Hellfest 2025 - Vendredi

the Friday 20 June 2025, Clisson

Deuxième jour. Peut-être la journée le plus chaude, sans une once d’ombre, avec une mercure qui frôle les 40° et une absence totale d’air à certains moments de la journée. Les Mainstage étaient parfois suffocantes mais n’ont pourtant jamais désemplies et le Hellfest a affiché un taux de malaise et une prise en charge des secours moins élevée que l’année dernière (un miracle !). Nombreux sont les artistes à avoir salué un public indéfectible malgré les conditions. 

S’il était parfois difficile de tenir, il était aussi difficile de savoir quoi manger entre ces tartiflettes, ces burgers ou ces plats qui, clairement, ne donnaient pas forcément envie par ces conditions (le stand de melon s’est d’ailleurs fait dépouillé, tout autant que les glaces artisanales). Mais bon, nous sommes en Enfer ou pas ? 

[Eternalis]

 

Hier soir, c'est en arrivant à la porte chambre d'hôtel que j'ai senti des douleurs de petits vieux s'emparer de mes articulations. Seize kilomètres à pied et les trois sprints pour être à l'heure aux pits photos (passé un certain délai, c'est porte close) se paient cash à mon âge vénérable, et je me dis qu'il va falloir m'économiser, écouter mon corps, et me reposer avant et après les gros enchaînements de concerts. Une bonne nuit de sommeil, une douche et un petit déjeuner continental copieux plus tard, la forme est revenue ! Je me dépêche de décharger et sauvegarder mes photos de la vieille, et de faire une sélection que j'envoie à Lost Phoenix, qui se chargera de faire les posts sur les réseaux.

La journée sera longue, neuf séries de photos prévues, cinq live reports, et deux interviews à faire ! Pas de temps à perdre, entre la route en voiture vers le parking Festivaliers, le chemin à pied vers le site, il me faut 1 heure 20 minutes au minimum. [JeanEdernDesecrator]



Charlotte Wessels

L’ancienne frontwoman de Delain foulait de nouveau les planches de la Mainstage avec son projet solo en support de The Obsession, album renouant avec les aspirations metal de la hollandaise. 

Accompagné par le guitariste Timo Sommers (quelle classe et quel charisme à la guitare) et le bassiste Otto Schimmelpenninck van der Oije (d’une traite s’il vous plait), tous deux transfuge de Delain également, la belle a entamé pied au plancher avec les deux hits que sont Chasing Sunsets et son riff enlevé ainsi que Dopamine (on a rêvé quelques instant que Simone Simmons, présente quelques heures plus tard, la rejoigne sur scène) et son côté catchy rappelant Delain. Un set très court, avec une vocaliste souriante et un son puissant qui sied parfaitement au style. Timo est un sacré guitariste (alternant 8 cordes sur les morceaux du dernier disque et six cordes sur les morceaux plus mélodiques), mis en lumière sur la nouvelle version de “Soft Revolution” avant le titre le plus lourd et metal du disque “The Exorcism” qui met un bon coup de pied au cul pour débuter cette journée. 

Une Mainstage 2 réservé au groupe avec des femmes aujourd’hui, précisons le. 

 

Setlist

  1. Chasing Sunsets

  2. Dopamine

  3. Ode to the West Wind

  4. The Crying Room

  5. Soft Revolution

  6. The Exorcism

[Eternalis]

 

DIRTY SOUND MAGNET

La Valley est une scène que j'aime car c'est souvent le lieu de la magie, et on repart dès le matin au pays des rêves avec les Suisses de Dirty Sound Magnet, pratiquant un rock progressif aux effluves hautement psychédéliques. Son chanteur et guitariste surdoué Stavros Dzodzosz a une voix fluette, perchée, comme un Philippe Catherine énervé en pleine montée d'omelette aux champis. Cependant, les helvètes ne sont pas venus au Hellfest avec l'intention d'endormir un auditoire tout juste réveillé. Ils ont choisi leurs morceaux les plus énergiques pour débuter leur set. Le trio remplit incroyablement l'espace sonore, avec les parties riches de Marco Mottolini (basse, choeurs) et Maxime Cosandey (batterie, choeurs).

Un mysticisme qui ne se prend pas au sérieux prend place entre les morceaux, lorsqu'il dit comme un mantra, les mains formant un triangle, "Let's meditate , let's contemplate... Let's celebrate... Let's copulate". Le public participe avec bonne humeur, frappant des mains, et hoche volontiers la tête.

