Harm Done

11h05 : Rien de tel que Harm Done, autre régional de l’étape pour entamer ce dimanche en enfer, pas trop de monde à la Warzone en cette heure matinale, pas trop chaud non plus, bref, de très bonnes conditions pour apprécier le set du quatuor à sa juste valeur. Le groupe est très en forme, à l’inverse des trois quarts des festivaliers, et livre une prestation bien pêchue et énergique. La formation est visiblement heureuse d’être là malgré cet horaire peut avantageux.

Ghoul (USA)

12h50 : Petite pause (oui, déjà, faut bien s’hydrater) avant d’assister au show de Ghoul. Mon sentiment est assez mitigé, le groupe y livre un thrash/death assez basique et linéaire, émaillé cependant de quelques distractions fines et subtiles comme cet individu qui ouvre sa grosse panse pour asperger de sang les premiers rangs et d’y extraire un nouveau-né, mort, évidemment, puis avec l’arrivée d’un mix entre Dark Vador et un militaire allemand de la seconde guerre mondiale, pour finir avec un géant qui a dû être assemblé dans une école élémentaire du coin, tant le costume frise l’amateurisme. Tout cela m’en touche une sans faire bouger l’autre, ma team décide de bifurquer à La Temple pour se placer devant, à gauche, en attendant Regarde Les Hommes Tomber.

Regarde Les Hommes Tomber

13h35 : Les membres du quintet investissent la Temple, très fortement garnie, sans un mot et y délivrent un concert puissant, précis, habité et instaure une atmosphère très sombre, désespérée, malgré le soleil éclatant qui règne en maître. Le public, statique, mais réceptif, écoute avec respect et concentration, il faut dire que la musique des nantais, peu festive (c’est un euphémisme), donne peu l’envie de slammer, le plaisir est intérieur et nous ne le boudons pas.

La fatigue, aidée par la chaleur, ayant une forte emprise sur ma bande, même Ed La Poutre a quelque peu perdu sa verve poétique, nous décidons d’alléger le programme et de faire l’impasse sur Hirax, pour assister à Ghost Bath.

Ghost Bath

15h05 : Ce sont sur les conseils d’Ed The Dard, que nous assistons à la prestation de Ghost Bath, dont j’avoue platement ma méconnaissance. Et bien nous en a pris car nous avons pris une petite calotte, rien à voir avec les mandales infligées par Nails, Suicidal Tendencies ou Obituary, mais ce concert fut, pour ma part, une belle surprise. Le son est clair et précis, les compositions sont alambiquées et accrocheuses. Le seul bémol, et pas des moindres, est, à mon sens le chanteur. Ce dernier, très distant envers le public, auquel il n’adressera aucun mot, semble juste être là pour cachetonner, il ne prêtera d’ailleurs pas plus d’attention à ses compères, il quittera la scène, sans un mot, sans regard à quiconque. Cette attitude condescendante a gâché mon plaisir auditif, par sûr que je penche plus sur leur discographie.

Setlist Ghost Bath :

1. Thrones
2. The Silver Flower, Part 2
3. Happyhouse
4. Ambrosial
5. Seraphic
6. Death And The Maiden
7. Golden Number
8. Luminescence

Beyond Creation

16h00 : Nous enchaîneront avec les québécois de Beyond Creation. Trop de technique, tue la technique, le concert sera un astiquage de manche permanent, et malgré la bonne humeur dégagée par le groupe, la mayonnaise ne prendra à aucun moment, même pour mes compères qui sont pourtant musiciens. Il est indéniable que ce groupe passe bien mieux en support digital qu’en live, la prestation du groupe s’avérera forte ennuyeuse.

Puis vient la grosse boulette de cette édition 2017 car bien installé, allongé au frais sous la Altar, nous décidons de zapper Arkhon Infaustus...bien mal nous en a pris car le groupe délivrera un set ultra massif, puissant, avec un son dantesque...bref, j’en ai encore les boules...

