the Saturday 25 April 2015, M.J.C. Fismes

Abhorrance (USA-1)

Fismes et la 5éme édition du Hard Rock Rendez Vous, ou comment organiser deux semaines de vacances autour d’un événement musical. Car aprés avoir vu l’affiche alléchante de cette 5éme édition, il est décidé que cet événement sera le point central de nos vacances, une petite étape sympathique d’un week end, située entre quelques jours à Verdun et une semaine à St Quentin.

Après un accueil sympa et une petite discussion avec Sylvain Cotté, on pénétre dans ce lieu inconnu pour nous qu’est la MJC de Fismes. Outre la salle ou vont se dérouler les shows et qui est relativement petite, le site dispose d’une grande cour carrée qui nous permettra de discuter avec les potes entre les concerts, de fumer une clope et de boire quelques binouses en toute tranquillité. Elle permet aussi est surtout de pouvoir rencontrer tous les musiciens, ce qui est plutôt cool aussi voir assez rare de nos jours. On sent donc que l’organisation est rodée à ce genre d’évenements et tout se déroule au mieux pour une après midi et une soirée qui se révéleront riches en émotions et en découvertes.

C’est Hot Stuff qui ouvre le bal devant un parterre très clairsemé à l’heure ou certains doivent encore faire la sieste ou finir l’apéro. Hot Stuff, c’est du Hard Rock énergique venant de Picardie. Même si le groupe n’est pas très vieux du point de vue de son existence, on remarque que les musiciens ont de la bouteille et une certaine habitude de la scène puisqu’on peut citer Malediction ou Thorgen dans leurs formations précédentes. Malheureusement de très gros problèmes de son viendront gacher une prestation qui s’annonçait plutôt bien. En effet nos conduits auditifs font rarement bon ménage avec les larsen... Malgré tout le groupe se donne à fond, entre titres speedés, mélodiques ou plus Bluesy. A revoir donc dans de meilleurs conditions.
Setlist :
Suicide
Last Of Us
Get Stuffed
Leave m Outside
Another Day
Raise Your Hand
Downtown
Can't Stand

Father Merrin

Le temps consacré au changement de plateau et autres réglages en tous genres nous permet d’aller rechercher une petite bière. On pourra exceptionnellement abuser ce jour puisque venus à pieds du camping municipal.
Après avoir salué quelques connaissances qui ont fait aussi le voyage depuis la Normandie, place à Father Merrin. Et là, changement radical de style. On part sur un Doom Occulte à la Black Sabbath/ Cathedral/St Vitus avec un chanteur quasiment possédé par ses textes. Le son n’a plus rien à voir avec la bouillie sonore précédente, et on peut donc pleinement profiter du concert. Le groupe base son set sur son EP intitulé All Is Well That Ends In Hell sorti en 2014. L’arrivée d’un second guitariste laisse beaucoup plus de latitude au chanteur pour incarner complétement ses textes, ce qu’il fait admirablement. Father Merrin, c’est lourd, pesant voir même écrasant par instant et on voit bien que certains spectateurs ne sont pas récèptifs à ce style particulier. Le Doom dans sa forme la plus radicale laisse rarement de marbre, et il faut faire des efforts pour entrer en communion avec le groupe. C’est donc devant là aussi un parterre clairsemé que le groupe terminera son set avec une reprise des maitres du genre, j’ai nommé Cathedral avec Congregation Of Sorcerers issu de l’album The VIIth Coming. Très bonne découverte en ce qui me concerne et un groupe à suivre de prés.
Setlist :
Hellride
A Putrid Rising Sun
Dawn Of The Sixth Day
Lord Of Mercy
The Albigensian Crusade
Congregation Of Sorcerers (Cathedral)

Spirit

Tiens, ma bière s’est évaporée. Bon, on retourne au bar, on retape la discute avec les potes et la cour se remplit doucement mais surement, ce qui fait plaisir à voir.

