Artificial Waves 2025

the Saturday 24 May 2025, Tours

Pour la deuxième année consécutive, le Artificial Waves pose ses valises dans la ville de Tours (37) pour une dose exhaustive de metal moderne et deathcore sur une journée complète avec pas moins de neuf groupes pour fouler les planches de cette petite salle de 600 personnes pleine à craquer.  Invité par l’orga (grands connaisseurs de SoM et de tout l’écosystème underground des petits concerts et de la presse locale, ce qui fait plaisir), je me suis rendu sur place autant par curiosité (n’étant pas le plus grand limier du genre) que par soutien pour un petit festo qui a demandé beaucoup de son temps et de son énergie à tout ceux ayant oeuvré à sa réussite.  Points par Points, petit tour d’horizon.  

ORGANISATION  

On sent la jeunesse de l’évènement par les approximations de l’organisation autant que par sa ferveur et son enthousiasme. Les bénévoles et le président de l’association sont tous accessibles, souriants et s’arrêtent pour discuter avec tout le monde, ce qui fait franchement plaisir.  Passé un oubli d’inscription sur la liste de mon côté (5 minutes chrono), on se rend rapidement compte que la salle n’est pas forcément immense, qu’il fait déjà très chaud à 15h (c’est pourtant loin d’être plein) et si on se surprend à penser que le premier groupe a déjà joué avec les canons à fumer, Corentin le photographe officiel de l’évènement, nous dira qu’il ne s’agit “que” de la condensation des personnes présentes et du matos qui tourne déjà ! Autant dire que côté photo, le défi sera de mise.   

On appréciera que les changements de backline soient plutôt rapides (changement de backdrop en soi, puisque le kit batterie aura été le même pour quasiment tous les groupes, hormis Resolve et Revnoir) et que les groupes s’enchainent bien, chose parfois interminable dans les petits évènements où on prend son mal en patience. Ici, ça se goupille bien. On se demande en revanche qui a pu avoir l’idée de commander la nourriture d’un côté … pour traverser la salle avec un billet et attendre que quelqu’un s’égosille pour nous ramener notre commande. Ni pratique et en plus chronophage, à quoi on ajoute que le seul burger avec viande était “out” dès 19h (comme quoi, les vegans ne sont pas encore si nombreux).   

Salle polyvalente oblige, l’orga s’est retrouvé avec un déficit de toilettes (seulement un espace homme et un espace femme, rapidement réduit à 1 puisque le second a été réservé aux artistes) et, pour une raison obscure, a décidé d’un départ définitif passé 21h, forçant la salle complète à rester dans la salle ou dans le petit espace fumeur plutôt qu’aux alentours de la salle, pourtant boisés et plutôt agréable.  Des petits points mais qui méritent d’être soulignés pour gagner en accueil et en expérience public pour les prochaines éditions.   

 

MUSIQUE  

Aucune tromperie sur la marchandise, le festival de metal moderne n’a fait aucune dérogation et a décidé d’une affiche finalement très (trop ?) homogène avec inévitablement des groupes se ressemblant sensiblement les uns les autres, faisant le bonheur des fans mais aussi une certaine lassitude pour un public potentiellement curieux ou dans la découverte.  Arrivé après l’ouverture des portes (c’est tôt, 14h), Northern Lights est déjà le troisième groupe à s’élancer sur la scène avec son metalcore teinté de deathcore dans les plus grands standards du genre. Le groupe joue pas mal sur l’attitude de ses musiciens, entre un bassiste masqué et entreprenant (du slap dans le genre, ce n’est pas commun) et un chanteur qui harangue la foule avant d’enlever son pull pour se montrer en body moulant dont le bon goût restera à juger par tous. Tout est carré même si on sent un peu trop le moule et que l’ensemble manque inévitablement de personnalité (le chant clair du guitariste est malheureusement à mettre dans la catégorie des “croix à cocher” alors qu’il n’apporte rien et se veut très peu maitrisé). 