Après un changement de guitare pour une Les Paul, Stavros annonce "Mr Robert " qui commence quasiment par un solo et est franchement rallongé par rapport à sa version studio, me semble-t-il : Dirty Sound Magnet a ce petit quelque chose d'imprevisible dans son cheminement, pétri par l'improvisation, qui fait que même dans un lieu comme le Hellfest, ils peuvent sortir des rails à n'importe quel moment.

Stavros annonce le dernier morceau "Social Media Boy" avant que les sirènes de l'intro retentissent, et on sent que chaque musicien profite du moment, le batteur a souri tout du long du concert, le bassiste est à fond dans la vibration et l'énergie, et Stavros ne fait qu'un avec sa six cordes, presque surpris de la positivité de l'accueil. Seule micro déception, aucun titre de leur excellent dernier album "Dreaming in Dystopia", mais ce sera une bonne excuse pour aller les revoir en concert !

 

Setlist

-Meet the Shaman

-Heavy Hours

-The Sophisticated Dark Ages

-Body in Mind

-Mr Robert -Social Media Boy

[JeanEdernDesecrator]

Future Palace

Sur la Mainstage 2, ce trio venu d'Allemagne est mené par la frêle mais déterminée Maria Lessing, et leur dernier album "Distorsion" sorti en 2024 marquait une progression plus qu'intéressante. Future Palace se distingue quelque peu par une bonne dose de pop mélangée à son metalcore, et le fait qu'ils jouent à trois sans bassiste ... même si une piste de basse est belle et bien présente sur bande. Il n'en reste que sur scène, leur cohésion fait mouche, chacun pleinement impliqué dans son rôle, et le son du groupe est intelligemment centré sur le chant de Maria Lessing, l'énorme son de guitare de Manuel Kohlert et la batterie de Johannes Frenzel, mettant par les claviers plus en retrait que sur disque.

Malgré quelques problèmes techniques vite résolus pendant le début du set, la sauce prend vite avec des compos aussi imparables que "Malphas" ou "Uncontrolled". Le groupe sait être très puissant et accrocheur, surtout sur les refrains (depuis leur prestation, celui de "Decarabia" me trotte dans la tête).

Maria s'est donnée sans compter, particulièrement sur le crescendo de screams et de growls au milieu du furieux "Echoes of disparity".

Le public était chaud et prompt à réagir, déclenchant un circle Pit sur "Rays of Light", et un wall of death dans le dernier morceau "Paradise".

Excellente prestation qui confirme tout le bien que je pensais du trio, que j'aurai la chance d'interviewer dans une paire d'heures...

 

Setlist 

-Intro

-Malphas

-Uncontrolled

-Defeating Gravity

-Dreamstate

-Rays of Light

-The Echoes of Disparity

-Decarabia

-Dead Inside

-Heads Up

-Paradise

[JeanEdernDesecrator]

 

ROYAL REPUBLIC

Je ne connaissais pas les suédois de Royal Republic quand je reviens sur le site après quelques divagations sur le site (les shots gratuits de Jagermeister ont failli avoir ma peau), en pleine fournaise. Les gars, tout en cuir vétu, me donnent chaud rien qu’à les regarder. Si on a l’impression d’avoir retrouvé le policier des Village People sur scène (leur dernier album s’appelant Lovecop, je ne suis pas si loin de la vérité), c’est sur une musique très peu metal que les nordiques mettent l’ambiance. 

Une sorte de hard FM très mélodique, avec des synthés très 80s AOR (Europe ou Journey êtes-vous là ?) mais avec une énergie décuplée et une patate qui fait plaisir à voir. Le quatuor se permet même une reprise survoltée de “Venus” que tout le monde connait ainsi qu’un “Battery” de Metallica pour se mettre dans la poche l’assemblée. Une belle prestation qui donne envie de creuser la chose. C’est aussi ça, l’opportunité d’une Mainstage au Hellfest.

[Eternalis]

Spiritbox

Déception complète me concernant. 

Spiritbox incarne à mon sens tout ce qui cloche dans le succès actuel. Un groupe qui sonne comme tant d’autres, avec des riffs impersonnels, gras et lourds mais qui justement ne riff jamais (c’est lassant ces cordes vides à un moment), des plans vus et archi revus mais qui possèdent dans leurs rangs une icone montante en la présence de Courney LaPlante, symbole féministe dans le metal comme sa compère de Jinger pour ne citer qu’elle. On se retrouve avec ces groupes marketing qui n’apportent pas grand chose, qui n’ont pas une grande présence scénique et qui semblent avoir déjà tout dit alors qu’ils ne sont qu’aux balbutiements de leur carrière. 