Vient le tour des nordistes de Spirit, habitués des scènes de la région. Là, la sieste est finie et on voit que le groupe a un grand nombre de fans dans le coin puisque la salle s’est plus que correctement remplie. Spirit, c’est du Hard/Heavy sans trop de fioritures chanté en Français et fait pour rassembler les foules. On sent un groupe sur de lui, rodé à la scène avec des musiciens qui sont heureux d’être la et qui n’hésitent pas à prendre la pose pour le plus grand bonheur des photographes présents. La set liste fait la part belle à Hommes ou Diables, sorti via Emanes en 2013 et le public reprend une partie des textes à son compte, signe qu’il est habitué aux prestations de Spirit. Les quelques nouveaux titres inédits laissent présager d’un futur album qui ne devrait pas déboussoler les fans.
La encore une excellente découverte live et une excellent rencontre avec des musiciens très sympathiques. Bravo messieurs et au plaisir de vous recroiser.
Setlist :
Jerusalem
Nuova
Le Klan
L'Eternel
Chasseurs d'Images
Hommes ou Diables
Apprenti Sorcier
Gori

Desillusion

Bon, ou est ce que j’ai pu poser ma bière... Je récupère le gobelet posé sur une enceinte et qui s’est vidé comme par enchantement. Je pense qu’on a du lui jeter un sort et je m’empresse donc d’aller le remplir une nouvelle fois.

Desillusion. Bon, c’est des potes de longue date et on a décidé de venir spécialement pour leur faire une petite surprise. Ce qui a apparemment fonctionné au vu de leurs têtes. Ce n’est pas la première apparition du groupe dans la région et la salle est cette fois ci pleine à craquer. Fort d’un dernier album dans la plus pure tradition du Heavy Metal à la Française intitulé Metal Influences, le groupe met une fois de plus le public dans sa poche dés les premières notes. Yvon assure le spectacle comme à son habitude, Jimmy dialogue avec un public tout acquit au groupe et balance des aigus à décorner un cocu, les guitaristes pondent du riff qui vous pètent à la gueule à tour de bras et Maxime rythme le tout avec Maestria. Tout comme Spirit avec qui il a déjà d’ailleurs partagé l’affiche plusieurs fois, Desillusion est sur scène comme un poisson dans l’eau. Le public ne s’y trompe d’ailleurs pas et en redemande. La nouvelle mascotte du groupe, présente sur la pochette du dernier opus, est devenue de chair et d’os et vient compléter le show sur Metal Influences. On terminera avec une Digue du Cul et un Rock n Roll Secours d’anthologie ou Jimmy et Yvon inversent leurs rôles comme toujours pour le plus grand bonheur de tout le public.
Vive la Normandie, Vive le Heavy Metal, Vive Desillusion.
Setlist :
Serial Killer
Confrontation
Revolution
Etat d'Âme
Voyageur d'Outre Tombe
Des-Illusions
Metal Influences
Esprit Maudit
Rock'n'Roll Secours (Vulcain)

Existance

La chaleur de la salle ayant une fois de plus fait évaporer ma bière, on retourne au bar et on en profite pour féliciter tous les musiciens pour leurs shows respectifs.

C’est maintenant au tour d’Existance d’envahir la scène. Autant dire que eux aussi sont attendus comme le messie par un public déjà tout acquit à sa cause et qui s’est déplacé en nombre pour le voir. Ayant découvert le groupe au PPM Fest de 2014 et ayant été agréablement surpris, je voulais avoir une confirmation du talent du groupe sur une scène plus petite et plus proche du public. Là aussi on est dans le Heavy Metal de tradition classique, issu tout droit des heures de gloire des années 80 et de la perfide Albion. Y’a rien à dire, c’est carré comme une équation d’Einstein, réglé comme du papier à musique et efficace comme une bouteille de Mr Propre dans une salle de bain. Le nouveau bassiste est bien dans ses baskets qu’il n’hésite pas à user en arpentant la scène dans tous les sens. Le chanteur guitariste n’hésite pas à descendre jouer dans le public et les musiciens sont synchronisés comme une palette de coucous Suisses. C’est d’ailleurs ce qu’on pourrait reprocher au groupe, un manque évident de spontanéité, ce petit grain de folie et d’improvisation qui pourrait le faire monter encore plus haut sur l’affiche. A vouloir être trop parfait, on en perd l’aspect Rock N Roll qui doit caractériser un show de ce genre. Mais à voir la réaction du public et les sourires à la fin du concert, les gens sont conquis par la prestation d’Existance, ce qui est bien le principal.
Setlist :
Legends Never Die
Black Viper
Steel Alive
Son Of Wolf
Waverly Hills
Dead Or Alive
Prisoner
From Hell

Stratageme

Bière.

