Premier jour du Week end. Jour de Metallica. Jour de forte affluence, jour de pluie également. Les Mainstage deviennent de moins en moins praticable, les aléas des très grands noms ressurgissent (les festivaliers collés à la barrière du matin au soir pour être devant Metallica où ceux rêvant du précieux sésame pour réussir à aller dans le snakepit) bien que la M2 soit plutôt sauvé par ce comportement, étant assez facile de se déplacer en barrière ou très proche. Après une sympathique rencontre avec Jens Johansson (Stratovarius), il est temps de retourner au front pour une belle journée de décibels ...
Anvil
Comme les années précédentes avec Anvil, le groupe de Steve Kudlow se donne à 100% avec du coeur et de l’énergie mais il faut admettre que, si l’on est pas dans le trip heavy true du trio, on passe forcément à côté de quelque chose. Le facétieux chanteur guitariste se donne à coeur joie sur la scène du snakepit de Metallica, joue avec sa langue, fait des solo et des discours mais je dois avouer m’ennuyer sévèrement sur la musique du groupe qui, morceau après morceau, propose peu ou prou la même chose. 45 minutes qui m’ont paru être la même que les deux fois précédentes où je les ai vu. Dommage.
Rhapsody Of Fire
Première fois pour moi que je voyais les italiens, dans ce désormais nouveau line up autour d’Alex Staropoli et du jeune Giacomo Voli au chant.
Et quelle claque. Le son était énorme, précis et épais et surtout, si l’on compare à Orden Ogan la veille, on sent une présence scénique et un charisme sur scène qui ne trompe pas. Étonnamment, si la formation en place ne sortira probablement plus jamais les chef d’oeuvres qui marquèrent les premières années de la formation transalpine, on sent une prestance scénique que n’avait pas forcément Turilli à une époque. Entamant les débats avec Unholy Warcry, Rhapsody se met la foule dans la poche grâce à la voix grave de Cristopher Lee dès l’intro de The Dark Secret. Enchainant entre morceaux récents (le très véloce Challenge the Wind ou le heavy Chains of Destiny) et d’autres cultes, Giacomo montre une versatilité impressionnante au chant (ses cris sur March of the Swordmaster sont impeccables) et un sourire communicatif qui donnait simplement envie de chanter et sauter avec lui.
“Est-ce que vous voulez quelque chose de culte ?” entonne t’il avant de lancer le classique Dawn of Victory, surpuissant puis, joueur, de demander un wall of death (qui aurait cru sur Rhapsody ?) avec un côté qui chante “Emerald” et l’autre “Sword”. Ce dernier titre connu de tous aura même été l’occasion de faire monter sur scène un jeune enfant qui n’était pas né pendant la période faste des italiens. Un enfant avec une épée en émeraude (en carton) que Giacomo ira adouber en chantant, pour un superbe moment à la fois pour le public, le groupe et ce jeune fan monté sur cette immense scène face à plusieurs dizaines de milliers de festivaliers. Gloria Perpetua.
setlist : The Dark Secret / Unholy Warcry / I’ll Be your Hero / Chains of Destiny / The March of the Swordmaster / Challenge the Wind / The Legend Goes On / Dawn of Victory / Emerald Sword

Stratovarius
D’autres vétérans du power avec les finlandais de Stratovarius qui foulent la scène de cette Mainstage.
Un accueil similaire, un très gros son pour démarrer avec “Survive”, un Kotipelto aux cheveux d’argent, un Jens Johansson sans âge mais une interprétation à toute épreuve. Timo chante divinement bien, harangue le public avec son accent si caractéristique (“Nous sommes un groupe de power n’est-ce pas ? De speed ? Donc nous allons jouer un morceau vraiment rapide” pour annoncer “Speed of Light”).
Mathias Kupianen est un de ces solistes jouant en totale décontraction, manquant peut-être de chaleur sur scène mais enchainant les brûlots comme si de rien n’était. Et autant dire que entre “Black Diamond”, “Eagleheart”, “Unbreakable” ou le récent et efficace “World on Fire”, les tubes ne manquent pas. Avant un dernier rappel sur “Hunting High and Low” chanté par la foule, repris en chœur dans une euphorie communicative. Pas le show du siècle, juste cinq gars sur scène qui interprète avec qualité des morceaux ayant traversé les années.
Setlist : Survive / Eagleheart / Speed of Light / Paradise / World on Fire / Black Diamond / Unbreakable / Hunting High and Low