Circulez.

[Eternalis]

The Cult

Dans ce millésime du Hellfest qui se veut mixte de metal et de rock, qui de mieux que The Cult sur la Mainstage 1 pour réunir les partisans des deux mondes ? Ayant traversé les années 80 du rock gothique/new wave au hard rock avec ses LPs "Electric" et "Sonic Temple", ce qu'on peut appeler un groupe culte (un uh) fait vivre tranquillement son héritage jusqu'à aujourd'hui, emmené par ses fondateurs Ian Astbury au chant et Billy Duffy à la guitare. Voilà plus de quarante ans que ce combo anglais fait cavalier seul, éternel lone rider plus américain que native, dans sa musique et son imagerie. 

Ça fait longtemps que je caresse le rêve de voir The Cult sur scène, même si la réputation du groupe à cet endroit est mitigée, et ce depuis des décennies.

On a l'impression de revenir à un ancien temps que les moins de quarante ans n'ont pas connu, par rapport au metal sous accordé de Spiritbox, rien qu'avec le son qui semble brut sorti des amplis. Et c'est pas désagréable de revenir aux bases : les premiers morceaux sont dans un registre assez hard rock classique (impossible de ne pas hocher la tête sur "Wild Flower"), puis des choses un peu plus "modernes" et grungy drivées par la basse ondoyante et lourde de Charlie Jones (le vénéneux"Lucifer").

 

Un Ian Astbury à la tenue de scène improbable (sarouel et tunique noirs plus bandana de Mike Muir, parlons chiffons) et marquant le rythme avec force tambourin et marracas a échangé avec le public en français, effort à saluer, et à étrenné l'avancée de scène installée pour Muse. Si Ian est parfois un frontman inconsistant, capable du meilleur comme du pire, on est dans un bon jour, avec une prestation vocale honnête et entraînante, sauf pour le classique "Rain", où étrangement, il ne fait pas les modulations au chant qui en font un hymne, et à opté pour du presque spoken words : un peu décevant. Billy Duffy est égal à lui-même, la classe américaine à la guitare, qui aurait gagné à être secondé par un autre guitariste pour restituer l'ampleur de leur son sur album. C'est bien lui, le pilier du groupe -avec le métronome John Tempesta (White Zombie, Testament,...) à la batterie derrière. Une autre bonne surprise de cette deuxième journée de festival, avec un son qui a vraiment pris de la consistance dans la deuxième moitié du set.

 

Setlist 

-Intro

-Rise

-Wild Flower

-The Witch

-Lucifer

-War (the Process)

-Rain

-SpiritWalker

-She Sells Sanctuary

-Fire Woman

-love Removal Machine

[JeanEdernDesecrator]

Epica (NL)

Evidemment, les groupes n’ont rien à voir mais la différence aura été totale pour moi. Epica a peut-être livré l’un des meilleurs concerts du festival à mon sens. 

Setlist jouissive, un son aérien, une communication de chaque instant (quel bonheur de voir des musiciens sincèrement s’éclater, jouer, être d’une complicité joueuse entre eux) et, malgré l’heure et la chaleur, une performance explosive et enflammée (la pyro à coeur joie). 

Si “Cross the Divide” a ouvert sans introduction (comme sur album), “Victim of Contingency” a rapidement collé une mandale tant l’agressivité du morceau dès un second titre peut surprendre. Simone est vocalement impeccable et Mark assure ses growls à la perfection comme d’habitude. Je dois avouer avoir été pris d’émotion dès l’intro de “The Last Crusade” (mon premier titre d’Epica, il y a 20 ans, que de souvenirs …) que j’ai chanté en barrière du début à la fin. Magnifique souvenir. 

 

Objectivement, Epica a délivré un show homogène entre pas mal de titres de son dernier disque (“T.I.M.E”, l’hymne “Fight to Survive” et le très beau “Arcana) et des brulots du passé comme le furieux “Unleashed” ou le classique parmi les classiques “Cry for the Moon”. Coen Janssen est toujours aussi délirant, courant partout derrière son clavier monté sur un kit roulant, sautant sur ses touches en haranguant la foule (il est limite le plus communicatif du groupe) ou se permettant même un bain de foule / slam avec son synthé portatif. Juste avant de finir de nous achever sur un majestueux et destructeur “Consign to Oblivion” où Simone demandera un Wall of Death que la fosse se fera un plaisir de faire. 

