Les teutons de Gamma Ray semblent se plaire dans la capitale française … en effet, à l'annonce de la date à Paris de décembre 2015, cela fait trois fois en trois ans qu'ils viennent nous rendre visite ! En revanche, cette fois-ci n'est pas dans la cadre de la tournée de promotion d'un album, mais plus exactement une tournée anniversaire, célébrant les 25 ans du groupe. D'ailleurs, leur dernière sortie est un gros Best of, qui n'a pas plus ni moins d'utilité que la majorité des compilations. Mais le véritable changement chez Gamma Ray, c'est bien l'arrivée d'un deuxième chanteur, en la personne de Frank Beck, annoncée quelques mois avant ce passage à Paris. Kai Hansen avait des difficultés à tenir toute une tournée sur le plan vocal, et préférant se donner plus de liberté à la guitare, il a ainsi pris cette décision. Le défi est donc grand pour le groupe, pour Kai, mais surtout pour Frank qui va devoir faire ses preuves, en prenant la place d'un immense chanteur. Autant dire que le public parisien attendant ce show au tournant.
Neonfly
Mais cessons ces spéculations, et attardons nous plutôt au premier groupe ayant l'honneur d'ouvrir la soirée : Neonfly. Il s'agit d'un combo britannique (comportant un batteur français), qui en est à son deuxième album (Strangers in Paradise), et évoluant dans un power metal très mélodique et lumineux, assez proche de la scène chrétienne suédoise ou alors du Hard FM/AOR à l'américaine. Ils sembleraient avoir une fascination pour la civilisation aztèque, en témoignent les pochettes d'albums, certains thèmes dans les paroles, ou encore … les plumes qu'ils portent sur scène. Oui oui, vous avez bien lu ! Des plumes. Au moins, sur le plan visuel, voilà un groupe qui cherche l'originalité !
Et puis, il faut bien avouer que sur scène, les britanniques se débrouillent pas mal non plus. Ils sont dynamiques, enthousiastes, le chanteur parle avec le public en s'essayant tant bien que mal au français, et s'attire la bienveillance des parisiens. Encore une fois au Trabendo, la situation de première partie ne leur laisse droit qu'à une fine bande sur le devant de la scène, mais ils s’accommodent plutôt bien de ce détail. Pour les photographes, c'est un peu plus compliqué.
Dès le deuxième morceau, le batteur Boris prend la parole, pour faire un point rapide sur les événements malheureux survenus dans la capitale. Si l'intention est louable, le discours est un peu bateau, et coupe en deux un set déjà très court. Cela débouche en plus sur une énième marseillaise. Quant à la musique, elle passe plutôt bien, de toute manière à titre personnel je préfère les compositions très mélodiques en concert que sur CD. Il faut noter aussi que les titres choisis dans la setlist sont parmi ceux de leur discographie qui tabassent le plus, ce qui est finalement assez relatif.
1. Whispered Dreams
2. The Enemy
3. The Revenant
4. Heart of the Sun
5. Highway to Nowhere
6. Morning Star
Serious Black
Un deuxième groupe a été sélectionné pour accompagner Gamma Ray sur toute la tournée, et il s'agit de Serious Black, le all-star band récemment formé l'année dernière. C'est un choix assez curieux, car ces derniers ont déjà effectué une tournée européenne en début d'année avec Hammerfall et se sont donc retrouvés 10 mois auparavant dans la même salle. Soyons honnête, sur Spirit of Metal nous n'avons pas vraiment été convaincus par l'album de Serious Black, malgré ses membres prestigieux. Mais après la prestation livrée ce soir-là, je me dois de revoir mon avis sur ce groupe.
Je suis surpris au début, de ne voir débarquer que cinq personnes sur la scène. Je n'étais pas au courant des pérégrinations de chacun des membres, le claviériste Jan Vacik n'assure donc pas la scène, Roland Grapow est parti (remplacé par Bob Katsionis) et Thomen Stauch ne faisant que du studio, c'est Alex Holzwarth qui tient les baguettes sur scène. Même les remplaçants sont prestigieux.