Sanctuary (USA-1)

17h40 : Après la boulette, arrive l’erreur de casting avec Sanctuary, positionné à la Altar. Le groupe, formé en 1985, fut réactivé par Warrel Dane, dû au split de Nevermore. Non pas que la musique jouée par le groupe soit mauvaise, mais le heavy-metal de Sanctuary aurait plus eu sa place sur une des Mainstages. Warrel Dane apparaît amaigri, et arpente la scène en marchant d’un pas lent et nonchalant, qu’on peut retrouver dans toutes les bonnes maisons de retraite, le bougre semble physiquement atteint et a pris un bon coup de vieux. Le public, peu conquis, quitte peu à peu les lieux, laissant Sanctuary terminer son set devant une assistance très clairsemée.

Setlist Sanctuary :

1. Arise And Purify
2. Let The Serpent Follow Me
3. Die For My Sins
4. Season Of Destruction
5. Future Tense
6. Question Existence Fading
7. Frozen
8. Soldier Of Steel
9. Taste Revenge

Nostromo

19h40 : Autre gros morceau de ce dimanche, ce concert très attendu de Nostromo. Les suisses pénètrent sur scène et sortent littéralement le public de sa torpeur dans lequel il avait sombré (ainsi que votre serviteur). Les morceaux s’enchaînent sans que l’intensité ne faiblisse, entraînant de nombreux slams et cicle-pit et, avec eux, une poussière très présente. Le groupe déclenchera même un bon gros wall of death, juste impressionnant et offrira au public, venu en masse, un nouveau titre qui s’intègre parfaitement à l’ensemble, bien évidemment issu des albums Ecce Lex et Argue, ainsi que la cover de « Corrosion » de Nasum. Le son est, une fois de plus massif et puissant, pour un set décapant.

Scour

20h45 : Attention, évènement !! Après une année d’abstinence, dû à son dérapage vers la droite extrême et l’annulation de la venue de Down, Phil Anselmo n’avait pu fouler la verte pelouse clissonaise en 2016. C’est avec son nouveau projet estampillé « black-metal » appelé Scour, dont le pedigree de ses membres issus de formation comme Cattle Decapitation, Pig Destroyer ou Decrepit Birth, laisse entrevoir un gros potentiel, que le père Phil décide de mettre à mal la Temple. Il est à signaler que le bougre fit remarquer à l’assistance qu’il avait perdu du poids et que son breuvage était un soda, et que, Ed La Poutre, fan inconditionnel de Phil Anselmo, n’usurpait pas son appellation. On pourra dire ce que l’on veut sur l’ex hurleur de Pantera, le gars ne fait pas semblant car il a fait installer un chevalet avec la setlist et les paroles des morceaux qui seront interprétés lors du concert qui suivra, il ne veut sans doute commettre aucun impair.

Et d’impair, il n’en sera nullement question, le groupe délivre un black-metal brutal (Marduk va prendre une petite leçon), interprété avec une précision chirurgicale et une grande clarté, rehaussé d’un son surpuissant et d’un Phil Anselmo en grande forme, très à l’aise dans les « black screams », que dans les growl caverneux. La formation interprétera l’intégralité de son Ep (hormis « Tactics ») et cinq autres morceaux d’un autre Ep qui verra bientôt le jour, et, terminera son entreprise de destruction massive avec la reprise de « Massacre » de Bathory, et, cerise sur le gâteau, par une cover de Pantera intitulée « Strength Beyond Strength », titre d’ouverture de « Far Beyond Driven », survitaminée et plus brutale qu’à l’accoutumé, achevant les derniers récalcitrants. A l’instar de Nails la veille, Scour nous assènera une véritable correction qui fait jouissivement mal.

Setlist Scour :

1. Crooked
2. Dispatched
3. Piles
4. Bleak
5. Codes
6. Shake
7. Clot
8. Red
9. Barricade
10. Tear Gas
11. Massacre (Bathory cover)
12. Strength Beyond Strength (Pantera cover)