1h de pur bonheur. Merci Epica

 

Setlist

  1. Cross the Divide

  2. Victims of Contingency

  3. The Last Crusade

  4. T.I.M.E

  5. Arcana

  6. Unleashed

  7. Fight to Survive

  8. Cry for the Moon

  9. Beyond the Matrix

  10. Consign to Oblivion

[Eternalis]

The Hu

Beaucoup se souviennent d’une Altar qui n’avait pas survécu aux assaults des mongoles tant la demande pour les voir avaient dépassé la capacité d’accueil de la tente. 

Ce n’est donc pas une surprise de les voir cette année en Mainstage et si haut sur l’affiche, juste avant Muse sur cette 1ere scène. 

Ne les connaissant pas plus que ça, j’ai pris plaisir pour ce metal atypique, aux instruments traditionnels (la base metal étant bien en retrait et peu mise en lumière dans la scénographie) mais se matinant de thrash et de heavy metal. Le groupe va même se permettre une reprise de “The Trooper” … chanté en mongole ! La réaction du public est très positive et on sent que le combo a vraiment pris une ampleur, rien qu’à voir l’énormité des décors de scène qui les accompagnaient. 

Un peu long par moment, mais très accrocheur (à défaut d’être aussi naturel et folklorique qu’on veut bien nous le faire croire). 

[Eternalis]

Exodus

L'Altar est bien remplie pour la venue d'Exodus, et dans l'après-midi, j'ai croisé comme funeste présage de nombreux T-shirts des vieux briscards de la Bay Area.

Après le départ, semble-t-il definitif de Steve " Zetro" Souza, Rob Dukes fait son retour au micro avec les thrasheurs d'Exodus, et le groupe a bénéficié d'un regain d'intérêt depuis le passage de son riffeur en chef Gary Holt chez Slayer.

Après l'intro de We Will Rock You, on voit vite que les thrasheurs ne sont pas venus enfiler des perles : "Bonded By Blood" déboule à fond la caisse ! Un début de concert un peu perturbé pour Gary Holt empêtré dans des problèmes de son, qui n'ont pu être rétablis qu'au bout de cinq longues minutes. Tout le groupe a tenu la baraque en attendant, et Gary s'est ensuite lâché, avec la folie carnassière qu'on lui connaît.

 

Rob Dukes n'a rien perdu de sa voix, toujours aussi hargneuse, et fait parler son impressionnant gabarit sur le front de la scène. "Fabulous Disaster" déboite, et le break(down ?) de "Deathamphétamine" fait gueuler le public comme un seul homme, doigts en avant. On sent qu'Exodus apporte ce que la fosse attendait désespérément : du thrash qui tâche sans états d'âme, des rythmiques furieuses et du gros chug. Il n'y a qu'un "Prescribing Horror" issu du dernier album pour donner un peu de répit, tout en restant ultra lourd.

 

Le groupe fait mine de vouloir se barrer avant l'heure et entreprend un bout du "Raining Blood" de Slayer, qu'il arrête aussitôt en rigolant. Et paf, "The Toxik Waltz" !

Joli geste quand les gars ont fait monter sur scène une jeune fille du premier rang, pour lui faire balancer un bend de guitare, quelle joie de voir son expression d'incrédulité joyeuse !

 

Setlist  :

-Intro

-Bonded by Blood

-War Is My Shepherd

-Brain Dead

-Fabulous Disaster

-Deathamphetamine

-Blacklist

-Prescribing Horror

-The Beatings Continue (Until the Morale Improves)

-A Lesson in Violence

-Debut de Raining blood

-The Toxic Waltz

-Strike of the Beast

[JeanEdernDesecrator]

Within Temptation

Within avait livré un concert au son démentiel il y a deux ans, en clôture de soirée sur la Mainstage 2. C’est sur la même scène, un spot juste avant (permettant un peu plus de temps), qu’ils reviennent pour une setlist presque similaire (quelques titres de “Bleed Out”, dont l’intro “We Go to War” qui n’était pas encore sorti à l’époque), une scénographie encore énorme (des colonnes de temple qui montaient quasiment jusqu’en haut de la structure) et un point commun avec le précédent show : un son à déraciner la forêt. 

