Hellfest 2022 - Jour 2

the Saturday 18 June 2022, Clisson

2e jour, Ghost qui promet un énorme spectacle, Megadeth juste avant et quelques légendes qui devraient se succéder ... une journée qui débute tard mais qui annonce du lourd ensuite me concernant ... Let's go !



Skillet

(Eternalis) : Arrivé sur la fin, j’ai surtout remarqué l’immense énergie générée par le chanteur et la réponse très favorable du public malgré une chaleur à mourir (15h) et un hard rock plutôt très classique et calibré. Un moment sympathique pour les fans qui semblent s’en être donné à coeur joie et pour un groupe qui devait fouler une de ses plus grandes audiences.

The Darkness

(Eternalis) : Plutôt rare dans nos contrées, les britanniques de The Darkness semblaient attendu et ont délivré un concert de hard rock énergique et sympathique, même si on aurait pu s’attendre à quelque chose de plus tapageur pour eux. Les frères Hawkins ont fait le job, jouant la moitié de leur premier album Permission to Land et ne laissant que des miettes au reste de leur discographie. La tenue extravagante de Justin était très 70/80 et correspond parfaitement au style du groupe, entre nostalgie d’un rock n’roll d’antan et une certaine modernité dans certains riffs. 

Plutôt en voix, le vocaliste partagera le micro avec Michael Starr de Steel Panther I Believe in a Thing Called Love pour un duo endiablé. Le blond fou nous rappellera encore une fois ce que donnerait Vince Neil s’il chantait encore bien, sans son accoutrement habituel, tranquillement sorti de ses loges en short et claquettes Nike ! Un bon moment de communion et de bonne humeur évidente entre les deux vocalistes et un public qui s’en donne à coeur joie pour acclamer la prestation. La pression monte !

 

Setlist : 

  1. Growing on Me

  2. One Way Ticket

  3. Motorheart

  4. Givin’ Up

  5. Street Spirit (Radiohead Cover)

  6. Love is Only a Feeling

  7. Japonese Prisoner of Live

  8. Get your Hands off my Woman

  9. I Believe in a Thing Called Love (with Michael Starr)

Heaven Shall Burn

(Eternalis) : N’appréciant pas plus que cela sur album, trouvant le death mélodique des allemands assez académique, force est d’admettre que le groupe de Marcus Bischoff a mis le feu littéralement aux planches. Malgré la chaleur étouffante, le combo ne s’est pas fait prier pour multiplier la pyrotechnie dans un très beau décor de scène guerrière. Les riffs sont ultra efficaces, le chanteur charismatique et le sourire collé aux lèvres des musiciens fait plaisir à voir. La fosse devient rapidement survolté et personne ne s’empêche de sauter et headbanger à tout va sur la musique d’un groupe chauffé à blanc et profitant d’un son monstrueux.

Le 50 minutes passent vitesse grand V et Marcus se permettra un bain de foule à la fin du show en slamant dans le pit. Un beau moment de communion et enfin un peu de metal plus extrême sur la Mainstage. Terrible !

Rival Sons

(LostPhoenix) : C’est sur un air de Far West, peu éloigné de celui qui clôturera le deuxième week-end du Hellfest, que le groupe accueille le public et investi la scène.

La guitare résonne et la voix envahie la plaine. Avec classe, le chanteur s’expose en plein soleil sur la Main Stage agrandie d’une double avancée pour cette journée.

Le son très rond et lancinant enrobe ce début de set qui, alors que la chaleur décroît un peu, « The Fever » monte.

La voix d’or fait des merveilles sur des envolées Rock poussées par des rythmiques presque rafraichissantes. Puis vient le moment, où seul sur scène, armée d’une guitare sèche, Jay Buchanan interprète « Shooting Stars » qui apaisera le feu de la scène.

 « Feral Roots », balade où la double guitare du dandy moustachu est de rigueur, achève les douceurs de ce set. Les mains tapent puis les voix s’élèvent du public pour un titre encore plus feutré.

La passion des titres et le son est si prenant que le public se laisse embarquer et chante les refrains à tue-tête.

