Download France 2018 - Jour 3

the Sunday 17 June 2018, Download Festival France (BA 217)

Ce troisième jour au Download Festival France aura pour nous comme un air de Made In France. Nous débuterons avec une claque nommée The Noface et terminerons (presque) avec un show de dingues dispensé par les Mass Hysteria. Il faut dire que cette troisième édition affiche une belle série de groupes français. Une programmation qui fait honneur au pays d'accueil, en plus d'aligner des têtes d'affiche qui vont du Rock au Metal. Nous partons donc à l'assaut de ce jour sous un ciel bleu, quelque peu voilé, et l'envie de découvrir des artistes, nous l'espérons, à la hauteur de nos attentes.

 

The Noface

Yan, Max, Lio, Jay (ex-Skip The Use) et Oma Jali forment The Noface. « Chapter One », leur premier album, sort en septembre 2017. Et nous voilà devant eux au Download Festival France pour un moment que nous n'attendions pas aussi prenant. Des musiciens en noir et blanc, un scène sans fioritures, mais quelle voix saisissante. Au bord de la scène, le charisme de Oma ne laisse aucun photographe indifférent. Le guitariste coincé entre ses deux retours se débloquera après quatre titres qui bousculent au possible. La musique de The Noface, avec des rythmes et des refrains implacables, ne laissera personne de glace, bien au contraire. C'est le moment que la chanteuse choisir pour démarrer « sa petite histoire » : « Quelle heure est-il ? 23H30, tu as déjà quatre pintes dans ton corps et là tu entends la petite voix ! » Qu’entend-t-elle par là ? Car en ce début d’après midi, ça déménage et on a juste envie de bouger notre corps comme la sorcière qui demande à voir quelque chose tourner devant la scène. Impossible pour les premiers festivaliers de résister et de ne pas s'exécuter. Puis, confirmation qu’il est 23h30 pour passer sur un titre moins rock où le clavier vient s’illustrer. Un morceau qui emporte encore l’adhésion du public qui lèvera les cornes du diable comme à chaque fois que la démone le demandera. Comme pour contrebalancer l’anonymat de ses camarades aux masques croisés, elle donnera tout de droite, avec ses dreadlocks agitées, et de gauche avec son sourire blanc communicatif. Un dernier morceau pour bien commencer la journée, ou la nuit, car pour elle il est une heure trente du matin. Mais le rythme balance tellement qu’il sera impossible de fermer l’œil. Quelle prestation de la femme à la voix terrible et aux musiciens investis au delà de leurs masques, avec une accélération qui finit le set en apothéose. Set List : Orion – I Am Over You – The Rumor – Fire – Transe – Missy – Never Ever – Mermaid - Talking  



Graveyard (SWE)

Venus de Suède, les quarte gars font un Hard Rock Stoner au son authentique.
Les yeux fermés, le chanteur blond nous délivre sa passion a travers une voix à la fois forte et chaleureuse. Sa guitare rouge dispense des riffs intenses et riches en histoire du Rock.


Le guitare soliste, plutôt discret, fait sonner sa SG couleur bois, pour nous emporter sur une scène qui, de nombreuses années en arrières, aurait sonné de façon identique. Les titres s'enchaînent et procurent aux spectateurs de longs moments de pur son. Les doigts longs et allongés du chanteur libèrent des notes feutrées, alors que batterie et basse font monter le rythme pour accélérer la mélodie et déchaîner la tête d’un chanteur habité.


La scène couverte est pleine et tout autour les gens sont assis ou couchés de façon éparse dans l’herbe. Une image qui, au delà d'un son plus moderne, trouverait son écho dans les années 70.

 

Royal Republic

Alors que la veille, The Offspring se produisait sur le Main Stage deux, les Royal Republic, qui en avaient fait la première partie à leur début, prennent le relais aujourd'hui. En rythme, les trois gars en veste dorée chantent et balancent leur Rock tel les éclairs qui entourent la batterie. Assez fous pour faire une chorégraphie en rythme, les Royal Republic agitent une foule prête à danser sur des mélodies à tendance punk pop.


Cheveux gominés et cravates noires, ils envoient un refrain que nous pouvons chanter sans même le connaître.
Après un petit discours sur la dangerosité de la guitare acoustique, un nouveau compagnon entre en scène pour un titre à capela : une voix de crooner et des choeurs surprennent à nouveau nos oreilles. Comment ne pas dénoter le côté dérisoire de la chanson « I'am a dick », à moins que ce ne soit « Addic...tive ».
Un cours instant de récréation avant que la batterie ne renvoie vers le Rock pur et puissant accompagné d'un solo au son presque désuet doublé de la cloche du batteur.