Les guitares sont massives (il faut dire que Stefan et Ruud ne rigolent plus en comparaison des premiers opus), la batterie claque et la voix de Sharon den Adel est toujours aussi cristalline, pure et puissante, comme si le temps n’avait aucun effet sur elle. Le groupe enchaine les morceaux bétons et les tubes dès le début avec “Bleed Out” puis les surpuissants “Faster” et “In the Middle of the Night” qui font immédiatement réagir le public. 

 

Les titres récents comme “Wireless” ou “Don’t Prey for Me” font la part belle aux guitares lourdes tandis que les emblématiques “Paradise (What About Us ?)”, “What Have you Done” ou “Our Solemn Hour” parlent aux plus nostalgiques de sublimes refrains et envolées. “The Reckoning” vient enfoncer le clou avant un classique “Mother Earth” pour terminer de nous assommer avant ce qu’on pouvait attendre comme la prestation d’un grand nom n’ayant encore jamais foulé les planches du Hellfest : Muse évidemment. 

Setlist

  1. We Go to War

  2. Bleed Out

  3. Faster

  4. In the Middle of the Night

  5. Stand my Ground

  6. Paradise (What About Us ?)

  7. Don’t Prey for Me

  8. Wireless

  9. Supernova

  10. What Have you Done

  11. Lost

  12. The Reckoning

  13. Our Solemn Hour

  14. Mother Earth

[Eternalis]

 

MUSE

Quand vous lirez ça (si vous avez eu le courage d’arriver jusque là), vous aurez déjà probablement tout lu sur les réseaux sociaux. Donc je me dois d’être objectif au possible sur ce concert. 

Oui je suis fan de Muse. Oui j’ai défendu leur présence en me disant qu’ils avaient de quoi mettre un bon coup de pied au cul à bien des groupes de Mainstage. Et de nombreux metalleux écoutent ou ont été influencés par Muse (même Dream Theater, et Bellamy reste un fan de metal donc). Bref. 

 

Que dire ? La setlist a été adapté aux festivals récents avec un début de set faisant la part belle aux riffs et aux morceaux puissants. Le dernier né “Unravelling” (couillu de débuter son show par un morceau inconnu) permettant de présenter la 8-cordes de Bellamy, le tube “Stockholm Syndrom”, les rageux “Psycho” et “Kill or Be Killed” avant d’enchainer sur le radical “Won’t Stand Down”. De quoi retourner une Mainstage acquise à la cause du trio britannique, de plus avec une scénographie imposante à base d’immenses panneaux triangulaires projetant de multiples images. Tout aurait été parfait si on avait entendu quelque chose.

J’ai lu de nombreuses choses mais le son ce soir là est indéfendable, encore plus pour un Muse habitué aux stades, reconnu pour sa qualité de son irréprochable partout dans le monde. On ne comprenait simplement rien. Pas de guitares (un comble), un Bellamy qui shred dans le vent, un chant tellement bouffé dans le mix qu’on le perdait souvent pour n’entendre que la basse (sur “Psycho” et “Hysteria”, on se demandait si ce n’était pas un riff de basse) et les overdubs complètement omniprésents. Un véritable massacre en règle, où que l’on soit (j’étais en fosse mais j’ai parlé avec des gens un peu partout et la catastrophe était globale). 

Après un “We are Fucking Fucked” incompréhensible, les guitares sont curieusement revenues et le son s’est stabilisé à partir de “New Born” pour enchainer sur de vieux morceaux là encore connus de tous (même si “Supermassive Black Hole” fut un nouveau désastre sonore). Inutile d’aller plus loin sur le remix pas forcément terrible de “Isolated System” (la seule faute de gout musicale) avant un Uprising et “Knights of Cydonia’ culte mais j’étais malheureusement déjà perdu. Et dégouté. Mon plaisir gâché par de la technique pure, que le groupe n’a visiblement jamais remarqué (avec un maniaque comme Bellamy, l’inverse n’aurait pas duré). Muse avait pourtant tout fait pour se mettre le public dans la poche, en reprenant même un passage de “Stranded” de Gojira (et pour les mauvaises langues, évidemment que toute la fosse a reconnu). 

 

Tout était réuni pour un moment d’anthologie au Hellfest. On s’en souviendra comme d’un naufrage. L’un des très rares chez Muse. Et il fallait que ça tombe au Hellfest. 