« Très heureux de revenir en live », le rythme, soutenu par un batteur et un bassiste engagés, s’envole. Les yeux fermés, le chanteur investi, incarné par le feu sacré assure un live fabuleux. Un genou à terre, presque terrassé par l’homme aux multiples guitares, le show aura emporté tous le public au soleil couchant.


Set List  

  1. Keep On Swinging
  2. Open My Eyes
  3. Electric Man
  4. Too Bad
  5. Shooting Stars (Solo acoustic/Jay)
  6. Feral Roots
  7. Do Your Worst
  8. Nobody Wants to Die
  9. Secret

Steel Panther

(Eternalis) : Les maîtres actuels du glam Metal étaient de sortie tout en extravagance pour nous replonger dans le délire et la décadence des années 80. Maquillage et tenue de scène oblige, Goin’ in the Backdoor débute et laisse entrevoir un très bon son, assez peu fort et parfait pour le genre. Comme à leurs habitudes, les américains vont multiplier les discours et conneries en tous genres, notamment Satchel qui est au moins autant showman que guitariste (“Je vous préviens, ça fait 2 jours que j’ai pas vu une foule comme vous et je suis défoncer à l’héroïne ! Venez dans les loges, alcool et drogue gratuit pour tous, mais seulement si vous avez des nichons !”). Le groupe passe un temps incroyable entre les morceaux à raconter leurs conneries, reprenant même le fameux Crazy Train d’Ozzy avec un Starr mimant la démarche boiteuse du chanteur et arrachant à la fin la tête d’une chauve souris en peluche ! La bonne humeur est forcément de mise et le groupe rappelle surtout que plus aucun groupe ne se permet d’être aussi déluré aujourd’hui, reprenant de façon évidente le flambeau de Mötlëy Crüe. Ils firent monter sur scène une jeune fille (“Shandy, tu as 22 ans … tu veux mon micro dans ta chatte ?” balance Starr tout en éclatant de rire et prenant dans ses bras la jeune fille sur scène). Tout en chantant 17 Girls in a Row, le groupe enchaîne en faisant monter une cinquantaine de filles sur scène pour continuer le show dans un bordel sans nom (littéralement) mais dans une bonne humeur communicative et un esprit de fête faisant vraiment plaisir à voir. On se sera éclater à voir les américains et leurs facéties, bien plus pour ça que la musique en elle-même. Les panthères terminent les hostilités avec GloryHoll de All you Can Eat sous un tonnerre d’applaudissements ! Un moment qui montre que le metal n’est finalement qu’un grand moment de fun à partager sans modération ! Merci messieurs pour ce moment de débauche !

 

Setlist : 

  1. Goin’ in the Backdoor

  2. Tomorrow Night

  3. Asian Hooker

  4. All I Wanna Do is Fuck (Myself Tonight)

  5. Let me Cum In

  6. Crazy Train (Ozzy Osbourne cover)

  7. Weenie Ride

  8. 17 Girls in a Row

  9. Community Property

  10. Death to All but Metal

  11. GloryHole

Megadeth

(Eternalis) : 

Mustaine et le Hellfest, c’est une histoire compliquée. Entre une année 2012 catastrophique pour présenter le très moyen ThirTeen (pluie, setlist à oublier, Mustaine au four et un son inaudible au début), une dernière prestation en 2018 avec une coupure totale pendant plusieurs minutes sur Hangar 18 (il n’y a qu’à eux que ça arrive), un Mustaine mécontent d’être trop bas sur l’affiche (et oui, Maiden jouait derrière) et un son encore aux fraises, on se dit que le groupe tient vraiment sur son nom plus que ses prestations scéniques depuis déjà un bout de temps. 

Quelle mauvaise langue j’étais pour cette année 2022. Présent en barrière, j’ai pu déjà profiter du meilleur son que j’ai jamais entendu pour le groupe, clair et puissant. Mustaine semblait littéralement heureux d’être sur scène, souriant et racontant des anecdotes (sur “Last Action Hero” en présentant Angry Again, sur sa femme ou même un petit discours pour présenter le nouveau disque) tout en empillant les classiques dans une setlist explosive où même les agents de sécurité se seront mis à chanter et applaudir le groupe !