Yngwie Malmsteen
Il y a ces artistes figés dans le temps. Même si, en y regardant de plus près, le virtuose n’a plus 30 ans, que ce soit la guitare, les poses, la tenue, les bagues et la montre en or ou même, plus basiquement, son jeu, rien ne semble avoir changé depuis 1986 et la sortie de Trilogy (ou même Rising Force si on remonte).
Les adorateurs sont forcément ébahis du talent du bonhomme (avec Polyphia la veille qui a joué dans la nouvelle cour des guitar hero, voir un pionnier dans un genre très différent est sympathique et montre le gouffre qui sépare les différents artisans de ce terme tant convoité).
Que dire si ce n’est que c’est impressionnant mais un peu fatiguant. On sait le suédois pouvoir jouer comme ça pendant des heures mais, n’étant pas un grand fan sur la durée (n’est pas Vai ou Satriani qui veut), je trouve que ça manque de riffs et de moments où on a juste envie de secouer la tête et lever le poing. Et lorsque ce moment arrive, le déluge de notes ne tarde jamais à revenir.
Impressionnant, mais cruellement sans âme …

Extreme (USA)
Avoir Nuno Bettencourt qui monte sur scène juste après Malmsteen, c’est quand même du lourd pour les fans des années 80/90 !
Et autant je ne suis pas le plus grand fan du groupe sur album et je n’avais pas été subjugué la dernière fois que je les avais vu il y a quelques années, quelle claque ce fut ce samedi !
Un son énorme, une présence de tous les instants, un Nuno au charisme magnétique, Gary Cherone très en voix qui court partout (et tombe en sautant au dessus d’un retour mais, après une pirouette improvisé, se reprend et fait comme si de rien n’était, le sourire aux lèvres) et surtout une interprétation sans failles des classiques comme Decadence Dance, It (It’s a Monster) qui ouvre le concert ou encore Play with Me avec du Queen pour ouvrir le titre.
Qu’on aime ou pas le nouvel album, les titres se révèlent plutôt efficaces et très épais en concert, moins funky que les premiers disques mais bien plus redoutables. Quand on écoute #Rebel qui sonne maigrelet (la prod n’aidant pas) sur disque, il en sera tout autre ce jour là tant le riff écrase tout. C’est encore plus flagrant sur Rise qui termine le show d’une façon ultra puissante avec ce solo impressionnant qui reste en suspens. On retiendra aussi le moment d’intimité que représenteront les sublimes More than Words et Midnight Express (avec la guitare surréaliste de Nuno et son jeu acoustique ahurissant) avant le fameux Flight of the Wounded Bumblebee … un grand moment qui prouve que technique et feeling peuvent cohabiter en parfaite osmose avec un show et une émotion. Probablement le meilleur “guitar hero” du week end !
Setlist : It (It’s a Monster) / Decadance Dance / #REBEL / Kid Ego / Play with Me / Am I Ever Gonna Change / Hole Hearted / Midnight Express / More than Words / BANSHEE / Flight of the Wounded Bumblebee / Get the Funk Out / RISE

Accept
Un concert sans histoires, comme tant d’autres chez Accept. Déjà vu deux ou trois fois avec Mark Tornillo et globalement, tout se ressemble un peu. Maintenant que le groupe a trois guitaristes, il peut sembler dommage que cela ne soit pas vraiment optimisé et surtout, que le son paraisse toujours aussi monolithique.
Non pas que le concert du jour n’était pas bon mais entre le vent, la pluie qui se levait méchamment et un groupe paraissait en pilote automatique pour balancer ses cartouches au plus vite (Restless and Wild dès le début puis le génial Midnight Lover, Princess of the Dawn et ensuite fast as a Shark et Metal Heart). On ne peut s’empêcher de se dire que le groupe se focalise sur ses trois ou quatre opus phares des années 80, deux morceaux récents et le concert est bouclé. Pas mauvais, en place mais sans la flamme d’un groupe de cette stature, avec de plus une météo dégueulasse. Dommage.
Setlist : The Reckoning / Restless and Wild / Midnight Lover / Straight up Jack / Princess of the Dawn / Fast as a Shark / Metal Heart / Teutonic Terror / Pandemic / Balls to the Wall

Bruce Dickinson
Toujours sous la pluie et après un show insupportable (WARNING : avis perso évidemment, n’aimant probablement rien chez eux) de Mass Hysteria sur la scène du Snakepit avec un discours politique sous jacent, Bruce Dickinson débarque sur scène en lançant un “I fuck the Rain” endiablé sur Accident of Birth surchauffé. La fatigue commence à pointer dans la foule après quasiment trois heures de pluie, pas forcément soutenue, mais insidieuse et redoublant pendant le show du britannique.
Ce qu’on peut dire, c’est que le frontman d’Iron Maiden possède un line up de feu, ultra dynamique avec un charisme de fou et aucun stress de fouler de si grandes scènes (mention spéciale à Mistheria aux claviers et Tania O’Callaghan à la basse) et que le poids des années semblent encore un peu plus s’évanouir qu’avec ses compagnons du même age de la vierge de fer. Abduction suit et surprend par sa puissance dévastatrice et le son monstrueux qui se dégage du groupe.
Vocalement en forme, j’ai bien l’impression que Bruce était pourtant toujours malade puisqu’il profitait des solos ou passages musicaux pour aller se moucher derrière la batterie (en même temps, en tee shirt sous la flotte, t’as plus l’âge ahah). Les nouveaux titres issus de The Mandrake Project comme Afterglow on Ragnarok, Rain on the Graves (le bien nommé) ou le lourd Resurrection Men se révèlent très efficaces et partagent parfaitement la setlist avec Chemical Wedding ou The Alchemist. L’épique Darkside of Aquarius termine 1h trop courte mais formidable de l’anglais, qui en profite même pour chauffer le public à propos de Metallica qui arrive (lui qui n’a pas toujours été tendre avec les américains). Juste impérial, et avec une communication intégralement en français, s’il vous plait ! L’art de la générosité par un dieu du heavy metal.
Setlist : Accident of Birth / Abduction / Laughing in the Hiding Bush / Afterglow on Ragnarock / Chemical Wedding / Resurrection Men / Rain on the graves / Book of Thel / The Alchemist / Darkside of Aquarius