 

Setlist

  1. Unravelling

  2. Stockholm Syndrom

  3. Psycho

  4. Kill or Be Killed

  5. Won’t Stand Down

  6. Interlude

  7. Hysteria

  8. We Are Fucking Fucked

  9. New Born

  10. Citizen Erased

  11. Hanging in Victory Square

  12. Time is Running Out

  13. Supermassive Black Hole

  14. Plug in Baby

  15. The 2nd Law : Isolated System

  16. Uprising

  17. Knight of Cydonia

[Eternalis]

C'est un des évènements de l'édition 2025, et si certains se demandent ce que le meilleur groupe de rock de ce début de vingt-et-unième siècle fait ici, je n'ai aucun état d'âme là dessus. Leur musique a souvent flirté avec le metal, et possède dans son répertoire de quoi surprendre quelques metalleux. De là à espérer une setlist totalement constituée de lors morceaux les plus énervés, je ne me fais pas d'illusion, et je m'attends presque à ce que le groupe délivre un concert comme il en a l'habitude. Muse est un des meilleurs groupes live de la planète, je les ai déjà vus quatre fois, et la dernière au Stade MATMUT Atlantique m'avait laisse sur ma faim, avec un Matthew Bellamy en mode rockstar presque solo. Autant dire que je les attends de pied ferme ! Mon compère Eternalis et moi prédisons à peu près la même chose : c'est écrit, Muse va retourner le Hellfest comme une crêpe et être un des concerts phares de cette édition !

 

Ça commence enfin, on sent l'électricité dans l'air, avec les premières mesures de l'inédit "Unravelling". Alors qu'il est sensé décoller avec un gros riff à la huit cordes, c'est la stupéfaction, pas de guitare. Le son en début du concert est bouffi de basse, la caisse claire disparaît presque comme si elle n'était pas sonorisée, et la guitare de Matthew est aux fraises, le son est complètement déséquilibré.

Les morceaux défilent, et le calage qui aurait dû durer cinq ou dix minutes n'arrive pas, rien ne s'arrange. De toute évidence, Matthew, Chris, Dominic, et le musicien d'appoint ne s'aperçoivent de rien. C'est comme si le son des retours sur scène étaient envoyés en façade, et inversement.

On entend donc la basse de Chris Wolstenholme, énorme, une partie du kit de batterie (grosse caisse et toms, et toutes les parties préenregistrés qui pètent le mur du son, pendant que le reste est juste audible. De là où je suis, c'est la première fois que je n'entends pas un public chanter les imparables refrains de Matthew Bellamy, alors que c'était le cas pour Korn ; enfin si, il a fallu attendre "Hysteria".

 

Comme à son habitude, Muse joue de petits bouts de riffs bien lourds entre les morceaux, dont la première minute de "Stranded" de Gojira en instrumental, un clin d'oeil apprécié comme il se doit. Le groupe se démène sur scène pour faire le meilleur show possible, et petit a petit, le public répond de plus en plus. Le son à l'air de s'arranger par petite bouts, la guitare revient, mais sonne bizarre, comme si elle sortait avec la distorsion de base d'un ampli à transistors.

Ce qui rattrape un peu la sauce, ce sont des morceaux comme "Supermassive Blackhole" "Plug in Baby" qui emportent le public.

Matthew nous parle avec sa guitare, imité par le public, et l'ambiance continue à monter pour les rappels, surtout "Uprising" et "Knights of Cydonia".

La déception a donc été cuisante sur le moment, quelle occasion manquée pour Muse au Hellfest ! Mais rétrospectivement, je me dis que le pépin technique n'était sûrement pas rattrapable sur le moment, et que tout le monde a mis du sien : le public d'abord circonspect a été compréhensif, les techniciens ont essayé d'arranger ce qui pouvait l'être, et Muse a performé un beau choix de morceaux (Ah... "New Born" !). Que Muse revienne au Hellfest, et la foudre ne tombera pas deux fois au même endroit...

[JeanEdernDesecrator]


0 Comment

1 Like

Share
    You must be logged in to add a comment

Charlotte Wessels

Melodic Metal - Netherlands
Learn more

Future Palace

Modern Metal - Germany
Learn more

Spiritbox

Modern Metal - Canada
Learn more

The Cult

Hard Rock - United-Kingdom
Learn more

Epica (NL)

Symphonic Metal - Netherlands
Learn more

The Hu

Folk Metal - Mongolia
Learn more

Exodus

Bay Area Thrash - USA
Learn more

Within Temptation

Symphonic Metal - Netherlands
Learn more