Zero Mentality

interview Zero MentalityEntre thrash et hardcore, voici Zero Mentality, un jeune groupe basé en Allemagne. Signé récemment par GSR, ils prouvent que l'on peut concilier positive attitude avec musique violente (respect à Raffarin !). Voici une interview qui date de juillet 2005 avec le guitariste Dominik (traduction Jean-Damien Scimia).

>Salut ! Peut-on débuter cet entretien par un historique du groupe ? Où, quand, pourquoi avoir formé le groupe ? Pourquoi ce nom ?
Zero Mentality s'est formé en 2002 en tant que projet de membres passés ou présents de Death Or Glory et Black Friday 29, sur Bochum en Allemagne dans le but de jouer une musique plus heavy que ces groupes. Fin 2003, moi-même, Dom, ai rejoint le groupe après la dissolution de mon précédent groupe, Drift. A partir de là, les choses ont commencé à devenir plus sérieuses et c'est devenu un groupe à part entière. Deux ans plus tard, après une démo et un ep, on a enregistré un album, sorti sur GSR. Les réponses ont afflué de toutes parts, ce que nous n'attendions pas spécialement. Quant à notre nom, il provient d'un titre d'un groupe appelé Antidote, mais cela signifie plus. En bref, cela décrit le manque d'enthousiasme montré par un grand nombre d'individus de nos jours que ce soit dans la scène musicale underground ou dans la vie en général.

>Votre style est un mix entre le hardcore et le pur thrash des 80's. Des groupes comme Kreator, Megadeth, Metallica et Prong semblent avoir un fort impact sur vous. Etes-vous d'accord avec cette description ? Comment vous définiriez-vous ?
Oui et non. Les groupes de thrash des années 80 ont définitivement eu et auront toujours une influence sur moi, et tout particulièrement Metallica, mon groupe favori de tout temps. Je ne sais pas si c'est vrai pour les autres, on a tous différentes influences, metal, punk, hardcore, indé… Musicalement parlant, ta description me convient. Cependant, si tu écoutes l'album à plusieurs reprises, tu y trouveras une certaine diversité, que l'on va d'ailleurs probablement accentuer sur le prochain enregistrement. On a coutume de ne se fixer aucune limite lorsqu'il s'agit d ‘écrire des chansons, tant que c'est heavy, que cela fait passer des émotions, et que cela interpelle, peut importe…

>Parlons de votre premier album « In Fear Of Forever ». Que signifie ce titre pour vous?
Question pointue à laquelle chaque membre du groupe pourrait apporter une réponse différente. Cependant, on sait tous ce que c'est que de créer quelque chose qui perdurera en quelque sorte. La musique par exemple : peut importe ce que tu fais, au bout du compte, il y aura toujours quelqu'un pour te mettre dans une catégorie, te coller une étiquette, c'est évident. Cela peut être une amorce de réponse. Mais on pourrait ajouter ceci : dans la vie de tous les jours, faite d'obstacles, vie de famille, boulot, ce n ‘est pas facile d'aller de pair avec son entourage, et à un moment donné, on peut avoir envie de casser cette routine, de créer quelque chose de nouveau, d'effacer ce que l'on a fait jusqu'alors. Tu vois, c'est dur de fournir une réponse précise, les points de vue étant variés.

>Où et quand avez-vous enregistré ? Etes-vous satisfaits du résultat ou aimeriez-vous modifier quelqu
interview Zero Mentalitye chose ?
On a enregistré l'album avec Jacob Bredahl d'Hatesphere au Borsing records à Aarhus au Danemark en Octobre 2004. On a eu un temps assez limité, 6 jours pour tout l'enregistrement. Compte-tenu de cela, je suis très satisfait du résultat final. Ce fut un travail soutenu, de 12 à 16 heures par jour, et quiconque ayant déjà fait l'expérience du studio sait à quel point on choppe la grosse tête ne serait ce qu'après quelques heures. Donc, grâce à Jacob et à sa patience, on a fait un album dont nous sommes assez fiers, avec toutefois un bémol. La prochaine fois, nous aimerions pousser le bouchon un peu plus loin de façon à mieux sonner. Il y a toujours des choses décevantes après-coup, mais bon, on n'est pas Mötley Crüe ou un de ces gros groupes rock n' roll qui peut se permette de bénéficier d'un temps illimité en studio. Comme je l'ai dis, le temps était compté, ce qui donne une touche plus rude à l'album selon moi.

>Comment composez-vous au sein du groupe ?
Souvent, quelqu'un arrive avec une idée, un riff ou même un morceau complet, et ensuite on essaye de mettre sur pieds le morceau ensemble en répétition. Quelques fois, il faut deux répétitions et le morceau est quasiment fini, et parfois, après dix essais, on ne voit toujours pas le bout du tunnel. C'est amusant d'ailleurs de constater que les morceaux les plus appréciés ne sont pas forcément ceux sur lesquels on a le plus travaillé.