Puis, le soleil, montrant le bout de son nez, se reflète sur les costumes brillants et les musiciens poussent un titre qui balance du tonnerre. Un sens du rythme qui nous donne instantanément l’envie de bouger comme si nous étions sur le Danceflloor.
Cette journée placée sous le signe du rock sera bien avancée par ces quatre rockeurs bien inspirés.

Set List : When I See You Dance with Another – Walk ! - Make Love Not War – Strangers Friends Lovers Strangers – Underwear – Weekend-Man – Addictive (acoustic) – Kung Fu Lovin' – Tommy-Gun – Baby – Battery (Metallica cover-part) – Full Steam Spacemachine

Dead Cross

C'est au tour du super groupe Californien Dead Cross de bousculer le Download sur la BA217. Le tableau est simple et rapide. Il y a des intros expérimentales et un Mike Patton derrière son pupitre pour envoyer les flux.
Hurlé plus que chanté, les paroles nous arrivent aussi saturées que la basse et la guitare. Dave Lombardo nous délivre un jeu digne de Slayer plus que de Suicidal Tendencies. Les titres défilent aussi rapidement que la rythmique écrasante.


La guitare siffle sur le chant et la double grosse caisse du titre suivant terminant de façon aussi brève que possible. Il n'y aura pas de fioritures sur ce set. Les instruments envoient du lourd, surtout lorsque le tempo ralentit pour mieux remonter et exploser sur un refrain qui se réduit à un mot. Comment définir ce mélange de sons ? Peut être du Punkcore.


Bassiste et guitariste donnent la réplique au chant comme sur des refrains typés punk alors que Mike Patton utilise un micro de CiBi pour saturer encore plus le propos. Puis, c'est une reprise des Dead Kennedy ultra rapide, un passage de 'Raining Blood' (Slayer) et enfin quelques paroles et intonations de Faith No More (les seules du concert).
La saturation sera le maître mot pour une prestation démente menée par des musiciens habités par une folie que nous n'avions pas encore rencontré sur le festival cette année.

Mass Hysteria

Pratiquement le seul concert de Mass Hysteria de l'année, nous sommes curieux de savoir pourquoi les Français reviennent au Download après une première édition qu'ils avaient marqué au fer blanc.

C'est un show qui démarre sous couvert d’une bâche blanche géante pour cacher une mise en scène inattendue. Nous ne vous parlerons que du visuel de ce concert, car côté son, les classiques du groupe trouveront leur place dans ce set survitaminé.
Des tambours géants, des molosses sortis de l’armée des ombres occuperont le tableau d'une première partie colossale.
Une marée de ballons géants noir et blanc qui rebondissent en masse sur le public aux anges.


Puis, la venue de pom pom girls feront bouger la foule to respect The dancefloor.
Et enfin des danseuses aux plumes colorées termineront le show sur une Furia extravagante.
Que de moyens pour un set de seulement une heure que certains jugeront trop court. Un main stage deux, comme il y deux ans, qui s'avèrera presque trop petit pour cette armée du Metal.
C'est un concert flambant avant un retour en studio pour le prochain opus. Etait-ce une grande répétition pour une tournée 2019 qui promet de belles surprises...

Set List : Vae soli ! - Vector equilibrium – Une somme de détails – Chiens de la casse – Positif à bloc – L'homme s'entête – P4 – Contraddiction – L'Enfer des Dieux – Plus que du metal – Respect to the Dance Floor - Furia

Ego Kill Talent

Après une première prestation sur la scène du camping en 2017, les Brésiliens de Ego Kill Talent reviennent cette année pour enfoncer le clou. Cette fois-ci, c'est dans l’enceinte du Download Festival, sur la Spitfire qu'ils attaquent avec une passion débordante.


Ego Kill Talent tatoués, les musiciens jouent comme si leur chair en dépendait.
C’est avec leur tripes que ces cinq hommes, au passé plus ou moins connu, nous donnent un Rock fort, débordant d’émotions montantes et descendantes. En effet, derrière les futs, Jean Dolabella, batteur de Sepultura durant cinq ans, rythme une musique bien inspirée. C’est dans les derniers rayons de soleil que démarre 'Same Old Story' qui résonne comme le summum de l’émotion au cœur d'un set étonnant de vérité.