Hangar 18 pour débuter en fanfarre, Sweating Bullets, Symphony of Destruction, The Conjuring, Peace Sells ou A Tout le Monde seront de la partie pour enflammer le pit. On retiendra un magnifique slam d’un fauteuil roulant sur Peace Sells, les agents de la sécurité applaudissant même la foule pour le geste après coup ! Impossible de ne pas mentionner également le mastrio Kiko Loureiro, prenant de plus en plus de place, incarnant la classe du guitar hero et semblant avoir toujours été là chez Megadeth. Je n’ai jamais vu, depuis Marty Fredman, une telle complicité entre un gratteux et Mustaine (Pitrelli était en décalage, Drover dans son monde à la Malmsteen, Broderick était un tueur mais rien à voir avec cette aisance que Loureiro dégage sur scène). Le brésilien a même toute la place sur Conquer or Die, le divin roux retournant derrière pour lui laisser place et jouer sur l’avancée et prendre ainsi toute la mesure de la scène avant d'enchaîner sur un Dystopia résonnant déjà comme un classique. Le tout pour conclure sur l’ultra culte Holy Wars … dans un déchaînement euphorique d’un public totalement conquis par le groupe. 

Mustaine restera quelques instants sur scène, profitant de l’acclamation du public et annonçant son retour pour la semaine suivante ! Le meilleur concert de la journée !

 

Setlist : 

  1. Hangar 18

  2. Dread and the Fugitive Mind

  3. The Threat is real

  4. Angry Again

  5. The Conjuring

  6. Sweating Bullets

  7. Conquer or Die !

  8. Dystopia

  9. A Tout le Monde

  10. Trust

  11. Symphony of Destruction

  12. Peace Sells

  13. Holy Wars … The Punishment Due

 

Deep Purple

(Eternalis) : Que dire ? J’ai suivi Deep Purple avant tout car ils étaient entre Megadeth et Ghost et que je souhaitais conserver ma place à la barrière. Mais je ne fus définitivement pas emballé par les légendes du rock prog. Ian Gillian m’aura apparu à l’agonie tout le concert, tremblant et fébrile (73 ans, ça commence à faire) mais sauvé par les très longues chevauchées instrumentales de ses comparses. Simon McBride remplace Steve Morse (pour soucis familiaux) étale sa classe et son charisme à la guitare, parfaitement accompagné dans ses délires solistes par Don Airey aux claviers. Difficile de sortir réellement quelque chose de ces longues cavalcades de notes, mis à part un Smoke of the Water attendu de tous. Si sur album les fans y trouvent encore leur compte, sur scène cela devient vraiment compliqué, et à juste raison (on parlera de Judas Priest plus tard). Il n’y a pas de honte à s’arrêter lorsque l’on a écrit l’histoire de la musique.

Skald (SWE)

(LostPhoenix) : Il a un changement de formation depuis leur tournée 2019, alors que ce soir ils passent sous le Temple. Une nouvelle chanteuse dont la voix semble porter au-delà du temps.

Nous assistons à un début de set énorme avec des percussions puissantes et dansantes.

Le percussionniste aux cheveux sauvages et dont la voix fait un écho grave à celle aigu de la sorcière blanche est impressionnant.

Lorsque les deux hommes, sur les devants de la scène, se chargent de l’intro, le propos se fait plus guerrier.

Dans le fond, la voix féminine perce la mélodie et le sacré s’éveille au centre de la scène.

Les lumières portent le sacrement joués par les artistes au plus haut et les hurlements du public le leur rendent bien.

Les éclairages subliment les percussions et les membre de la tribu qui animent un voyage au creux des terres sacrées.

Lorsque le rouge vient habiller le groupe, les cris et le chant sons accompagnés par le tintement des cordes métalliques.

L’instrument à corde traditionnel joué à l’archet est toujours là en fond et ressort quand les voix graves et aiguës se font à nouveau écho.