>En tant qu'Allemand, peux-tu me dire ce que pensent les citoyens de ton pays au sujet des français et des hollandais qui ont rejeté la constitution européenne ? Quel est ton avis sur la question ?
Tout d'abord, étant donné que nous étions en tournée aux mois de mai/juin, je ne suis pas très informé la –dessus. Tout ce que je peux dire c'est que les allemands regrettent le non français et hollandais car notre pays a beaucoup d' intérêt pour la cause européenne. Cependant, il semblerait que les citoyens ne soient pas si préoccupés que cela, ce que je peux comprendre. Beaucoup des idées européennes dépendent de la compétitivité économique par rapport aux Etats-Unis et à l'Asie, et donc, le commun des mortels a souvent bien du mal à comprendre de quoi il en retourne. On n'a pas l'impression de faire parti d'un processus d'intégration mais plus d'un système que l'on doit subir. Je pense que c'est dangereux mais moi-même j'ai ce sentiment. Peu importe les décisions prises, je ne me sens pas en harmonie avec ce que l'on m'a demandé. C'est probablement l'opinion commune en Allemagne et dans d'autres pays de la communauté européenne. Tout ce que je peux dire c'est que les valeurs culturelles semblent être écartées. Est-il possible de créer une grande nation où tant de cultures sont impliquées ? Je n'ai pas dit que cela ne marcherait pas, mais chaque pays en Europe possède son propre héritage culturel, ses traditions et croyances, et je doute que l'on puisse tout mettre dans le même sac d'un jour à l'autre.

>Quels sont les thèmes abordés dans vos textes ?
Hé bien ce n'est pas moi l'auteur, car je m'occupe plus de la musique, mais je vais tenter de t'éclairer sur ce sujet. Ben, le chanteur, dans ses paroles, essaye de reconsidérer la vie de tous les jours, les évèneme
interview Zero Mentalitynts passés ou à venir, d'une manière assez judicieuse puisque chacun peut les interpréter à sa manière, peut importe l'intention de départ ou l'éventuel message. La première chanson par exemple, aborde une question sur le caractère unique, exceptionnel des choses. La réponse à « ce que nous faisons a-t-il déjà été fait ? » est probablement oui. Plus rien dans l'univers n'est nouveau, tu as déjà vu, déjà entendu, etc…Mais ce n'est pas pour autant que tu dois t'arrêter d'essayer de créer quelque chose de nouveau, autrement tout fini par stagner…La chanson par ailleurs possède une touche sarcastique concernant la scène hardcore underground. En 2005, il semblerait qu'un paquet de groupes se contente de copier ce qui a déjà été fait, juste histoire de faire parti du mouvement. Mais franchement, tu ne peux pas te satisfaire de cela, non ? Et puis il y a une chanson comme « Where's the Power » qui traite de la perte d'enthousiasme (voir réponses précédentes) ou « What I see » qui est une tentative désespérée de comprendre nos sociétés modernes. Le monde évolue très vite et il semble que l'humanité soit en train de piétiner ses propres bonnes valeurs. Voilà, tu as une idée… Après, l'auditeur est libre de faire marcher son imagination.

>Avez-vous un message particulier à faire passer ? Pensez-vous que musique brutale et message positif soient compatibles ?
Je pense que l'on déjà évoqué tout cela. Ce n'est pas un choix délibéré, mais si tu écoutes attentivement notre musique et que tu lis les paroles, alors tu pourras comprendre ce que nous ressentons et ce que nous voulons partager. Les auditeurs ressentent eux-aussi des émotions différentes à l'écoute de l'album. Cela me plait et c'est comme cela que ça doit continuer. Et oui, je crois profondément en un message positif à travers une musique brutale. Cela peut paraître téléphoné, mais j'ai du mal à saisir pourquoi les médias tiennent souvent pour responsable la musique brutale des maux de la société. Ces gosses qui flinguent leurs camarades sont désorientés par une société tordue, pas par le dernier Slipknot…Mais bon, qui suis-je pour m'offusquer ? Ma vie ne serait pas la même sans le hard. J'ai commencé à en écouter, ainsi que du punk, à l'âge de onze ans, et treize ans plus tard, je n'ai toujours pas d'orientation professionnelle, je ne suis pas riche, mais sans la musique et les groupes dans lesquels j'ai évolué, il y aurait un grand vide. Et si c'était à refaire, je ne changerais rien.

>Vous avez prévu de tourner en Europe ? Y-a-t-il des groupes avec lesquels vous aimeriez jouer ?
Nous revenons d'une tournée de cinq semaines en compagnie de Born From Pain. Une bonne expérience, que nous allons définitivement réitérer cette année ! Excepté Metallica, je me fiche du genre de groupes qui pourrait jouer avec nous. Cependant, c'est un plus si ils sont susceptibles d'attirer du monde, haha…

>Merci, un dernier mot ?
Merci beaucoup pour ton intérêt, cette interview fut des plus intéressantes ! Pour tous les lecteurs, si vous voulez des infos sur le groupe, les concerts, le merchandising ou quoi que ce soit, visitez notre site : www.zeromentality.com. Merci pour le support !
Rock, Dominik.

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Interview done by DJ In Extremis

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