Et comme si le talent de ces jeunes hommes ne suffisait pas, c’est pour un titre sonnant comme les prémisses des Foo Fighters, que le batteur passe à la basse, le guitariste à la batterie et le bassiste à la guitare. C'est le moment que choisit Jonathan, le chanteur, pour faire scander le public au creux d’un titre décapant.
C'est presque incroyable la force des titres qui sont joués sur scène ; un concentré de force et d’émotions rares.
La joie qui se lit dans le sourire du chanteur est aussi grande que la nôtre. Quelle modestie dans le jeu et quelle facilite à nous communiquer leur passion.


Tout le petit monde réuni devant la scène lève les bras pour un « good bye » à un groupe simplement génial. Un moment que le groupe savoure et partage avant la dernière et un « thank you Paris » franc et sincère.
Voilà une prestation décuplant la justesse de leur album, multipliant les effets de scène pour le plus grand plaisir du public et des fans que nous sommes.

 

Foo Fighters

Les Foo Fighters démarrent leur set avec « les titres les plus connus » jusqu’au terrible 'The Pretender' à la hauteur de nos espérances. Puis, c'est un titre marathon où le guitariste, note après note, va de droite et de gauche, comme une bille de flipper. C’est alors que la batterie s’élève pour un solo claquant. Les titres se déroulent comme une machine bien huilée et tout naturellement. Enchaine donc un titre mené au chant par le batteur qui a pris son envol.
Après une telle succession de morceaux, c’est l’heure du titre « calme pour les « Girlfriends ». Le grand écran losange s’est éteint pour laisser place aux spots orange et rouge sur le piano. Voilà une chanson presque « slow » avant de remonter en puissance vers une version studio qui bouge bien plus.


Puis c'est un demi losange violet et spots orange pour un nouveau titre extrait du premier album au genre assumé et partagé par nombre de fans. La guitare bleue de Dave Grohl fait des étincelles, lâchant les accords les plus Rock du groupe.
Épaulé par Chris Shiflett, son ex-compagnon de Nirvana, et Pat Smear, le son des guitares est là, même lorsque le leader lâche le manche pour lever les mains, alors que la voix prend le dessus.
Comme si leur musique ne suffisait pas, le chanteur crie, attendant l’écho du public. Préalable à la présentation et à la démonstration du soliste, qui s’essayera au chant sur une reprise efficace d'un titre d'Alice Cooper.
Histoire de mettre le bassiste en avant et attirer quelques sifflets amusés, c'est « un medley d'intros » ; de Queen, en passant par un 'It’s so easy', et 'Imagine' associé aux paroles de 'Jump'. Enfin, pour que chacun des membres du groupe soit mis en lumière, le troisième guitariste assurera l’intro, premier couplet et refrain du titre « le plus connu » des Ramones.


Voilà que Dave Grol passe à la batterie et Taylor Hawkins au micro invitant le chanteur « prédisposé » de The Struts pour un sacré titre de Queen. 'Under Pressure' donne aux deux homme l’occasion de mettre en commun leur talent avec une grande réussite.
Sur un set bien avancé, les Foo Fighters auront vu se remplir la plaine de la base aérienne. La nuit s'étant largement installée, la scène s’éteignant, Dave demandera les lumières du public éclairant des milliers de portables.
Mais voilà venus trois choristes « for a new song » toute en douceur bleutée. Et, lorsque la guitare saturée s’engage pour rendre le titre plus punchy, le rouge s’invite dans le décor. Un titre long, mais exceptionnel pour une fin de live partant dans une fumée blanche.
Les artistes sortis, c'est le double F en reflet, qui s'affiche au centre du grand losange. Puis Dave et Taylor apparaissent sur l'écran, mimant « One More song ? »
Le groupe revient sur les notes de 'Stairway to Heaven' histoire de nous encourager à aller dormir ? Non, le final se fera sur un titre bien plus agité et connu (dans le répertoire du groupe). Les Foo Fighters nous aurons donné une prestation digne de ce nom, dans la bonne humeur et le professionnalisme qui caractérise un leader plus que paternaliste.

Set List : All My Life – Run – Learn to Fly – The Pretender – The Sky Is a Neighborhood – Rope (with drum solo) – Sunday Rain – My Hero – These Days – Walk – Under My Wheels (Alice Cooper cover) – Anothe One Bites the Dust / It's So Easy / Imagine / Jump / Blitzkrieg Bop (Band intros) – Under Pressure (Queen cover) – Monkey Wrench – Wheels – Breakout – Dirty Water – Best of You – Rappel : Times Like These (with Stairway To Heaven intro) - Everlong


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