Et puis Serious Black impose rapidement ses marques, ça joue vite, ça joue fort, et surtout ça joue soudé. Il y a une remarquable cohésion scénique, et on a réellement l'impression d'une bande de potes jouant ensemble. Mario Lochert se la joue très extravagant, agitant sa basse dans tous les sens, tandis qu'Urban breed arpente la petite scène de long en large en rugissant dans son micro. Le bonhomme est à la hauteur de sa réputation : très charismatique, et impressionnant de technique vocale. Et encore une fois, les circonvolutions très mélodiques voire sucrées de leurs compositions sont beaucoup plus potables sur scène, et surtout présentées avec un tel dynamisme.
1. Temple of the Sun (intro)
2. Akhenaton
3. Trail of Murder
4. Older and Wiser
5. Sealing My Fate
6. I Was Made for Loving You/Rock You Like a Hurricane
7. Setting Fire to the Earth
8. Listen to the Storm
9. High and Low
10. I Seek No Other Life
Gamma Ray
Retentis alors la célèbre introduction de tous les concerts de Gamma Ray : Welcome ! Et on effectue directement un grand bon dans le passé avec Heaven Can Wait, surprenant en début de concert, mais qui a le mérite de faire monter l'ambiance d'encore un cran. Et c'est ça qui est bien avec cette tournée anniversaire : on se plaint souvent de ne pas avoir eu nos titres préférés, mais là il est impossible de râler, toutes les bonnes vieilleries y sont ! Oui, on peut aussi appeler ça du fan service, mais Gamma Ray le fait bien.
La setlist en question, d'environ une heure quarante, est faite pour subvenir aux besoins de tout fan : quelques titres de l'époque Scheepers, des tueries de Powerplant, quelques uns plus récents, mais aussi des reprises d'Helloween ! Alors évidemment, tout le Trabendo (pas entièrement rempli au passage) saute et headbangue de joie. Le groupe aussi s'amuse bien. Kai Hansen a le sourire aux lèvres, voire la cigarette (moment hallucinant où il se ramène sur scène avec une clope – ce qui expliquerait son timbre de voix), et Henjo Richter m'offre de grands sourires à chaque fois qu'il se sait dans mon viseur. Kai ose même modifier les titres, rajoutant des soli à rallonge, et même un très surprenant passage reggae sur I Want Out. Certains puristes ont dû l'avoir en travers de la gorge !
Mais parlons un peu du petit nouveau : Frank Beck. Il convient de préciser qu'il chante finalement relativement peu, laissant les passages les plus glorieux à Kai, et s'occupant souvent des couplets. Sur le plan technique il n'y a rien à redire, en revanche sa voix a une identité assez banale, et donc souffre de la comparaison à côté du célèbre blondinet. Il n'a évidemment pas le même charisme, ce qui créé quelques moments un peu gênants, où il doit prendre en main la foule juste après Kai avec moins de succès. Il va tout de même être difficile pour lui de s'imposer sur le long terme …
La soirée se termine sur le tant attendu Send Me a Sign, où tout le monde s'égosille, Kai aussi et saute dans tous les sens. Petit plaisir personnel, une fois le set terminé il vient me serrer la main et me donner son médiator !
Il est vrai que Gamma Ray pouvait difficilement rater ce concert : ils avaient déjà tout pour le réussir, même avec un nouveau chanteur. Mais ils l'ont bien fait, et ont offert à leurs fans un très très bon moment. Un vrai concert Best of.
1. Welcome
2. Heaven Can Wait
3. Last Before the Storm
4. Fight
5. One With the World
6. I Want Out
7. Valley of the Kings
8. The Silence
9. Drum & Bass Solo
10. Dethrone Tyranny
11. Empathy
12. Master of Confusion
13. Medley : Rebellion in Dreamland
Heavy Metal Universe
Ride the Sky
Somewhere Out in Space
14. Heading for Avalon
15. Send Me a Sign
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