« Notre prochain chant est un chant traditionnel qui prenait place avant que les Vikings ne partent en raid ». Seul la voix de la femme raisonne et le public frappe des mains de titre en titre. Le spectacle est magique est perce la nuit d’un chant lumineux et sacré.

Ghost (SWE)

(Eternalis) : 

les suédois n’auront été que bonheur et frustration. Difficile de savoir lequel des deux sentiments prédominent à la fin du show et même en y repensant, on garde cette sensation de s’être fait un peu volé. 

Explications. Un montage de scène très long, un immense backdrop plié mais un écran géant restant levé à moitié (pas suffisant pour projeter, mais trop pour mettre quelque chose derrière) pour on ne sait quelle raison (le vent qui se levait ? Risque d’orage ?), limitant ainsi énormément la scène (de très beaux décors mais pas la présence de la fameuse cathédrale en arrière plan) et cassant un peu l’image d’un des plus gros shows du week end que nous attendions. Ensuite on pourra parler d’un son trop fort, assez brouillon (ce son de caisse claire affreux) et noyant très souvent Tobias Forge dans l’ensemble. 

Forcément, la nuit aidant, le groupe bénéficie d’un jeu de lights sublime et les costumes de scène sont très immersifs. Les hits s'enchaînent très vite et on remarque que Impera passe allègrement le cap de la scène. Kaiserion est déjà repris par la foule entière, Rats et From the Pinacle to the Pit embrasent littéralement la fosse et les goules masqués jouent parfaitement le jeu entre elles (certains pourraient reprocher un côté trop théâtral et peu naturel, surtout entre les 2 guitaristes). Hunter’s Moon montre les crocs, Faith dévoile toute l’agilité des gratteux, Call Me Little Sunshine est déjà un classique et on aura été totalement écrasé par le heavy Year Zero. Miasma et son instrumental imparable permettra au pape de revenir d’entre les morts pour prendre le contrôle d’un saxophone avant que Mummy Dust ne transforme le Hellfest en messe noire géante le temps d’un titre !

Je passe sur les nombreux changements de tenue de Forge qui en profite pour annoncer une “live premiere” avec Griftwood et son ambiance totalement 80s, introduit par son magnifique lead de guitar. Dance Macabre suit, les cotillons explosent et … c’est tout ! Pas de Square Hammer. Pas de reprise de Metallica. Pas de pyrotechnie ni d’un élément scénique qui nous collerait littéralement sur le cul (toujours cet écran géant qui pend inutilement derrière la batterie). On ne peut s’empêcher de garder une certaine déception en travers de la gorge, malgré l’excellent moment passé, Tobias Forge s’étant exploser la voix et préférant jeter l’éponge pour ne pas s'abîmer plus gravement. 

Donc oui ce fut un gros show, maîtrisé et professionnel avec une bonne setlist mais nous étions en droit d’en attendre plus d’une tête d’affiche habituée à délivrer des concerts d’exception scéniquement et côté décor. Comme un symbole, l’orage qui menaçait arrive juste à la fin du concert, le vent tournoyant déjà depuis quelques instants. Airbourne jouera sous la flotte mais ce n’est pas ce qui atteindra l’enthousiasme débordant O’Keeffe & co. Bonne soirée.

 

Setlist : 

  1. Imperium / Kaisarion

  2. Rats

  3. From the Pinacle to the Pit

  4. Spillways

  5. Devil Church

  6. Cirice

  7. Hunter’s Moon

  8. Faith

  9. Ritual

  10. Call Me Little Sunshine

  11. Helvetesfönster

  12. Year Zero

  13. He Is

  14. Miasma

  15. Mummy Dust

  16. Griftwood

  17. Danse Macabre


1 Comment

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JeanEdernDesecrator - 20 August 2022:

J'avais justement vu Megadeth au Hellfest 2012, et ça avait été une déception cuisante (le chant de fillette de Mustaine, arghh), et Deep Purple il me semble la même année, déjà en bout de piste. J'aurais bien aimé voir Megadeth qui semble renaître de ses cendres cette année.

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