emporte. Un très bon concert, qui donne le sourire !
5/6
Enslaved (NOR)
Changement d’ambiance et de style avec les vétérans d’Enslaved qui viendront apporter la touche black de la journée. Autant sur album, je ne rentre pas toujours dans leurs longues compos progressives parfois un brin hermétiques, autant sur scène, les musiciens forcent le respect, parvenant sans aucun artifice à immerger le public dans leur univers complexe et à faire ressortir tous les aspects de leur musique, entre moments intimistes carrément envoûtants, psychédéliques, folk (le début d’Havenless qui n’est pas sans rappeler Odroerir) et passages plus black et mordants (l’excellent Jotunblod n’a pas pris une ride et les hurlements déchirés de Grutle sont toujours aussi impressionnants !). Un très bon show, tout en classe et en décontraction. Chapeau bas !
5/6
Møl
On reste dans le Nord, et c’est au tour de Møl de nous envoyer son postblack metal électrique et ultra énergique dynamité par un Kim Song Sternkopf littéralement survolté. Pour le coup, malgré leurs chemises colorées et un style qui tire parfois vers une sorte de version happy du post black, le show est d’une intensité rare, avec un frontman qui ne tient pas en place, hurle à s’en péter les cordes vocales (quelle puissance !), monte sur la structure metallique encadrant la scène, et finit par prendre un bain de foule, déclenchant un pogo au milieu du public. Une vraie bête de scène qui incarne le rock n roll à la danoise ! Le reste des musiciens n’est pas en reste, notamment avec un batteur au jeu très polyvalent qui propulse littéralement la musique du groupe lors des passages les plus dynamiques, notamment sur un Bruma de clôture aux accélérations destructrices. Un superbe spectacle, aussi ébouriffant qu’inattendu. Tak !
5,5/6
Trivium
Vu le nombre de spectateurs qui s’entassent devant la Mustage, on sent que Trivium est attendu. Et la bande à Matt Heafy, très décontracté et souriant, en sarouel rouge et Jordan jaunes, torse-nu et exhibant fièrement ses tatouages, répondra aux attentes du public avec un professionnalisme irréprochable même si ce côté très propre et bien rôdé a parfois des accents teenagers un peu trop prononcés. C’est un fait, les Américains savent faire le show, et leur musique est clairement taillée pour les stades : le chanteur guitariste ne cesse de haranguer la foule, fait jumper le public et provoque un énorme Wall of Death sur Throes of Perdition. Le son est impeccable, à la fois très clair et puissant, mettant parfaitement en avant les superbes parties solistes de Corey Baulieu et le tout reste très efficace, sans démonstration technique superflue, même si juste après la reprise de Master of Puppets, Alex Bent se fend d’un solo de batterie qui vient animer l’énorme marionnette du groupe tapie dans le fond de la scène pour un grand moment visuel !
Une prestation impeccable et une fougue communicative, impressionnant !
5/6
Cult Of Luna
Un concert de Cult of Luna, ça ne se décrit pas, ça se vit. A moitié engloutis par les rideaux de fumée colorée qui transpire des amplis et des projecteurs, semblant émerger par intermittences de limbes lointaines et irréelles, les musiciens, véritablement transcendés par leur art, nous font passer un moment inoubliable suspendu entre ombres et lumières. Comme en 2022, les Suédois entament leur cérémonie shamanique sur l’enchaînement magique Beyond II et Cold Burn et c’est parti pour une transe continue d’une heure où les morceaux forment un conglomérat brut et incandescent et se distinguent à peine les uns des autres. La musique me transporte, les yeux fermés, entre moments de violence brute incarnés par les hurlements douloureux de Fredrik Kihlberg (le début de I : The Weapon) et parenthèses musicales atmosphériques. Magique et intemporel, et certainement l’un des concerts les plus bouleversants du festival.
6/6





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