Place maintenant à la découverte live de Stratageme. Et autant dire que là, on a changé de catégorie. Finie la rigolade, on passe à la dimension supérieure. La quatrième, voir même la 666éme... Stratageme, c’est la combinaison de 4 musiciens hors pairs dont les CV arriveraient à faire pâlir un contingent de gothiques. Citons pèle mêle Satan Jokers, Shakin’ Street ou encore Abrial. Comme pour beaucoup de groupes des années 70, Stratageme a connu une longue période de hiatus avant de revenir à la vie sous l’impulsion de Gégé, bassiste de son état il y a quelques années. Retour qui s’est soldé par la sortie de l’excellent Highway en 2013 chez Brennus. On ne sait pas si la reprise d’Higway Star de Deep Purple était la fin du soundcheck ou le premier morceau du show mais on a tout de suite les bases du reste de la prestation. Le titre est tout bonnement énorme que ce soit musicalement ou vocalement. On touche quasiment à la perfection lors de cette interprétation magistrale et on ne se doute pas encore que le meilleur est à venir. Car Philippe Kalfon est un guitariste d’exception. C’est d’ailleurs lui qui attirera tous les regards durant le set de Stratageme. Son jeu autant technique que gorgé de feeling est vraiment une merveille et certains ont du prendre de bonnes leçons ce soir. Le Hard mélodique typé américain du groupe fera mouche à tous les coups. Tout est maitrisé de A à Z, des choeurs jusqu’à Aurel le nouveau batteur qui jouera avec les partitions... Le groupe se changera le temps de 4 titres en Tribute à Van Halen pour un enchainement Panama/Eruption/You Really Got Me/Jump de folie et nous gratifiera d’une superbe reprise de Joe Satriani pendant laquel le chanteur descendra dans le public pour profiter lui aussi du jeu de Kalfon. Dommage pour le groupe que le public ne soit pas resté en masse pour lui rendre hommage et on espère que le groupe a vendu assez de merchandising pour pouvoir mettre du gaz oil dans le réservoir pour rentrer...
Setlist :
Highway Star (Deep Purple)
Sweet Little Girl
Believe
Never Say Goodbye
Gimme Gimme
Satriani Cover
I Feel The Heat
Panama (Van Halen)
Eruption (Van Halen)
You Really Got Me (The Kinks)
Jump (Van Halen)
Leave Me
Highway

Mystery Blue

Allez, une dernière pour la route.

Mystery Blue est lui aussi un groupe dont la formation ne date pas de la dernière pluie et je garde un excellent souvenir du premier opus. Le passage dans le milieu des années 90 à un chant féminin a reboosté la formation qui a sorti 5 album depuis dont le dernier en date, Conquer the World en 2012. Dure tâche que de succéder à Stratageme et ce ne sont pas les problèmes de micro et de retours du début du show qui vont arranger le tableau. Malgré tout, le groupe assure lui aussi dans une veine Heavy à l’Allemande plutôt réussi. On sent la encore des musiciens contents d’être sur scène et de participer à une si belle affiche. On regrettera la aussi le manque de public pour soutenir la formation Alsacienne qui aura tout donné malgré tout.
Setlist :
Conquer The World
Slave To Blood
Shades Of Death
Running With The Pack
Claws Of Steel
The Blade
Nuclear Skies
Metal Attack
No Way Out
When Time Is Pain
Ticket To Hell
The Deadly Nightshade
Metal Dream
Hell & Fury
Roller Coaster Ride

Alors que dire de plus si ce n’est que la journée passée lors de ce 5éme Hard Rock Rendez Vous fut une réussite complète. On ne peut que féliciter Sylvain et son équipe pour leur sens de l’organisation, leur bonne humeur communicative et le choix des groupes. Malgré un public relativement sélectif au niveau des formations qu’il vient voir et soutient, on ne peut qu’applaudir ce genre d’évènement qu’on espère voir perdurer pendant encore de nombreuses années.
Merci.