Metallica
La nuit est tombée. La pluie commence à s'atténuer (pour finalement s’arrêter pendant le concert) et on sent l’exaltation et l’attente de la journée, voire d’un week end pour certain.
Intro n°1, intro n°2 (comme Maiden) de The Ecstasy of Gold et c’est Creeping Death qui ouvre le bal. Le son est bon, James souriant et on est plutôt surpris par le choix des écrans géants, scindés en de nombreuses cases avec les décors de 72 Seasons et beaucoup se plaindront, notamment ceux plus loin, qu’ils ne voyaient finalement rien, même sur les écrans géants, constamment splittés en de multiples vues.
Le début du concert est assez sage, enchainant les classiques avec For Whom the Bells Town et Hit the Lights, le groupe restant quasi exclusivement sur la scène classique et ne s’aventurant que trop peu sur le Snake, faisant qu’une partie du public pile devant lui ne voyait pas grand chose, entre une estrade devant eux et un groupe restant au fond. C’est à partir de Enter Sandman que le groupe commence à sortir de la scène et le titre lui aussi immédiatement réagir la foule.
Je ne reviendrais pas sur les musiciens un par un, puisqu’on connait tous les carences actuelles et énorme de Lars derrière les futs, qui break ses propres breaks pour breaker des passages qui ne le demande pas, pétant ainsi toutes les rythmiques des morceaux. Kirk aura été plus approximatif sur ses soli alors que James était quant à lui vraiment d’une précision impeccable sur ses rythmiques, plutôt très bon au chant et que Rob assure son rôle à la basse comme à son habitude. Je trouve dommage que la plupart des médias ait plus parlé du passage (catastrophique musicalement mais drôle, il faut le dire) de “L’aventurier” car le groupe fait des reprises locales en ce moment et que le titre a été choisi par la femme de Rob pour l’anniversaire de leur fille. Les titres plus récents semblent toujours trop longs (Too Far Gone ?, The Day that Never Comes), le groupe aura fait une espèce de bouillie musicale sur un Orion qui ne ressemble malheureusement plus à grand chose tant le groupe ne semble pas caler (à ce niveau là, c’est assez ahurissant) tandis qu’on appréciera ce moment d’intimité que tout le monde attendait avec Nothing Else Matters, leur Still Loving You à eux dans le sens où même ceux qui ne connaissent pas Metallica connait ce titre, le chantonne et s’arrête pour l’écouter.
Mais surtout, en comparaison de Machine Head la veille, c’est l’impressionnante pauvreté scénique qui m’aura marqué. Des lights assez pauvres, quelques flammèches pour ouvrir One en rappel (sur les coups de feu de l’intro), trois pétards sur le final et c’était tout. Nous étions en droit de nous attendre à un déluge bien plus important pour un groupe de cette stature, plutôt que des ballons géants (ça semble être à la mode) qui déboule sur Lux Aeterna et encombre la fosse (Lars jouant maintenant sur une seconde batterie sur la rampe). Et pour couronner le tout, Kirk qui se permet de rater totalement le pont de Master of Puppets, ce passage si emblématique où les gens autour se regarde et disent “Oh, il y a un bug …” mais non, juste encore un manque de précision sur un morceau probablement joué des milliers de fois, preuve évidente d’un manque de rigueur à ce niveau. La foule scande une dernière fois “Master !! Master !!” avant un discours de chacun des membres se terminant par un “Nous reviendrons au Hellfest” de Lars. Bonne soirée, une bonne douche chaude pour ceux qui ont la chance de pouvoir en prendre une avant la dernière journée du fest !”
Setlist : Creeping Death / For Whom the Bells Town / Hit the Lights / Enter Sandman / 72 Seasons / Too far Gone ? / The Day that Never Comes / Shadows Follow / Orion / Nothing Else Matters / Sad but True / Lux Aeterna / Seek & Destroy / One / Master of Puppets





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