Emperor

22h55: Il faudra une bonne pause pour nous remettre et surtout assimiler ce qu’il venait de nous tomber sur le coin de la tronche. La fatigue physique étant à son paroxysme lorsqu’Emperor entame son concert sous une Temple copieusement garnie malgré le set simultané de Linkin Park, j’en conviens, ce n’est pas le même public. Les norvégiens y interprètent l’intégralité de leur deuxième album, « Anthems To The Welkin At Dusk », avec des lights à tendance verdâtre, comme la pochette dudit album. Même si je ne suis pas en grand fan de ce disque, il faut bien reconnaître que la magie opère, Emperor délivrant une prestation de très haute volée, terminant son show par une triplette redoutable, constituée de « Curse You, All Men ! », « I Am The Black Wizards » et « Anno A Satana ». Un beau final pour cette édition 2017 car votre serviteur n’a pas eu la force pour survivre et assister à Coroner et encore moins à Slayer, nous décidons, moi et mon frère, (Ed The Dard avait encore de la ressource) de rejoindre notre QG, éreinté.

Setlist Emperor :

1. Alsvatr (The Oath)
2. Ye Entrancemperium
3. Thus Spake The Nightspirit
4. Ensorcelled By Chaos
5. The Loss And Curse Of Reverence
6. The Acclamation Of Bonds
7. With Strength I Burn
8. The Wanderer
9. Curse You, All Men!
10. I Am The Black Wizards
11. Inno A Satana

Finissant le festoch autour des quelques bonnes binouzes, pas de crudités, il n’y en avait plus, nous avons longuement discuté avec nos voisins, surtout Ed, puisque, eux aussi, sont de grands aficionados de Phil Anselmo. Lundi matin chagrin, comme chaque année, dur retour à la réalité, après une attente de plus de deux heures et trente minutes pour sortir du parking. Clairement, il y a ici, quelque chose à revoir au niveau de l’organisation.

Conclusion: 

Au final, pas grand-chose à redire au niveau de l’organisation, mis à part des points d’eau insuffisants, trop de poussière et surtout la sortie de l’enceinte après le set d’Autopsy, vendredi 16 juin, où un mouvement de foule important a eu lieu, ainsi qu’une grosse compression, à cause du public qui « dégueulait » de la Temple et qui ne laissait pas passer les festivaliers qui voulaient s’extirper et éviter Alestorm. Ce groupe, à la vue du trop nombreux public, aurait dû être placé sur une Mainstage, cela aurait évité ce fort désagrément, heureusement, il n’y a pas eu de drame, malgré quelques chutes. Il faut louer la fluidité à l’entrée et une impression de « moins de monde » dans l’espace qui va des scènes Valley,  Temple et Altar, au coin restauration et merchandising. Par contre, devant les Mainstages, je reste dubitatif.

Mes Tops :

1. Nails
2. Scour
3. Obituary
4. Suicidal Tendencies
5. Cryptopsy

Mes Flops :

1. Marduk
2. Carcariass
3. Beyond Creation
4. Autopsy
5. Ghoul

Hors concours Tagada Jones, pour un concert énorme et pour les raisons que vous connaissez et, la présence de Guillaume et d'Edouard pour leur bonne humeur, sans eux, le Hellfest ne serait pas le Hellfest.         

Pour finir, je tenais à remercier encore une fois Niko Jones et le groupe Tagada Jones pour ce moment mémorable à jamais gravé dans nos cœurs. Merci d’avoir dédié à Sterenna le morceau « La Peste Et Le Cholera », vous êtes des hommes de parole et vous accordez une grande importance à votre public, je peux dire, qu’à la vue de certaines attitudes, c’est loin d’être une généralité.

Je dédie, bien sûr, ce Hellfest 2017 et ce live-report, à toi Sterenna qui aurait rêvé d’être là, ces quelques lignes sont pour toi.

 

Fafa - 01 August 2017: Super report !!!!
Merci pour ces belles lignes !!

LostPhoenix - 02 August 2017: Merci encore pour ce récit. Par contre, malgré les améliorations, semble-t-il notable, sur la fluidité entre les scènes, je ne suis pas certain d'être super motivé pour l'an prochain. Tout dépendra des affiches, entre Hellfest et Download. En tout cas, par tes mots, je ne manquerais pas Tagada Jones au FestRock Morts Subites (à Hyères) cette année...

growler - 13 August 2017: Merci pour vos compliments, c'est sympa et motivant :)

Mag17 - 05 October 2017:

Sterenna était une amie de ma fille ! 

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