 

 

Hype Lights débarque dans un mélange des genres plus confondant, entre un punk rock des années 90 à la Blink 182 / SUM41 et du metalcore à la BFMV. L’énergie est bien présente et le groupe semble s’éclater mais les errements vocaux du guitariste / chanteur entre les screams et les passages ultra mélodiques rendent difficile à suivre la direction du groupe. Le son est en plus très fort (trop pour une salle comme celle là), me faisant abandonner après plusieurs titres pour profiter du très bel environnement qui accueille cette salle reculée au fond de la cité de la formation. 

 

Quand Spleen prend place, l’ambiance est tout autre. Plus animale, la formation de Montpellier se dévoile rapidement beaucoup plus sauvage, plus proche d’un genre à la Lorna Shore, très lourde et brutale, avec un chant caverneux et des riffs d’une lourdeur pachydermique. Le son est parfaitement maîtrisé et le groupe se permet même des morceaux plus lents, dont un écart vers des territoires plus atmosphériques tout en conservant la lourdeur et la dissonance de ses morceaux plus agressifs. Le groupe est heureux d’être là et sa communication fait plaisir à voir, avec une belle prestance (bien que je ne sois pas fan de ces musiciens débarquant sur scène en short et maillot de sport … mais c’est très personnel). L’intensité est montée d’un cran !

 



Ashen (FRA)

Ice Sealed Eyes sera l’occasion de casser la croute entre un metalcore qui n’a de progressif que son étiquette et un discours sur le conflit israelo-palestinien qui n’a pas forcément sa place ici. Pas forcément consistant avant Ashen qui est clairement un groupe plus attendu, tournant beaucoup actuellement et se faisant remarquer. Par l’intermédiaire de son chanteur énergique aux cheveux roses et malgré une musique là aussi assez convenue, l’énergie déployée fait mouche auprès du public et la foule commence à clairement se densifier. Le groupe se permet une reprise de “Smells Like Teen Spirit” qui fait son petit effet.

 

Revnoir fut une très belle révélation me concernant. Le charisme des musiciens est totalement différent des groupes précédents. Tout est en place, l’aspect “chien fou” des autres groupes n’est pas là. C’est carré, bien plus mélancolique, renforçant par ses mélodies la puissance des passages hurlés et modernes et les rendant par la même occasion beaucoup plus efficaces. Le son est puissant, limpide alors que les lights prennent une autre mesure tandis que la nuit commence à prendre le dessus. Pas de basse chez eux mais des guitares tantôt lourdes, tantôt quasiment gothiques pour une aura qui apporte du relief et une vraie ambiance. Impeccable !

 

Resolve (FRA)

Dès que Resolve déboule sur scène, l’intensité est à son comble. Le frontman tient impeccablement la scène, ça balance beaucoup plus de riffs que les autres groupes (trop souvent passifs sur la créativité côté guitare) et un morceau comme Death Awaits en est une belle preuve. C’est technique ce qu’il faut, ça fait secouer la tête et surtout ça nous ramène à un metalcore plus chiadé des années 2000 comme à la belle époque. Si le son fut un peu trop fort et brouillon sur les deux premiers titres, il va se caler par la suite pour parfaitement mettre en valeur chaque élément de la musique des français. “Nous étions à Amsterdam hier soir mais nous sommes passés chez vous plutôt que de rentrer” harangue un vocaliste visiblement éreinté mais jouant avec la foule qui ne se fait pas prier pour réagir. L’expérience ne s’achète pas et le fossé entre Resolve (et dans une moindre mesure Revnoir) et les combos précédents est sans commune mesure. 1h de show pour finir d’achever un auditoire rincé mais souriant et visiblement heureux de ce qu’il vient de voir !

Vu le succès de cette édition, et en corrigeant les différents points évoqués plus haut, il y a de fortes chances pour que l’on se dise “A l’année prochaine” !

 

[Photos by Corentin Charbonnier]


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